Menace de Mort et son orchestre

du 22 au 26 février 2005

Menace de Mort et son orchestre

L'univers drôle et étrange du metteurs en scène Xavier Boussiron entouré d'artistes. Inclassable.

" Joue-nous autre chose ! C'est indansable et mantulesque, tu vas ralentir la soirée..."

Pourtant Eric Martin l'a fait. À l’époque danseur chez Découflé, il a chorégraphié un solo très étrange en s'appuyant sur le morceau Pauvre Ange qui figurait sur mon premier disque Rien qu'un Cœur de Poulet. L'appropriation qu'il s'est faite de la musique me semblait audacieuse. Il avait su contourner un aspect que beaucoup avaient perçu comme étant une apologie comique du piteux-kitschoïde.

Suivit, plus tard, ma rencontre avec Christophe Salengro, et j'imaginais un nouveau terrain d'expérimentation, via une collaboration plus directe et resserrée où la danse dépasse une simple illustration de la musique, et où la musique n'est pas une rampe de secours de complément.

Le mordant de ce nouveau projet intitulé Menace de mort et son orchestre recourt à certaines caractéristiques propres au ballet dit classique, notamment dans la manière d'exploiter la narration. La narration, comme la mélodie, sont des armes dangereuses. Dans ce sens, Le Lac des cygnes a marqué l'essor du spectacle "pompier", propre au conservatoire et au conservatisme. Et ça n'a rien de réactionnaire que de se pencher sur ce qui, le temps aidant, s'avère moins une valeur historique qu'une curiosité culturelle. A la différence près que le couple de Menace de Mort sont deux oiseaux perdus, mais lucides ; ils n'ont pas besoin de chasseur pour éprouver quelques frayeurs. Ils sont pris dans une sorte de rave biplace houleuse avec remise à zéro de certains compteurs.

Croisement de deux cas de genèse : d'un côté, pointes et entrechats marquent le départ d'une modernisation relativement "bourgy" de la danse. De l'autre, la guitare électrique, objet emblématique du virage en épingle négocié par la musique populaire vers la contestation sociale industrialisée. Bien sûr, on retrouve la sempiternelle obsession de monter l'orchestre idéal. Mais cette fois, le groupe fait partie intégrante du couple : il en est la voix et le regard en coin.

La partition gestuelle et chorégraphique s'élabore autour d'une série de tableaux vivants reposant sur la fameuse scène des Envoûtés de Gombrowicz où Maya et Walczak sont poussés vers la réconciliation par des nappes de violons paranormaux : intrigue d'aubade superstitieuse, grave, où le psycho-érotique rivalise avec l'harmonie sociale.

Cette base d'envol pourrait donner un aperçu de ce qui serait la queue de gondole de la tradition "revue parisienne". Un son et lumière rocailleux, maximaliste et concret avec des barbecues et des ballerines qui sortent du tréfonds de l'âme. D'ailleurs, nos premières expérimentations confirment une certitude fondamentale : l'aspect gestuel se doit d'être anticipé, car même sur un dance-floor convenable, on ne devient pas chorégraphe en trois minutes. (...)

Xavier Boussiron

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Spectacle terminé depuis le samedi 26 février 2005

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