Les affaires sont les affaires

 " Les affaires sont les affaires " et " Le journal d’une femme de chambre " sont les pièces majeures de grand pamphlétaire de la fin du 19ème siècle qu’est Octave Mirbeau. Crée au mois d’avril 2001 au Théâtre des Capucins au Luxembourg, avec des comédiens remarquables, Luxembourgeois, Belges et Français sous la direction de Gérard Gelas, cette pièce a reçu un accueil des plus chaleureux. L’actualité de l’œuvre de Mirbeau, cent ans après sa création, est encore resplendissante de vérité et de provocation. Gérard Gelas se devait de la présenter au public avignonnais et avant sa tournée européenne. Affaires, pots-de-vin, politique, prise de pouvoir sur la presse, églises, armée, rien ne manque à Isidore Lechat, grand financier, parvenu mégalomane, candidat aux élections. Ce chef d’œuvre naît sous la plume acérée d’Octave Mirbeau qui brosse un portrait au vitriol de l’ascension d’un affairiste, millionnaire sans foi ni loi, capable de toutes les contradictions, de toutes les crapuleries, pour agrandir son patrimoine, et servir ses ambitions politiques. Un héros terriblement de notre temps.

Cette pièce d’Octave Mirbeau, porte un regard ironique, acide et tout en finesse sur un journaliste véreux. Cet arriviste, à la fois " homme politique, anticlérical et démocrate " est rempli de paradoxes : il a fait sa fortune en dépossédant les bourgeois, jouit d’un magnifique château et de nombreux domaines, mais refuse qu’une vieille dame vienne y ramasser du bois mort. Il est anticlérical mais impose à sa famille d’aller à l’Eglise. Il est démocrate mais traite ses domestiques comme des larbins. Il renvoie son jardinier parce que sa femme est enceinte. Il finit par tout perdre, c’est-à-dire ce qui ne s’achète pas : l’amour de sa famille. Cela ne l’empêche pas de signer une dernière affaire le jour même où il apprend la mort de son fils.