Le colonel des Zouaves

Bobigny (93)
du 4 au 6 juin 2019
1h30

Le colonel des Zouaves

Le stupéfiant monologue intérieur de ce zouave est pris en charge par Laurent Poitrenaux, véritable sprinter de la langue jouant sur un mouchoir de poche.
Un domestique zélé jusqu'à l'obsession s'oblige à inventer des méthodes de plus en plus complexes afin de contrôler à l'infini tous les stades de son travail. Le stupéfiant monologue intérieur de ce zouave est pris en charge par Laurent Poitrenaux, véritable sprinter de la langue jouant sur un mouchoir de poche.

Course éperdue
Note du metteur en scène
Extrait
La presse

  • Course éperdue

Le Colonel des Zouaves, la course éperdue d’un fugitif enfermé dans ses projets. Attention, un homme orchestre est devenu sa propre entreprise. Comment un Robinson finit par peupler son île ? Comment s’en sortir en fabriquant une phrase pour soi ?

Exilé dans son entresol, un domestique zélé tente d’améliorer son service. La conscience professionnelle tourne très vite à l’obsession dévorante. Il s’oblige à s’inventer des méthodes de plus en plus complexes et inutiles comme Robinson dans son île, cherchant à contrôler à l’infini tous les stades de son travail. Devenu encyclopédiste sans le savoir, cet autodidacte s’imagine qu’une accumulation de progrès minuscules suffira à lui faire réussir un vrai “Art Ménager”. Diviser à la folie pour mieux régner. Leçons de service total.

Pour bien servir les gens, il faut connaître leurs goûts, il faut les écouter. Il finira par enregistrer leurs conversations, les transcrire, transformer sa cave en salle d’écoute, et devenir espion de fait. Dur travail de reconstituer mot à mot, la partition exacte de ce qu’il a entendu. Le monologue central mélange en une seule phrase, propos de table, commentaires, fragments de discours et morceaux de dialogues. Il va convoquer des personnages virtuels, comme preuves à l’appui dans un procès privé. Reconstitutions de tableaux vivants en anamorphose. Pour échapper à ce cauchemar, notre héros file à fond dans la nature. Course à pied pour rassembler ses esprits. Cross pour avaler le passé.

Par la Compagnie Ludovic Lagarde. Musique : Gilles Grand. Le Colonel des Zouaves est publié aux Éditions P.O.L.

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  • Note du metteur en scène

La réalisation du Colonel des Zouaves/monologue est une aventure de théâtre peu commune. En effet, à la commande d’une pièce, la seconde après Sœurs et frères en 1993, Olivier Cadiot a répondu par un livre, un roman.

Aussi, après l’avoir “compressé” en compagnie de Laurent Poitrenaux, à qui le texte était destiné, le travail de la mise en scène fut de trouver les conditions du passage de la littérature au théâtre. Il a fallu, pour cela, construire une dramaturgie, faire en sorte que le narrateur du livre devienne, sinon un personnage, du moins une figure de théâtre ; en somme opérer un changement de technique de modélisation.

C’est à ce “déplacement” que ceux qui ont participé à l’édification de cette forme théâtrale ont travaillé :
- plans complexes, réglages infimes,
- conseil / assistanat / nursering, délicats,
- partition sonore / “bio-sample” de Gilles Grand,
- “habit/machine” de Jean-Jacques et Virginie Weil,
- savoir “danser/soi” transmis par Odile Duboc,
- “densité/lumière” de Sébastien Michaud,
chacun monologuant, mais tous permettant à l’acteur d’acquérir une “technique de soi” servant ainsi le projet avec force, pour que le texte puisse se redéployer autrement. Opération de recyclage, révolution sur soi, avec léger déplacement, type Colonel des Zouaves.

Ludovic Lagarde

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  • Extrait

« Je ne peux pas tout écouter, je sers. Je fais attention à ce que je fais. Je glisse le bras vers l’avant, demi-tour souple sur les genoux, tout le poids du corps vers l’aval de la table. Je sers, je fais attention. Je ferai disparaître les mauvais souvenirs. Je chantonne pour oublier que je dois oublier quelque chose, le grip de ma semelle de crêpe striée adhère au parquet glissant.
Je suis expérimenté, j’ai un moral d’acier, je fais un sans-faute, je ne ferai pas tomber le plat.
Travail pur sans frottement.
Je dis tout ce que je fais à la même vitesse que je le fais.
Je suis bien réglé.
Je suis là, c’est moi, ce sont mes mains qui tiennent le plat, il n’y a aucun problème, je vois le plat, je chantonne très doucement la chanson qui permet de faire bien les choses en temps réel.
Je suis moi et personne d’autre.
Je ne ferai pas tomber le plat. Plus que trois personnes à servir, personne n’entend ma chanson. Je chante très doucement entre mes dents, je souris minusculement, je suis une machine sans erreur, je suis souple et coordonné, je suis non vivant. »

Olivier Cadiot, extrait du Colonel des Zouaves, P.O.L, 1997

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  • La presse

« Pour l’heure ce sont les spectateurs qui sont en apnée. Emportés par le tourbillon. Accrochés aux lèvres d’un acteur pourtant impassible. Sprinter immobile, Poitrenaux joue sur un mouchoir de poche. (…) D’une suprême élégance, cette danse statique doit beaucoup au regard de la chorégraphe Odile Duboc. En parfait accord avec l’esprit du metteur en scène Ludovic Lagarde. » René Solis, Libération, 13 mai 1997

« Magistral ! Ce comédien fabuleux franchit les limites du réel dans Le Colonel des Zouaves au Théâtre de la Colline. Durant une heure trente, ce comédien athlète (comme l’aurait aimé Artaud) donne corps aux obsessions d’un majordome qui se prend pour James Bond. (…) Mise en scène magistrale de Ludovic Lagarde. » Le Point, 28 mai 1999

« C’est de bout en bout réjouissant, inquiétant, résolument inouï, truffé d’un humour de haut voltage. (…) L’acteur règne ici en maître, secondé il est vrai dans l’ombre par une phalange d’experts, du machiniste au régisseur, de l’électro à l’habilleuse. (…) En prime, dans la foulée pour ainsi dire, on découvre ce texte d’une densité peu commune, qui use et abuse de clichés postmodernes avec une aisance souveraine, piétine les plates-bandes du roman britannique du genre « butler », en rajoute sur le côté James Bond raffinant les dispositifs de surveillance et l’espionnite, charcute les conventions du roman « de cul » avec descriptions outrancières du désir bestial, en remet une louche qui ne prétend à rien d’autre qu’à sa pulsation sans fin, dans une somme de postures spectaculaires dont le clinquant et l’artifice n’ont d’égale ue la virtuosité mise en œuvre pour les coudre, sous l’apparence d’un sens qui toujours se dérobe. (…) Cela s’appelle platement le talent. Disons que le sien est majuscule. (…) On ne peut que souscrire, et se réjouir que ce champ d’exploration littéraire ait trouvé en Poitrenaux un véloce arpenteur idéal et, en Ludovic Lagarde, l’entraîneur et le soigneur émérite. » Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité, 14 juin 1999

« Adapter à la scène Le Colonel des Zouaves d’Oliver Cadiot est un véritable défi. Ludovic Lagarde le relève haut la main. » Pierre Hivernat, les Inrockuptibles, 16 juin 1999

« Dans Le Colonel des Zouaves, l’auteur Olivier Cadiot, le metteur en scène Ludovic Lagarde et leur interprète Laurent Poitrenaux nous disent des choses tendres, intenses, lyriques, souriantes… (…) Respiré, soufflé, essoufflé, couru, « ému » par Laurent Poitrenaux, c’est un morceau d’anthologie. » Danièle Carraz, la Provence, 13 juillet 2004

« Cadiot, auteur, Lagarde, metteur en scène, Poitrenaux, comédien, c’est une troïka qui a fait ses preuves et avalé des kilomètres. En 1997, ces trois-là mettent au monde un pur bonheur de théâtre Le Colonel des Zouaves, monologue vertigineux autour des pensées frénétiques d’un majordome obsédé par sa mission, se mettre en quatre pour satisfaire ses maîtres. » Marion Thébaud, le Figaro, 13 juillet 2004

« De ces romans, Ludovic Lagarde tire des spectacles tout aussi jubilatoires, comme on a encore pu l’apprécier avec Le Colonel des Zouaves. Au vertige tourbillonnant du monologue, il ajoute la griserie d’une gestuelle poétique. » La Presse de la Manche, 3 avril 2005

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Spectacle terminé depuis le jeudi 6 juin 2019

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