Spectacle en suédois surtitré en français.
Suivant les pas de ma précédente "pièce songe" Le chemin de Damas, j'ai cherché, dans cette nouvelle "pièce songe", à imiter la forme incohérente et à la fois ostensiblement logique de nos rêves. Tout peut arriver ; tout est possible et probable. Ni le temps ni l'espace n'existent. Travaillant sur un fond d'évènements réels mais insignifiants, l'imagination file ces pensées et les tissent dans de nouveaux dessins. Un mélange de pensées, de souvenirs, dexpériences, didée spontanées, dimpossibilités et dimprobabilités.
Les personnages se séparent, se doublent, se multiplient, se condensent, se fondent et s'unissent. Mais un esprit veille sur eux, l'esprit du rêveur; pour lui il n'y a pas de secret, pas d'incohérence, pas de scrupule, pas de loi. Il ne condamne pas, il n'acquitte pas, il ne fait que raconter. Le rêve étant plus souvent douloureux que gai, le récit, tout en tanguant et se balançant, est coloré d'un ton de mélancolie et d'une sympathie pour toutes les créatures vivantes. Le sommeil, au lieu de libérer le rêveur, le torture et l'assaille. Mais quand la douleur est à son point culminant, le réveil arrive qui réconcilie le rêveur avec la réalité, qui, bien qu'atroce, est une joie et un plaisir à ce moment comparé au rêve douloureux.
August Strindberg
1, Place du Trocadéro 75016 Paris