Les chroniques de l’éditorialiste féministe américaine Elizabeth Gilmer alias Dorothy Dix, publiées dans le New York Journal, ont accompagné Elle toute sa vie, tel le code du bonheur d’une femme accomplie. En autant de chapitres, chacun de ces dix commandements pour être heureuse est une réminiscence pour cette femme en apparence sans histoire qui a traversé le siècle, à dérouler le film de sa vie, dévoilant une révolte sourde, une pensée sensible, une lucidité surprenante et une soif d’absolu.
S’inspirant librement de sa grand-mère, la dramaturge et scénographe québécoise Stéphanie Jasmin explore la pensée intime féminine en donnant voix à une femme qui ressemble à tant d’autres mais qui est pourtant unique, une voix parfois sombre et profonde, une voix qui s’affranchit du passage du temps et des convenances pour jaillir, libre et sans compromis.
« Stéphanie Jasmin explore la pensée intime féminine en donnant voix à une femme qui ressemble à tant d’autres mais qui est pourtant unique, une voix parfois sombre et profonde, une voix qui s’affranchit du passage du temps et des convenances pour jaillir, libre et sans compromis. » Sceneweb, le 18 avril 2022
« Denis Marleau a choisi une mise en scène délibérément contenue, loin de toute distraction inutile, où l’économie de moyens laisse le champ libre aux mots, mais aussi à l’interprétation nuancée et superbement maîtrisée d’une actrice qui a puisé dans un terreau nouveau pour repousser encore les limites de son art. » Stéphanie Morin, Lapresse.ca, le 11 février 2022
Après l’écriture d’Ombres en 2005 et Les Marguerites en 2018, qui prenaient ancrage dans la pensée intime de personnages réels de l’histoire littéraire, j’explore cette fois celle d’une femme en apparence sans histoire, comme des milliers d’autres. Une femme qui s’inspire de ma grand-mère mais qui n’est plus elle non plus. C’est une voix que j’ai entendue parfois poindre chez elle de façon intempestive... Pas la voix de la grand-mère souriante, positive et aimée de tous, mais une voix plus sombre et profonde. Celle d’une femme désirante, celle qui est restée intacte à l’intérieur d’elle-même, hors du temps qui passe. J’ai élaboré la trame de cette voix captée comme une basse fréquence, celle d’une femme qui aurait voulu écrire et qui déroule le film de sa vie comme un trop-plein qui déferle, en désordre et en un souffle.
Les Dix Commandements pour être heureuse de Dorothy Dix, qui ont été en quelque sorte le guide de vie de cette femme, structurent le texte et m’ont donné la note pour chacune de ses parties, telle une réminiscence inconsciente devenant le point de départ d’une révolte sourde ou d’un désir inconscient de libérer quelque chose, dans une lucidité inattendue.
Stéphanie Jasmin
5 avis