Les chaises

Paris 20e
du 12 septembre au 5 octobre 2007
1h30

Les chaises

Cette farce tragique de Eugène Ionesco, garnie de situations incongrues et pittoresques interroge la place que nos sociétés civilisées et marchandes laissent à une vieillesse croissante, marquée par l’isolement et la perte de communication.

L'Histoire
Extrait
Note d’intention

  • L'histoire

«Le thème de la pièce, c’est le rien »
« Tout doit être outré, excessif, caricatural, pénible, enfantin, sans finesse » Notes et contre-notes, Eugène Ionesco.

« Mon chou » et « ma crotte », un couple nonagénaire enfermé depuis longtemps dans un lieu aseptisé, naviguent entre souvenirs et univers surréalistes.

Pour échapper au vide de leur existence, ils ont donc convié des personnalités surprenantes à une grande réception où le vieux pourra transmettre son message qui va sauver l’humanité en péril.

Et nos deux vieux vont évoluer parmi des invités invisibles dont la seule présence sera marquée par les chaises que la vieille amène au rythme des sonneries incessantes.

Dans l’attente de l’orateur mandaté pour lire le discours, le vieux en profitera pour régler ses comptes avec la société, responsable de tous ses échecs.

Cette farce tragique, garnie de situations incongrues et pittoresques interroge également la place que nos sociétés civilisées et marchandes, laissent à une vieillesse croissante, marquée par l’isolement et la perte de communication.

  • Extrait

La vieille, au Photograveur :
- "Oh non, oh ! non, oh ! là là, vous me donnez des frissons. Vous aussi, vous êtes chatouillé ? chatouilleux ou chatouilleur ? J'ai un peu honte... (Elle rit.) Aimez- vous mon jupon ? Préférez-¬vous cette jupe?"

Le vieux, à la Belle :
- " Une pauvre vie de maréchal des logis !"

La vieille, tourne la tête vers la première Dame invisible :
-" Pour préparer des crêpes de Chine ? Un oeuf de boeuf, une heure de beurre, du sucre gastrique.
(Au Photograveur :) Vous avez des doigts adroits, ah... tout de mê- ê-ê-me ! ... oh-oh-oh-oh."

Le vieux, à la Belle:
-" Ma noble compagne, Sémiramis, a remplacé ma mère. (Il se tourne vers le Colonel.) Colonel, je vous l'avais pourtant bien dit, on prend la vérité où on la trouve. Il se retourne vers la Belle.

La vieille, au Photograveur :
-"Vous croyez vraiment, vraiment, que l'on peut avoir des enfants à tout âge? Des enfants de tout âge?"

Le vieux, à la Belle :
-" C'est bien ce qui m'a sauvé : la vie intérieure, un intérieur calme, l'austérité, mes recherches scientifiques, la philosophie, mon message..."

La vieille au Photograveur:
-" Je n'ai encore jamais trompé mon époux, le maréchal... pas si fort, vous allez me faire tomber... Je ne suis que sa pauvre maman ! (Elle sanglote.) Une arrière, arrière… (elle le repousse), arrière... maman. Ces cris, c'est ma conscience qui les pousse.
Pour moi, la branche du pommier est cassée. Cherchez ailleurs votre voie. Je ne veux pas cueillir les roses de la vie..."

Le vieux, à la Belle :
-" … des préoccupations d'un ordre supérieur."

  • Note d’intention
« Les hommes […] sont déshumanisés par le fait qu’ils ne pensent pas par eux-mêmes » E. Ionesco

Quelle résonnance Les chaises, écrite en 1951, peut-elle apporter aujourd’hui ?

Si dans cette pièce, Eugène Ionesco isole un couple de vieillard s’abandonnant entre souvenirs et reproches à communiquer avec un monde irréel, il nous peint une réalité de la vieillesse qui mérite d’être interrogée à nouveau.

La multiplicité des travaux sur le vieillissement porte sur des stratégies de lutte contre la vieillesse ou sur le processus de vieillissement et très peu sur la prise en charge du sujet vieillissant.

C’est parce que la question de la mort est de droit une question essentielle dans l’approche du vieillissement qu’elle entre en conflit avec le culte de l’immortalité que notre société marchande nous impose par son rythme démoniaque basé sur la rentabilité et la performance.

De mon observation faite auprès de personnes âgées, j’ai eu envie d’aborder dans Les chaises, l’emprisonnement corporel et les défaillances cérébrales.

La scénographie reposera donc sur un espace cubique blanc et vide représentant une antichambre médicalisée avec deux chaises et deux escaliers.
Dans cet espace seront projetées de la vidéo et des images révélant une succession de tableaux où s’entremêlent la réalité, l’imagination et le souvenir.

Cette farce, nourrie de registres et de formes différentes, sera servi par deux jeunes comédiens grimés en vieux et vêtus en blanc.
Ce champ de bataille des formes et des repères, laissera place, à l’arrivée des invités, à un jeu quasi-réaliste reflétant davantage l’absurdité des situations et l’invasion des chaises sur le plateau, symbole du néant et de l’être humain vieillissant condamné à devenir objet.

Si en plaçant un orateur sourd et muet comme testamentaire du retour à l’ordre, Eugène Ionesco renvoi la solution de notre perte sur l’impossibilité du monde à communiquer et donc sa déshumanisation, il me paraît intéressant d’explorer la réponse faite à M. Tynan sur le messianisme : Apporter un message aux hommes, vouloir diriger le cours du monde ou le sauver est l’affaire des fondateurs de religions, des moralistes et ou des hommes politiques.

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Spectacle terminé depuis le vendredi 5 octobre 2007

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