
Après le personnage de Pénazar, la comédienne Catherine Germain met son masque de clown pour nous raconter le 6ème jour... Le clown entre dans la lumière. Il porte en lui un désir, il est poésie sur pattes. La réalisation dun désir demeuré désir comme disait Paul et le voilà confronté à la pesanteur, à la dureté du sol et des objets, à lélasticité des élastiques, et aux noeuds de lacets. Il apporte avec lui quelques objets, il entre dans la lumière, il vient exposer... quoi…&bsp;? Que vient-il exposer dans la lumière ? il ne pense plus à ça, tout hébété quil est à la vue du public. Il ne pense plus au cartable quil a emmené avec lui.
Il est entré avec un cartable quil avait emprunté à un homme endormi. Il y a des chemises en carton dans ce cartable et des feuilles en papier dans ces chemises et du scotch et un stylo ; mais maintenant quil entre dans la lumière, il ne sait plus dans quel ordre il faut faire les gestes, il ne sait plus quelle chemise il faut ouvrir. Il venait faire une conférence sur la Genèse, mais à cause du public et de la pesanteur, il nous montre la difficulté dexister dans la lumière.
La compagnie lEntreprise a été créée en 1986 par François Cervantes, auteur et metteur en scène. Elle crée un répertoire contemporain avec des artistes de différents horizons (musiciens, acteurs, artistes de cirque). Depuis 1986, 14 spectacles ont été créés. La compagnie lEntreprise présenta en mars 2000, lintégrale de Masque au Théâtre du Lierre et en septembre 2000 au Théâtre Paris-Villette Le Voyage de Pénazar de François Cervantes.
"Elle semble empêtrée de tout, le moindre pas, le geste le plus anodin, lui sont une aventure : effarouchée timide et pourtant décidée. Arletti vient nous lire la Genèse. C'est tout, mais il n'est pas spectateur qui ne sorte du "sixième jour", exténué de rire. Parce que dans le rôle de la conférencière, Catherine Germain est epoustouflante de fine drôlerie et d'astuces gestuelles. Ange perdu, clown ou enfant ? Elle est tout cela, et son commentaire faussement ingénu de la création du monde est un morceau d'anthologie." L'Humanité juillet 1995
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