Les Derniers Jours de l’Humanité

du 15 au 18 avril 2015
1h40

Les Derniers Jours de l’Humanité

Durant l’été 1914, l’écrivain autrichien, Karl Kraus défend des positions pacifistes. En décembre de la même année, il publie Dans cette grande époque, en tenant une ligne de conduite : dénoncer, sans aucune concession à la propagande patriotique, le point de vue supérieur de la vérité et de l’humanité contre la guerre. Un collectif d’acteurs au service d’une œuvre colossale.
  • Une œuvre colossale

Un collectif d’acteurs au service d’une œuvre colossale.

Durant l’été 1914, l’écrivain autrichien, Karl Kraus défend des positions pacifistes. En décembre de la même année, il publie Dans cette grande époque, en tenant une ligne de conduite : dénoncer, sans aucune concession à la propagande patriotique, le point de vue supérieur de la vérité et de l’humanité contre la guerre.

C’est dans cet esprit qu’il commence en 1915 les Derniers Jours de l’Humanité, qu’il conçoit comme une tragédie épique. C’est une œuvre démesurée, monumentale, comportant plus de 209 scènes, 500 personnages, d’innombrables changements de décors et de lieux, avec en toile de fond la Première Guerre mondiale. On passe de Vienne à Berlin, des bureaux ministériels aux casernes, des quartiers populaires aux appartements grand-bourgeois, des salons de coiffure aux cafés et aux salles de rédaction des grands journaux, des hôpitaux militaires aux tranchées et aux cantonnements de la ligne de front. Le tout extrêmement découpé en séquences courtes sous forme de dialogues, de discours, de dépêches, de chants.

Ils seront une quinzaine sur le plateau. Tous issus de l’Académie de Limoges, de la même promotion, la dernière dirigée par Anton Kouznetsov. Ils forment une troupe aujourd’hui. Ils chantent, dansent et jouent avec force et férocité.

  • Note d'intention

« On aiderait l’homme si on pouvait lui ouvrir, sinon l’oeil pour l’écriture d’autrui, du moins l’oreille pour sa propre langue, et lui faire vivre à nouveau les significations que, sans le savoir, il porte quotidiennement à la bouche. (…) Plus on est près de l’origine, plus loin on est de la guerre. Si l’humanité n’avait pas de phrases, elle n’aurait pas besoin d’armes. On doit commencer par s’entendre parler, réfléchir là-dessus, ce qui est perdu se trouvera. » Karl Kraus

Les Derniers jours de l’Humanité sont depuis longtemps posés sur ma table de chevet. C’est un texte qui m’embarrasse, m’intimide, la puissance et la force qu’il recèle m’ont longtemps empêché de sauter le pas, celui du passage à la scène. Et puis, il y a les circonstances, les rencontres qui font que…

Max Aub revendiquait un théâtre de circonstances, un théâtre qui accueille le temps présent, fusse-t-il condamné à vieillir très vite. Il en va de même pour Karl Kraus : « Mes lecteurs croient que j’écris pour le jour parce que j’écris à partir du jour. Je dois donc attendre que les choses dont je m’occupe aient pris de l’âge. À partir de ce moment-là, elles recevront peut-être une actualité. » C’est l’idée qui m’occupe depuis quelques années avec le projet des Chroniques, un théâtre qui saurait, à l’encontre des conditions actuelles de production, accueillir le temps présent, faire la place à la rencontre intempestive, inattendue, à l’instant. Je disais donc, il y a les circonstances.

Celles d’une Europe en crise, une Europe qui peine à répondre aux ambitions politiques et territoriales de son grand voisin, une Europe en panne diplomatique face aux accents patriotiques et nationalistes qui semblent surgir d’un autre âge. Une Europe impuissante. Et dans ces circonstances, la voix de Karl Kraus me semble salutaire. Elle est une parole qui appelle à la vigilance, qui convainc de lâcheté quiconque ferme ne serait-ce qu’un oeil durant un seul instant devant la moindre manifestation de l’injustice, de l’arbitraire et de la corruption. Je disais aussi, il y a les rencontres.

Intuitivement, je savais qu’il me faudrait un plateau très particulier pour monter Les Derniers jours de l’Humanité. Une troupe, un groupe, un collectif, une assemblée singulière, jeune mais avec une histoire, et, qui, dans tous les cas, casserait mes habitudes de travail. Je les ai rencontrés. C’est le collectif Zavtra. Ils sont quatorze, ils sortent de l’Académie de Limoges. J’ai fait leur connaissance lors de circonstances exceptionnelles, et nous avons travaillé ensemble quelques heures. Quelques heures seulement mais d’une intensité telle qu’une évidence s’est faite jour, un désir mutuel de poursuivre une aventure commune.

Nicolas Bigards

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Spectacle terminé depuis le samedi 18 avril 2015

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