Trois femmes s’observent, sortent de scène. Elles s’habillent et installent le matériel avant de prendre place à l’avant-scène. Installées dans des postures étranges, machiniques, elles se mettent à parler, comme des robots savants présentant leur performance : This is my generation / This is a simulation / This is for demonstration.
La « démonstration » consiste à confronter les trois danseuses à une partie de l’histoire de la danse contemporaine, en projetant sur un écran des GIF - ces fichiers d’images animées transmis sur internet - de grands moments de cette histoire. On voit ainsi défiler entre autres Isadora Duncan, la Pavlova, Nijinsky, Yvonne Rainer ou Pina Bausch, résumés à un geste, un mouvement qui « fait leur signature ». Sous les ordres d’un chronomètre qui agit comme un compte à rebours et donne parfois à l’ensemble des allures de jeu télévisé, les trois danseuses les rejouent parfois ensemble, parfois en solo, et dans cette imitation il y a à la fois un hommage et le constat d’une déperdition, d’un écart. Parfois se glissent d’autres GIF : un écran de neige informatique, des monuments qui s’effondrent, Beyoncé… Non sans humour, Martin Hansen expose ainsi le grand fourre-tout des images, la confusion des genres. L’histoire de la danse contemporaine « classique » se met à dérailler, comme soumise au grand zapping généralisé, et finit d’ailleurs en apothéose avec une scène de boîte de nuit.
Le chorégraphe place sa pièce à la fois sous le signe de l’ère digitale et celle du passage du temps. Que faire de l’histoire ? Que reste-t-il d’autre qu’un geste, une phrase, de l’écume ? Comment conjurer la transformation de la contemplation en distraction ? Plutôt que d’en tirer une perspective mélancolique, Martin Hansen préfère jouer avec la question et miser sur de nouveaux arrangements.
10 bis, rue Maurice Thorez 93200 Saint-Denis
Voiture : A1 depuis Porte de la Chapelle, sortie n°2 Stade de France/Saint-Denis. Aux feux, prendre à gauche sous l’autoroute et suivre la direction Epinay-sur-Seine. Prendre la D24 et longer le canal. Au premier feu après le tunnel, prendre en face rue Maurice Thorez. Puis à gauche, grande cheminée bleue et portail rouge.
Des navettes sont mises à disposition du public entre Paris et Saint-Denis et pour les liaisons avec Épinay-sur-Seine et Saint-Ouen.
Pour les Rencontres Chorégraphiques : une navette gratuite est mise à disposition au départ du Métro Saint-Denis-Université à 17h15 (au niveau des arrêts de bus).