Les maux d'amour

Quand Jean Luc Jeener, le maître de ces lieux, m’a parlé de son cycle " Musset, l’intégrale ", tout de suite j’ai pensé jeunesse, passion, fraîcheur. Dans ce lieu où la création est permanente, où les passions sont le sang et le souffle de chaque aventure, j’ai eu envie d’y amener la génération de demain, celle par qui tout est possible parce qu’aucune blessure n’inspire leurs espoirs : ils sont beaux, purs, enjoués ! Après leurs avoir témoigné un peu de ma passion, vient l’heure de l’envol. Ce sont des enfants de ce siècle qui ne badinent pas avec leur foi pour ce métier. Bien sûr, il ne faut jurer de rien… Ils sont jeunes, encore fragiles, et déterminés à la fois. Ensemble, nous avons construit ce voyage au pays du grand auteur qu’est Alfred de Musset. Avec vous, ils vont le vivre.

Note du metteur en scène

Qu’y a-t-il de commun entre " Gamiani " et le poème " A Laure ? " Un homme, Alfred de Musset. En tout artiste, ne sommeille-t-il pas un être, qui parfois -souvent ? - se refuse, souffre, doute, se résigne ? Qui, par sa prose, ses cris, ses larmes et son sang, tente de conjurer c’est autre lui-même, tyran de ses excès pour trouver la paix ? Qui creuse ses plaies sans cesse, sans pardon, sans repos ?

Mais à quoi bon pleurer de n’être pas aimé, quand soi-même on ne sait ? Quelle plénitude pouvons-nous espérer quand Nos travers, nous ne voulons accepter ? L’amour( la pureté), le désir (le pêché de chair) ne sont-ils pas liés dans nos cœurs ? Dans nos corps ? Alors ? La poésie est-elle : fruit de nos douleurs, exhibition misérabiliste, narcissique, ou offre de mots -maux- à tous ses semblables, pour tenter de les éclairer sur eux-mêmes ?

La poésie, une plainte, une offrande ? Bon voyage au pays de l’innocence et de la sincérité.