Le tombeau de Richard G.

du 18 avril au 27 mai 2000

Le tombeau de Richard G.

CLASSIQUE Terminé

Silence ! "La haine politique, la misère sociale et la guerre civile tiennent conseil". Complots et meurtres, trahisons et batailles : la peinture terrible et magnifique d’une ambition forcenée qui déchira l’Angleterre. Une tragédie historique.

Présentation
Intentions de mise en scène
La main invisible du marché

Présentation

Au siège de la firme York, on s'apprête à célébrer l'anniversaire du PDG Édouard. En l'absence du héros du jour, agonisant, c'est son frère Richard Gloucester, président du Conseil de Surveillance, qui joue les maîtres de cérémonie. Ce qui lui permet d'accueillir le troisième élément de la fratrie York, Georges Clarence, et de le confier aux bons soins de la maison Dighton et Forrest, meurtres en tous genres, avant l'arrivée des autres convives. Richard accuse ensuite Élisabeth York et son frère Anthony Woodville -directeur des affaires extérieures - d'avoir " organisé " l'absence de Georges, afin de le discréditer dans la succession qui s'annonce.

Une rémission inattendue offre à Édouard un regain de vitalité et l'occasion de jouer les trouble-fête. A l'issue du banquet, il annonce son intention de démissionner et de donner la firme à ses véritables propriétaires : les employés. L'entrée du cadavre de Georges Clarence, escorté par sa veuve, la petite Anna Warwick, court-circuite le scandale en puissance. La réaction d'Édouard à la mort de son frère permet, en effet, à Richard d'instiller que la maladie a occasionné des ravages collatéraux dans le cerveau présidentiel et de renvoyer le PDG à son caisson stérile.

Resté seul avec Anna, Richard peut alors livrer la bataille qu'il attendait séduire sa jeune belle-sœur. Deux balles de Bulldog Webley 455 concluent ce bref corps à corps : l'une blesse Richard à la tête tandis que l'autre permet à la veuve de rejoindre son cher Georges.

La party continue... L'annonce de la prochaine OPE du consortium Lancastre sur la firme remet en selle un Richard affaibli par l'épisode Anne Warwick : un York s'impose à la tête des troupes de la firme agressée ! Ce sera lui, puis que Édouard se décide enfin à mourir en le désignant comme son successeur (Édouard junior est trop jeune pour exercer les fonctions directoriales et, quand bien même, l'oncle Richard vient de parer à toute éventualité en le faisant assassiner). A peine nommé, le nouveau PDG disparaît pour ne reparaître qu'au petit-déjeuner, avec une bombe : après une nuit de discussion avec son vieux camarade de promotion Richmond, il a finalement accepté l'offre du consortium, assortie pour sa part d'un mirobolant bon de sortie (un paquet de stock-options et cinquante millions de dollars cash).

L'annonce de cette forfaiture foudroie Morton, le représentant des petits porteurs. Richard rend hommage à son aveuglement qui permet aux accapareurs de son acabit de continuer à sévir, quand une autre société serait possible... Ce sera sa dernière provocation, avant d'alimenter la rubrique fait divers d'un quelconque journal télévisé : " Richard Gloucester est mort en tentant d'échapper aux forces de l'ordre venues l'appréhender pour corruption, malversation, trafic d'influence, blanchiment d'argent, utilisation de caisses noires, etc. Pour clore cette édition, un extrait de la conférence de presse du PDG Richmond, annonçant la naissance d'un nouveau géant industriel - troisième mondial de son secteur - grâce à son association avec Élisabeth York. "

Intentions de mise en scène

J'ai commencé à faire de la mise en scène en 1984, pour la même démarche envers le même Bernard Chartreux. Il s'agissait alors d'approcher un texte qui me semblait cardinal - au théâtre et dans la vie -Richard lit de Shakespeare. Il m'était financièrement impossible de monter la pièce originale. Chartreux a donc écrit Cacodémon Roi, un texte qui se présente comme une visite guidée de Richard III, privilégiant dans l'ensemble des thématiques et des situations de Shakespeare, celles qui nous intéressaient alors : la question amoureuse, un rapport mutilé au monde... Aujourd'hui, je vais donc vers le même auteur pour lui commander un texte sur le même Richard M.

J'étais sensible, il y a quinze ans, à une certaine séduction du personnage. Richard, c'était celui qui, disgracié, mal parti dans la vie, tenu à l'écart de tout, parvenait à obtenir la reconnaissance de son existence, par de mauvais moyens, mais surtout par la force de son désir et de son intelligence. C'était la revanche du vilain petit canard sur les grands puissants de ce monde.

Aujourd'hui cette lecture de Richard III ne m'intéresse plus. Parce que j'ai changé. Parce que le monde a changé. La réalité politique ou sociale de ces dernières années nous a permis d'expérimenter quelques figures bouffonnes et dangereuses comme Le Pen et Tapie ... Elles ne me font absolument pas rire. Ces personnalités puissantes et maléfiques qui émergent en Europe, ou ailleurs, sont des figures cauchemardesques. Que ces figures haineuses puissent exister est inquiétant, mais qu'elles puissent prendre position en moi m'est insupportable, et je trouve même suspecte toute forme de complaisance amusée envers la méchanceté. Voilà le point de départ : mettre Richard au tombeau, c'est à dire faire cesser la figure célinienne, scélérate de Richard et réexaminer l'actualité des héros vengeurs et hargneux.

La comparaison avec Richard M est académique et ne porte que sur la seule forme. Pas sur le sens. S'éloigner de la figure de Richard, c'est aussi s'éloigner de Shakespeare. Pour reprendre une distinction opérée par Grotowski à propos d'autre chose, il s'agit pour nous de blasphémer Shakespeare sans le profaner. Pas de saccage de l'héritage, mais une tentative de rendre compte par l'écriture, dans le corps de la langue, de toutes les déterminations possibles d'un Richard contemporain : articuler la relation au pouvoir et le débat intime de Richard (la relation aux femmes, le désir), faire exister dans une même fiction la famille York, le peuple et les figures religieuses. Comme Shakespeare.

Dans ces conditions, pourquoi ne pas monter l'œuvre originale ?
Tout simplement parce que le monde ne se donne plus dans les mêmes termes. Le pouvoir politique n'est plus le tout de la souveraineté. Qui peut aujourd'hui penser sérieusement qu'un Premier ministre ou un président de la République est le pendant symbolique, réel, politique, administratif du monarque de droit divin ? En outre, on n'a plus affaire à des Richard III, mais à des Richard II. Tout le monde a envie de déposer la couronne. Le réel, à l'époque de Shakespeare, c'est la politique. Aujourd'hui, c'est l'économie. Un personnage comme Richard ne fonctionne plus, ou fonctionne différemment. Il n'est plus une machine à conquérir une position politique dominante.

J'aime le formidable optimisme qui fonde la démarche de Chartreux : la langue dessine un univers - aussi réel que " l'autre " - et tant qu'on parle, qu'on pense, qu'on écrit, on est présent au monde, on peut bâtir une vie.

Alain Milianti

La main invisible du marché

Dans la théorie économique classique, seul le marché permet les décisions optimales. Sur un tel espace, l'individu, en ne recherchant que son seul intérêt, explique Adam Smith (1800), " réalise fréquemment celui de la société plus efficacement que quand il entend directement le réaliser ". L'hypothèse d'une " main invisible du marché " ne cessera depuis lors d'orienter les analyses. Elles postulent que les variables économiques - production, demande, stocks, prix - sont déterminées par les seules décisions d'individus supposés rationnels, agissant en fonction d'informations auxquelles ils ont librement accès. Leurs décisions se traduiraient en volume et en quantité de production et de consommation, déterminés en un lieu unique où se fixeraient ces prix et ces quantités : le marché. Un équilibre en résulterait, garantissant à tous une satisfaction maximale des intérêts ; Dans un tel cadre conceptuel, l'entreprise est considérée comme une mécanique simple, assurant le flux régulier des échanges. La firme est réduite à l'entrepreneur et le monde social à une gigantesque foire à la criée, à l'échelle de la planète, entre des acheteurs et des vendeurs libres et solitaires. Or la métaphore du marché comme espace libre de rencontres est trompeuse : tout marché est organisé. Le marché n'existe pas, il n'y a que des marchés concrets (Friedberg, 1993).

Christian Thuderoz
Sociologie des entreprises

Sélection d’avis du public

Le tombeau de Richard G. Le 16 février 2003 à 22h54

BONJOUR, MALHEUREUSEMENT JE VOUS ECRİT DE TRES LOİN SANS POUVOİR VOİR LE SPECTACLE, MAİS JE SUİS TRES INTERESSE PAR LE TRAVAİL DE MON VİEUX AMİS BERNARD CHARTREUX ET J'AIMERAİS LUİ CONTACTER, POURRİEZ VOUS ME DONNER UN ADRESS POUR LUİ ATTEİNDRE? MERCİ DE VOTRE ATTENTİON.

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Le tombeau de Richard G. Le 16 février 2003 à 22h54

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Informations pratiques

Athénée Théâtre Louis-Jouvet

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  • RER : Auber à 40 m, Haussmann Saint-Lazare à 314 m
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Plan d’accès

Athénée Théâtre Louis-Jouvet
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Spectacle terminé depuis le samedi 27 mai 2000

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