En 1950, dans Le Désert des Déserts, Thesiger rencontre les Bédouins. Pauvreté, souffrance, dureté, caractérisent le monde traversé par Thesiger, mais celui-ci met en évidence ce que cette vie a de noble, se fond dans le décor, nous donne accès à d’autres paysages, d’autres formes d’existence.
En résonnance avec Thesiger qui découvre la lenteur d’une vie en totale opposition avec nos sociétés hyper-cadencées, Nietzsche stigmatise la hâte sans répit au travail, le travail sans plaisir. D’un texte à l’autre, un oui en appelle un autre. La générosité et la solidarité radicales, qui sont dans le désert des valeurs de survie, nous signifient un type d’humanité encore à venir.
« Et maintenant pour avoir été longtemps en route, il nous semble qu’à titre de récompense, nous soyons en vue d’une terre inexplorée dont nul encore n’a délimité les frontières (…), d’un monde d’une telle surabondance de choses belles, étranges, problématiques, effrayantes et divines… »
Par le Théâtre du Voyageur.
D’après Le Désert des Déserts de Wilfred Thesiger, Le Gai Savoir de Friedrich Nietzsche, l’Histoire universelle d’Ibn Khaldûn, Mille Plateaux de Gilles Deleuze.
Musique de Johann Sebastian Bach et Henry Purcell.
Direction musicale, chant et piano, Carol Lipkind.
Voir l'intégrale.
« Le spectacle prend le temps, qui pourtant file, parcourant les montagnes, scrutant les étoiles, souffrant de la chaleur comme des orages, de la faim et de la soif, de l’épuisement sans jamais désarmer, préférant toujours le devenir à l’être, trouvant dans la sécheresse de l’expérience une pureté, dans le dépouillement et la nécessité la seule beauté, se projetant dans un espace vide (...) Adhésion, c'est le mot qui flotte à l'issue de cette traversée gaie et courageuse (du courage, il en faut pour mener à bout de bras de tels projets de théâtre !) cherchant sans discontinuer la « grande santé », le Graal de Nietzsche et Deleuze, une santé à relever les abattus, à décider les plus velléitaires. À défaut d’aller la chercher dans le désert ou dans les livres, cette vigueur, commencez par vous rendre à la Cartoucherie : le Théâtre du Voyageur vous y attend avec chaleur. Il est encore temps. Vous n’en sortirez que meilleur. » Cédric Enjalbert, Philomag, 28 mai 2014
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