Le fétichiste

du 1 septembre au 6 octobre 2001

Le fétichiste

Un homme nous ouvre le livre de sa vie. Il nous dévoile son existence la plus secrète, la plus intime. Le foyer où il s'est consumé, sûrement, lentement, inexorablement. A pleines pages, tour à tour drôles touchantes et pitoyables. Il reconstitue devant nous le cheminement qui l'a fait basculer dans la folie jusqu'à

"Le Fétichiste" Commentaire de Michel Tournier
Extrait de notes d'intention de la mise en scène

"Le Fétichiste" : D'abord écrit pour la télévision et interprété par Rufus, Le Fétichiste a été créé en 1974 dans les mises en scène d'Étienne le Meur, à Berlin par Raymond Fuzellier et à Paris par Olivier Hussenot.

J'ai assisté en 1984 à sa représentation à l'Ubutheatre de New York, où il était interprété par Frederick Neumann. Il me dit que c'était Samuel Beckett qui avait attiré son attention sur ce texte. Le spectacle dut son succès au concours enthousiaste du Club des fétichistes de New York.

La représentation la plus étrange dont j'ai été témoin eut pour cadre la prison de Fleury-Mérogis. Son directeur m'avait averti que l'un des détenus jouait le rôle devant ses camarades. La salle de spectacle de la prison était comble et tous les spectateurs semblablement vêtus de droguet. Au début, j'ai nettement perçu une réaction négative de méfiance semblable sans doute à celle qu'inspire en ces lieux l'homosexualité. Mais, peu à peu, l'évocation des charmes des falbalas féminins a agi, et l'ouverture de la valise du héros remplie de bas, soutiens-gorge et autres petites culottes a déchaîné une véritable ovation. J'ai appris plus tard que les détenus se livraient entre eux à un vaste trafic de dessous féminins.

L'exploration du domaine "fétichiste" m'a valu des découvertes étranges, drolatiques et finalement assez pitoyables. Le journal de Clermont-Ferrand, La Montagne, a rapporté qu'on avait arrêté un jeune ouvrier maçon alors qu'il dérobait dans les campagnes du linge séchant sur des cordes. On avait perquisitionné dans la minuscule chambre de bonne qu'il habitait. Elle était remplie jusqu'au plafond d'une masse de linge féminin à l'intérieur de laquelle il avait creusé un trou pour s'y nicher.

Les archives de la police regorgent de cas qui illustrent la richesse des fétichismes particuliers. On cite notamment le cas d'un amateur de nattes de cheveux. Il partait en chasse à la recherche de la femme-à-natte. Quand il l'avait trouvée, il la suivait et se jetait sur elle avec une paire de ciseaux dès que l'occasion lui paraissait favorable. Il coupait la natte et s'enfuyait avec son trophée, laissant sa victime choquée et peut-être secrètement déçue.

J'ai également relevé au début du siècle le cas d'un amateur de chaussures (de femmes) cloutées. Il se postait à la sortie d'une usine où travaillaient des femmes. Il repérait à l'oreille celles qui portaient des chaussures cloutées. Il suivait sa victime et, le moment venu, se jetait sur elle et lui arrachait ses chaussures. Quand il était bredouille et en état de manque, il recrutait une prostituée et la menait chez un cordonnier auquel il ordonnait: "Cloutez-moi cette femme !"

Je n'ai évidemment pas inventé la valeur particulière attachée par le fétichiste à un vêtement usé, porté et mieux encore chaud de la bête. Le vêtement neuf acheté ou de préférence volé dans un magasin ne possède pas la même charge érotique.

Ces cas peuvent faire sourire. Ils n'en illustrent pas moins un érotisme plus construit, élaboré et finalement civilisé que la sexualité considérée comme "normale", et qui, par son incapacité à dissocier érotisme et procréation, est directement responsable de deux immenses charniers, celui des avortements et celui des famines du tiers monde.

Michel Tournier

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L'identification, l'influence, la solitude et la folie...

Un homme reconstitue devant nous le cheminement qui l'a fait basculer dans la folie jusqu'à l'internement...

Dès le début de son histoire tout est là en germe, en lui

L'internement n'est que la traduction extérieure de son propre enfermement, la folie n'est que le signe de son identification avec sa nature, ses pensées, "la grande rigueur logique" à travers lesquelles il soumet le monde et l'être qui lui est le plus cher.

Il nous "parle" du tissus avec lequel nos vies sont tissées : le songe...

Les éléments visuels sont là pour souligner sa différence... Quelques accessoires pour pouvoir glisser d'un lien à l'autre... Quelques éléments de décor légèrement décalés... Quelques touches de couleur pour souligner sa propre cohérence parce qu'il a "Toujours eu l'imagination en Technicolor"...

Ce mystique de la sensualité (Il entend des voix) vient témoigner de ce qu'est la folie ordinaire...

La mise en scène devra être légère pour laisser les nombreuses images que fait naître le narrateur, s'actualiser dans l'imaginaire du spectateur...

Le jeu du comédien devra rester suggestif mais constamment solliciter le spectateur.

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Spectacle terminé depuis le samedi 6 octobre 2001

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