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Interview
de Benoît Gautier (auteur et metteur en scène)
Interview de Sylvain Savard (Comédien)
Il était une fois un moins que rien ou un fils de roi qui s'appelait le Garçon doré,
ses yeux étaient bleus océan et ses cheveux avaient la couleur des rayons du soleil. Le
jeune homme avait pour ami et confident le Docteur Poésie, spécialisé pour ses
ordonnances en vers, proses, livres, ouvrages et bouquins en tous genres. Pour les
quarante ans du Garçon doré, le Docteur Poésie lui offrit la possibilité de remonter
le fil de sa vie en visitant son cerveau. Le jeune homme plongea alors en lui et ouvrit
tout grand les portes de sa boite crânienne. Il redevint ftus et entreprit un long
voyage existentiel
Le Garçon doré, héros de Peau d'âMe, est livrophage ! Pour échapper à la
rudesse de sa réalité, il prend tous les ouvrages pour argent comptant et surtout les
contes de Charles Perrault. Cette histoire pour adultes, se compose comme un jeu de piste
: un pan de mémoire se transforme en conte de fées pour mieux rebondir dans le dédale
du cerveau du Garçon doré.Dans Peau d'âMe, l'humour grince, la tendresse
dissimule les ecchymoses de l'âme et les pirouettes ironiques et turbulentes du
personnage transforment le laid en merveilleux ! Des éclairages sophistiqués, une bande
son romantique et moderne, une mise en scène quasi - chorégraphiée mettent en lumière Sylvain
Savard, comédien insolent de talent qui replongera chaque soir pour vous dans la
force de l'enfance : celle de l'instant présent.
Benoit Gautier
Interview de Benoît Gautier (auteur et metteur en scène).
BENOIT GAUTIER est auteur, scénariste, parolier et dialoguiste. Grâce à la rencontre avec Sylvain Savard, il a mis en scène plusieurs spectacles pour BAFDUSKA Production. Il est en résidence depuis peu au Guichet Montparnasse.
L'idée de Peau d'âMe vous est venue comment ?
C'est grâce à l'initiative d'Annie Vergne, directrice du Guichet Montparnasse. Elle
aimait ce qu'elle avait déjà vu de BAFDUSKA et elle a proposé à la compagnie de monter
une nouvelle pièce. Elle a découvert le spectacle en même temps que le public. C'était
quand même gonflé de sa part et assez rare de nos jours... Merci Annie !... (rires)
Vous attachez une grande importance aux mouvements et aux lumières dans vos
spectacles. Et plus encore dans peau d'âme.
Le personnage évoque ce qu'il fait et ce qu'il pense. Les ambiances sont donc là pour
privilégier et entretenir le suspense. Je désirais des éclairages tirant vers le rouge
sang et le bleu nuit pour les contes de fée conçus comme des tableaux vivants un peu
gothiques. Les touches de blanc soulignent la froideur de la réalité. Quant aux
mouvements, leur franchise s'imposait parce que le Garçon Doré est un petit bonhomme
tabassé par la vie mais qui, malgré les coups qu'il reçoit, se relève et continue à
crapahuter de plus belle comme un héros de dessin animé.
La bande sonore qui est utilisée de façon très cinématographique semble
indispensable à vos créations en général.
Tous ces morceaux excitent ma fibre sentimentale. (rires) Ces compositeurs
d'univers si différents deviennent tous complémentaires comme par magie. Faire vivre
Michel Legrand et Massive Attack côte à côte est un de mes grands bonheurs. J'aime
l'éclectisme.
Pourquoi le choix des contes de Perrault ?
Parce que c'est un auteur formidable. Il privilégie les personnages sans pour autant
délaisser l'action et le tout est d'une justesse psychologique sidérante. Il tire chaque
situation jusqu'à l'extrême dans une concision qui m'épate. Ses contes à l'origine
n'étaient pas du tout écrits pour les enfants mais à ses maîtresses le plus souvent.
C'était sa façon à lui de régler ses comptes sentimentaux.
Les adaptations des contes choisis demeurent très fidèles dans leur forme aux
originaux. Pourquoi ?
Je ne trouve pas ça très intéressant de mettre un héros de Perrault dans une H L M. Je
préfère le laisser dans son château. C'est beaucoup plus romanesque.(rires)
D'ailleurs, tout le récit n'est pas vraiment daté. Le garçon Doré vit de nos jours,
parle comme aujourd'hui mais son histoire demeure intemporelle. Cela dit, les contes dont
il s'empare sont complètement transformés puisqu'il s'identifie à l'un des personnages
de chaque histoire.
Le personnage est quelque peu mythomane, non ?
Il s'évade plutôt dans ses rêves pour fuir une réalité qui ne lui fait pas de
cadeau. Tout le monde fonctionne plus ou moins comme ça. Les rêves sont faits pour ça,
non ?... Le garçon Doré maquille la vérité mais peau d'âme parle plus de la mémoire
que du mensonge... De la mémoire mais avec toute la subjectivité, la déformation et les
oublis que cela suppose...
Vous travaillez souvent avec Sylvain Savard, pourquoi ?
Sylvain est souvent dans mes spectacles. Il connaît mon exigence maniaque... (rires)
En plus de sa présence stupéfiante sur scène. Je ne l'ai jamais vu en flagrant délit
de vanité. Il est capable de passer de la douceur à la violence en un rien de temps. Et
puis son physique offre un contraste très poétique : son front lunaire et ses yeux
clairs qui contrarient son corps robuste, terrien, très physique... C'est très palpitant
d'écrire pour lui parce qu'on sait qu'il hissera la partition proposée vers quelque
chose de rare, de mieux. Il possède une grande humilité.
L'humour dans Peau d'âme, est beaucoup plus sombre que dans vos autres créations.
D'où vient ce changement de style ?
L'ironie est quand même souvent un paravent qui protège de la mélancolie
Oui,
la dérision, l'humour, même noir, arrondissent les angles de la douleur et du chagrin.
Rendez-vous 2000 :
Théâtre : "Tu m'aimes-tu ?" (reprise), Courteline après moi que je
t'attrape (adaptation).
Cinéma : Plus rien au pluriel (court-métrage), Ailleurs si j'y suis (long-métrage, scénariste).
Interview de Sylvain Savard (Comédien)
Sylvain Savard, comédien québécois, vit en France depuis plus de dix ans. Co-fondateur de la compagnie BAFDUSKA, il n'a cessé de travaillé pour le théâtre, le cinéma, la télévision et la radio. Rencontre avec le plus français des acteurs québécois
Peau d'âme a été créé pour vous. Qu'avez - vous ressenti à l'idée de jouer un
rôle écrit "sur mesure" ?
C'est une grande responsabilité qui fait peur, même si c'est très gratifiant. Pour se
montrer digne d'une telle marque de confiance, il vaut mieux être humble.
Avez-vous participé à l'écriture du spectacle ?
Non, pas vraiment. Benoit m'a proposé un premier jet. Tout était déjà là sur
papier, mais en travaillant, il y a eu des coupures, des changements pendant les
répétitions
Il fallait que je m'adapte au texte, que le texte se plie aussi à
moi, parfois. Ça a demandé pas mal de malléabilité, mais avec Benoit, j'ai l'habitude.
Même au bout de plusieurs semaines, voire plusieurs mois de représentations, il peut
changer des morceaux de texte. C'est parfois déstabilisant, mais au moins, ça a
l'avantage d'être toujours vivant.
Qu'attendez-vous d'un metteur en scène ?
Qu'il me mette en confiance car comme beaucoup d'acteurs, je manque pas mal de confiance
en moi. (rires) Avec Benoit c'est différent, parce que depuis quelques années
nous nous retrouvons régulièrement. C'est quelqu'un qui est très à l'écoute des
comédiens, qui comprend leur vulnérabilité. C'est vrai qu'il me donne confiance en moi.
Il m'arrive de trouver que les metteurs en scène manquent de psychologie avec les
comédiens, mais c'est peut-être qu'il manque de temps. Une équipe d'une dizaine de
comédiens, ça fait beaucoup de personnalités à appréhender. Le rapport avec le
metteur en scène ne peut donc pas être le même, c'est normal.
Le Garçon doré est un drôle de personnage. Comment le définiriez-vous ?
Au début, c'est un gamin non désiré qui arrive dans une famille nombreuse. Il se blinde
contre ce refus d'exister que lui impose ses parents, ses surs et surtout son frère
aîné. Il se crée donc un monde imaginaire qui l'aide à tout supporter. Ça façon de
vivre est assez poétique. Il est isolé mais il n'est pas seul grâce aux livres qu'il
lit, aux films qu'il aime et à tous les personnages auxquels il s'identifie. Mais il
court toujours après l'amour des autres. Il a une soif d'amour incommensurable.
Pensez-vous que le Garçon doré vous ressemble ?
Il ressemble à tout le monde car c'est un personnage universel. Cela dit, je dois avouer
que quelques anecdotes m'appartiennent dans le spectacle. Avec les auteurs, il faut
toujours se méfier, ils sont tous un peu vampire. Et sur ce chapitre là, Benoit n'est
pas le dernier
(rires)
Rendez-vous 2000 :
Théâtre : "Tu m'aimes-tu ?" de Benoit Gautier (reprise), Spectacle pour
enfant d'Aurélie Rochman (création), Courteline Après moi que je t'attrape de Georges
Courteline (création), Trahison De Harold Pinter
Télévision : Voix française de (dessin animé, France 3 / Canal Jimmy)
15, rue du Maine 75014 Paris