Mort accidentelle d'un anarchiste

du 21 mai au 6 juillet 2008
1h25

Mort accidentelle d'un anarchiste

Dans cette farce hilarante, Dario Fo évoque un fait divers réel survenu à Milan en décembre 1969. Un tourbillon de virtuosité à ne pas manquer.
  • Faire éclater la vérité dans un grand éclat de rire

« Toute analogie avec des personnages ou des événements ayant défrayé la chronique de notre temps serait à imputer à la subtile magie dont le théâtre est coutumier et par l’effet de laquelle, même des histoires un peu folles, complètement inventées se sont retrouvées impunément copiées par la réalité. » Dario Fo

Dans un commissariat de Milan, un anarchiste tombe « malencontreusement » du quatrième étage d’un commissariat. L’enquête conclut à un suicide. Quelques semaines plus tard, un fou est interrogé dans ce même commissariat. Se faisant passer tour à tour pour juge à la cour de cassation, capitaine de police puis évêque, il va s’attacher au fil de la pièce à démonter un à un les arguments contradictoires des policiers présents au moment de la « chute », parvenant finalement à faire éclater le scandale. Dans cette farce, Dario Fo évoque un fait divers réel survenu à Milan en décembre 1969.

Dario Fo est né en 1926, dans une famille prolétarienne. A à peine 25 ans, il s’ouvre à une véritable réflexion politique pour commenter avec l’irrévérence et la férocité qui le caractérisent, l’actualité à la radio. Peu après, il fonde avec sa femme, Franca Rame, sa compagnie théâtrale, grâce à laquelle il peut fustiger les institutions et les classes dirigeantes comme les attentats meurtriers des années 70, les coups d’états plus ou moins orchestrés par les services secrets, la répression policière, la corruption, l’opération « mains propres », etc… Son théâtre est le reflet de l’histoire contemporaine de l’Italie, de son engagement dans la lutte des classes. Il y utilise avec brillo tous les mécanismes du rire, y exprime sa fantaisie surréaliste et met en scène son art du théâtre de tréteaux. Compagnon de route du PC italien, il affirme pourtant son indépendance en refusant de devenir un instrument de propagande.

Rien ne lui sera épargné : censure ouverte, menaces, poursuites pour « délit d’opinion », enlèvement de Franca Rame par un commando fasciste ; dans tous ces combats, il se montre un lutteur infatigable dont on retiendra essentiellement la qualité de son oeuvre (à la hauteur de son engagement), qui lui valut le prix Nobel de littérature en 1997. Il est notamment l’auteur de non pagare (Faut pas payer), Mistero bouffo (Mystère bouffe) ou encore Storia della tigre (Histoire du tigre).

Traduction de Valeria Tasca. Par la Compagnie Les Nomadesques.

  • Note d’intention

Lorsque Dario Fo écrit cette pièce, nous sommes en 1970. Pinelli, le cheminot anarchiste interrogé par Calabresi est « tombé » par la fenêtre un an plus tôt. L’affaire est vite classée pour sauver commissaires, préfets et hauts représentants du gouvernement. Résultat : dans un climat d’insécurité, la répression a rassuré, une fois de plus, le peuple.

Les temps ont changé, l’Italie a connu depuis l’opération « Mani Pulite » et la France de 2005 n’est certes pas l’Italie des années 70. Et pourtant…

2001 : Deux tours s’effondrent aux Etats-Unis, créant une onde de choc dans tout le monde occidental. La lutte contre le terrorisme devient la priorité des priorités. Mais comment diable s’y prendre avec cette fichue démocratie qui nous met des bâtons dans les roues ? En France, la dénonciation permanente et médiatique d’un climat de grave insécurité, rend « nécessaire et indispensable » une politique de plus en plus répressive, de plus en plus liberticide.

2006 : on s’attaque à l’immigration. On multiplie les contrôles d’identités, on établit arbitrairement des quotas, on annonce que la France est en faillite, « qu’on ne peut plus se permettre d’accueillir toute la misère du monde » et on expulse des clandestins par milliers, au mépris bien souvent des droits de l’homme les plus élémentaires. On déclenche la peur, pour faire accepter l’inacceptable.

Oh bien sûr, de temps en temps, un scandale éclate, économique (Daewoo, Vivendi, Moulinex, EADS…), ou humanitaire (Saint-Bernard, Sangatte, Cachan…), « on se révolte, on s’indigne, et beurps, un petit rototo qui vous soulage » écrit Dario Fo, « le citoyen a l’impression de vivre dans un état meilleur, avec une justice un petit peu moins injuste ». Et « s’il n’y a pas de scandale, il faut en inventer, car c’est un moyen formidable de consolider le pouvoir en soulageant la conscience des opprimés ».

Et voilà encore aujourd’hui ce texte qui nous parle, qui réveille notre colère salvatrice. Un personnage central pour pousser ce cri libérateur : le « fou ». Celui qui est à l’écart, qui pense différemment, celui qui vient d’ailleurs, le « sauvage ». L’Arlequin issu de la Commedia dell’arte. On comprend alors que Mort accidentelle d’un anarchiste n’est pas une pièce didactique, mais une « farce militante ». Tel un Arlequin, le fou se travestit en professeur, en psychiatre, en capitaine de police, jusqu’à devenir évêque… et l’inversion carnavalesque, propre au théâtre forain, s’accomplit. Nous sommes alors, l’espace d’un instant, dans un monde renversé.

Mais un Arlequin dans un commissariat de police est forcément à l’étroit, il lui faut donc pousser les murs, les égayer, casser la tristesse ambiante. C’est pour cela que j’ai choisi un espace scénique simple où tables, chaises, armoire, fenêtre peuvent se déplacer sans cesse. Le décor sera lui-même un personnage en mouvement qui pourra peu à peu se déstructurer, et ce, jusqu’à l’explosion finale : une bombe lâchée par le fou. Dans ce chaos, peut-être sera-t-il alors possible de reconstruire ? Dario Fo se bat. Mais ses armes sont la dérision, l’absurde, l’éclat de rire.

Ainsi, les lazzi fusent, les portes claquent, les nez s’allument, les yeux de verre se mangent, les jambes de bois se dévissent. Bref, rien n’est raisonnable, comme dans l’esprit de la Commedia dell’arte, et nous tentons ici de conserver cet esprit de colère et de grand éclat de rire !

« Sur 173 attentats à la dynamite, qui ont eu lieu jusqu’à ce jour (12 par mois, un tous les 3 jours) on en a découvert 102 dont il était établi de façon certaine qu’ils ont été organisés par des fascistes, et sur les 71 qui restent, on a des preuves sérieuses pour la moitié d’entre eux, qu’il s’agit aussi d’attentats montés par des fascistes, ou en tous cas par des organisations parallèles. » La journaliste

Sélection d'avis des spectateurs - Mort accidentelle d'un anarchiste

RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 1er juin 2008 à 00h17

j'ai effectivement passé un très bon moment, les comédiens sont tous très bons. merci à eux, ce n'est pas si souvent qu'on rit avec la police.

RE: RE: RE: RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 29 mai 2008 à 15h34

Eh bien moi j'avais déjà vue cette superbe pièce mise en scène par Karine Tabet il y a deux ans à Versailles, et j'y suis retournée cette année, car vraiment les acteurs sont éblouissants et les situations tellement drôles!! Et puis politiquement, c'est fort! Bravo encore à toute la troupe!

RE: RE: RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 15h49

Je ne suis absolument pas d'accord! Ce n'est certes pas aussi hallucinant que "Faut pas payer", monté par Jacques Nichet à Nanterre", car il y a moins de moyens et donc moins "d'effets spéciaux", mais j'ai passé un aussi bon moment, et j'ai trouvé que ces 2 pièces qui ont 40 ans ne font pas leur âge et qu'elles sont terriblement actuelles

RE: RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 14h55

Dario Fo écrivait ses pièces à partir de faits d’actualités très récents, que tout le monde connaissait, il continue d’ailleurs à le faire, puisqu’il fait le tour de l’Italie avec un spectacle sur Berlusconi, et je trouve que cette troupe de jeunes comédiens par ailleurs plutôt bons (celui qui joue le fou est même remarquable) n’a pas pris le problème à bras le corps. Là où l’on aurait voulu des références à nos politiciens actuels, aux affaires de corruption récentes, ils nous servent des évènements qui datent de trente ans et qui ne nous évoquent rien… C’est dommage. Mais j’imagine qu’un théâtre réellement engagé ne pourrait se produire dans ce cadre ampoulé qu’est le Ranelagh…..

RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 14h34

C'est vrai! J'avoue m'être beaucoup amusée! Quel bonheur de voir cet incroyable fou rendre chèvre tout un commissariat! Bravo!

RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 14h30

Et bien, j'y suis allé et effecvtivement.... Bravo à eux! Quelle énergie! Le lieu est magnifique, on y viendrait presque pour le contempler, et le spectacle... 1h 30 de bonheur Une super équipe. Bravo!

Mort accidentelle d'un anarchiste Le 18 mai 2008 à 23h51

J'ai eu la chance de voir ce spectacle à Versailles il y a deux ans, et je me suis éclaté!!!!! Le comédien qui joue le rôle principal est exceptionnel et la mise en scène est particulièrement enlevée. Ce n'est pas aussi incroyable que "Faut pas payer", monté par Jacques Nichet à Nanterre", car il y a moins de moyens et donc moins "d'effets spéciaux", mais j'ai passé un aussi bon moment; A la fin, je n'en pouvais plus de rire!!!! Bref, je vais y retourner, et je vous conseille d'en faire de même!

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RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 1er juin 2008 à 00h17

j'ai effectivement passé un très bon moment, les comédiens sont tous très bons. merci à eux, ce n'est pas si souvent qu'on rit avec la police.

RE: RE: RE: RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 29 mai 2008 à 15h34

Eh bien moi j'avais déjà vue cette superbe pièce mise en scène par Karine Tabet il y a deux ans à Versailles, et j'y suis retournée cette année, car vraiment les acteurs sont éblouissants et les situations tellement drôles!! Et puis politiquement, c'est fort! Bravo encore à toute la troupe!

RE: RE: RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 15h49

Je ne suis absolument pas d'accord! Ce n'est certes pas aussi hallucinant que "Faut pas payer", monté par Jacques Nichet à Nanterre", car il y a moins de moyens et donc moins "d'effets spéciaux", mais j'ai passé un aussi bon moment, et j'ai trouvé que ces 2 pièces qui ont 40 ans ne font pas leur âge et qu'elles sont terriblement actuelles

RE: RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 14h55

Dario Fo écrivait ses pièces à partir de faits d’actualités très récents, que tout le monde connaissait, il continue d’ailleurs à le faire, puisqu’il fait le tour de l’Italie avec un spectacle sur Berlusconi, et je trouve que cette troupe de jeunes comédiens par ailleurs plutôt bons (celui qui joue le fou est même remarquable) n’a pas pris le problème à bras le corps. Là où l’on aurait voulu des références à nos politiciens actuels, aux affaires de corruption récentes, ils nous servent des évènements qui datent de trente ans et qui ne nous évoquent rien… C’est dommage. Mais j’imagine qu’un théâtre réellement engagé ne pourrait se produire dans ce cadre ampoulé qu’est le Ranelagh…..

RE: RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 14h34

C'est vrai! J'avoue m'être beaucoup amusée! Quel bonheur de voir cet incroyable fou rendre chèvre tout un commissariat! Bravo!

RE: Mort accidentelle d'un anarchiste Le 23 mai 2008 à 14h30

Et bien, j'y suis allé et effecvtivement.... Bravo à eux! Quelle énergie! Le lieu est magnifique, on y viendrait presque pour le contempler, et le spectacle... 1h 30 de bonheur Une super équipe. Bravo!

Mort accidentelle d'un anarchiste Le 18 mai 2008 à 23h51

J'ai eu la chance de voir ce spectacle à Versailles il y a deux ans, et je me suis éclaté!!!!! Le comédien qui joue le rôle principal est exceptionnel et la mise en scène est particulièrement enlevée. Ce n'est pas aussi incroyable que "Faut pas payer", monté par Jacques Nichet à Nanterre", car il y a moins de moyens et donc moins "d'effets spéciaux", mais j'ai passé un aussi bon moment; A la fin, je n'en pouvais plus de rire!!!! Bref, je vais y retourner, et je vous conseille d'en faire de même!

Informations pratiques - Théâtre le Ranelagh

Théâtre le Ranelagh

5, rue des Vignes 75016 Paris

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  • Bus : Assomption - Radio France à 193 m, Radio France à 319 m, Radio France - Pont de Grenelle à 334 m, Place de Passy à 363 m
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