Le Parloir Haïtien

Paris 19e
du 25 mai au 15 juin 2004

Le Parloir Haïtien

Chaque saison, le Théâtre international de langue française prend l’initiative de consacrer un temps fort aux rencontres et dialogues des cultures à l’occasion d’un Parloir, lieu de découvertes et d’émergences d’auteurs et d’artistes, de questionnement sur nos sociétés et les principes d’humanisme sur lesquels elles sont fondées, de célébration de la fraternité. Le Parloir Haïtien présentera un panorama de la vitalité artistique et créatrice d’Haïti, lui ouvrant le champ public du théâtre.

Edito
La vitalité d’Haïti

Haïti à la dérive

Haïti et ses voix

Programme

Autour du Parloir haïtien

Festival Ayiti Cheri au Cabaret Sauvage

« Personne ne sait de nous qui deviendra un monstre ou un héros ». Lyonel Trouillot

Le tout premier Parloir du TILF, Les Iles, présenté au Centre Georges Pompidou en 1987, résonnait déjà de sonorités haïtiennes avec Frankétienne et Jean Métellus, avec la participation de Marcel Bozonnet.

Retour aux sources, nous avons à combler aujourd’hui nos ignorances, notre éloignement, tant par rapport à l’actualité douloureuse d’Haïti qu’à son foisonnement créatif, littéraire et théâtral.

Et si j’ai pris l’initiative de ce Parloir haïtien - bien avant la chute du déchu Aristide - c’est pour faire connaître à travers ce panorama toutes ces écritures de feu et de poésie, toutes ces grenades jetées à la mer, ces joyaux qui font des auteurs haïtiens une composante à part entière de la culture internationale.

Gabriel Garran

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Haïti est une île aux sonorités nous transportant dans un ailleurs à la culture, à la langue et à l’histoire. La France ne peut s’y désintéresser, parce qu’une part de notre passage y a laissé des traces, les unes faites de nos violences, les autres de notre culture.

Nous avons à combler aujourd’hui nos ignorances, notre éloignement, tant par rapport à son actualité douloureuse qu’à son foisonnement créatif littéraire, artistique et théâtral.

Chaque saison, le Théâtre international de langue française prend l’initiative de consacrer un temps fort aux rencontres et dialogues des cultures à l’occasion d’un Parloir, lieu de découvertes et d’émergences d’auteurs et d’artistes, de questionnement sur nos sociétés et les principes d’humanisme sur lesquels elles sont fondées, de célébration de la fraternité. Le Parloir Haïtien présentera un panorama de la vitalité artistique et créatrice d’Haïti, lui ouvrant le champ public du théâtre.

Programmation festive autour du théâtre, des paroles, des écritures, des poétiques, des musiques, des arts plastiques…

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Voici mon pays garni de dents et de pointes
Pays barbelé de pied en cap, monde noir
De la rage et du rire amer des Haïtiens.
Haïti sans dimanche au bout de ses peines,
Le grand malheur à dompter, volcan endormi
Sans réveil prévu à l’horloge de ses cendres

René Depestre in Anthologie personnelle, Poésie, Actes Sud

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Du plus « loin du monde » jusqu’aux « rues des pas perdus », le « bouche à oreille » est longtemps resté le vecteur principal de la transmission des valeurs, principalement avec les civilisations africaines. La littérature carïbéenne et plus précisément celle d’Haïti s’est tout d’abord révélée à nous, îliens (entourés d’eau de tous les côtés et de surcroît créolophones), au lendemain de l’indépendance, comme une littérature profondément imprégnée de cette culture de l’oralité, avant de se perfectionner au contact des courants littéraires de la France, retenue comme modèle. A l’écoute des idées reçues de l’après-révolution française qui prônait un discours encore esclavagiste, elle fera écho aux fonds et aux formes mêmes de ses œuvres. Il aura fallu attendre 1975 pour avoir Dézafi, le premier vrai roman créole haïtien, avec un Frankétienne révolutionnaire à sa manière.

Issue d’un contexte historique particulier, (première révolte d’esclaves triomphante, première République nègre du monde), la littérature haïtienne sera à travers toutes ses Ecoles, corollaire des remous de l’actualité ; du militantisme éclatant de l’après-indépendance à la condamnation des humiliations des grandes puissances de l’époque, cette littérature résistera jusqu’à l’occupation américaine en 1915. Le mouvement de négritude prôné par Césaire et couronné par son passage en Haïti en 1943 aura profondément marqué cette littérature, puis les évènements politiques.

Quelques années après, la répression des Duvalier a amené cette littérature à son plus haut point de résistance, sans pour autant en éloigner le caractère poétique des œuvres. La plupart des grands écrivains haïtiens comme René Depestre, Jean Métellus ou Dany Laferrière ont été contraints à l’exil. Rares sont ceux qui, comme un Frankétienne, exilé peut-être en lui-même déjà, n’ont pas préféré vivre ailleurs. Aujourd’hui, les œuvres de Lyonel Trouillot (« Rue des pas perdus » ou de Gary Victor « A l’angle des rues parallèles ») sont internationalement connues.

Il en résulte une littérature à plusieurs facettes, donc étonnamment riche. Malgré toute cette création foisonnante (la production haïtienne serait proportionnellement, la plus abondante d’Amérique après les Etats-Unis), l’image d’une Haïti s’enfonçant dans un « spiralisme » suicidaire ne cesse de hanter aussi bien les haïtiens comme cette diaspora éparpillée ça et là. En Haïti, la survie tiendrait plus au « muthos » qu’à autre chose, c’est à dire à « la poésie, l’une des rares formes de communication à justifier le dérangement » selon « Le fou de l’île ».

Serions-nous donc condamnés aux miracles et aux mythes ? Aussi engagée soit-elle, il faudrait pouvoir compter sur cette création pour apporter des réponses aux problèmes de ce pays ! Les failles en la matière sont tellement considérables : les études sérieuses restent onéreuses, aucune école de Lettres à Port-au-Prince ; mis à part quelques projets sporadiques, aucun concours de découverte ni de prix littéraires nationaux, les vrais critiques littéraires sont absents, la notion de résidence d’auteurs inconnue, les droits d’auteurs non respectés, une direction artistique au Ministère de la Culture jusqu’à date sans projet, tout cela dans un environnement social et politique inadéquat à la création.

Symbole de fierté, cette imagination créative représente aujourd’hui notre seule richesse nationale exportable. En dépit de sa portée francophone considérable, la Francophonie n’a toujours rien à offrir à cette littérature. A travers la voix de ses écrivains, elle est la preuve que plus que jamais, « quand les chiens doivent se taire » comme dirait Césaire, au delà d’un simple acte d’amour, l’écriture peut être une arme pour la libération d’un peuple.

Giscard Bouchotte

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Théâtre : Haïti, cri d'espoir par la Comédie Sans Frontières d’Haïti (COSAFH)
Foukifoura de Frankétienne

Lectures scéniques : Haïti d'île et d'exil, une traversée de la littérature haïtienne en 13 auteurs

Danse : Beloved Haïti, chorégraphie de Jenny Mezile

Carte blanche à Gabriel Garran : Voyage-fragments, une exploration de l’univers romancier de Lyonel Trouillot

Carte blanche à Armand Gatti : Jacques Stephen Alexis par Armand Gatti

Contes : Soldats-marrons de Mimi Barthélémy

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Expositions dans le hall du théâtre :
Tableaux et dessins de Frankétienne
(du 25 mai au 20 juin)
Photographies de Frédéric Koenig
(du 25 mai au 6 juin)
Photographies de Katherine-Marie Pagé (du 7 au 20 juin)

Rencontre :
Jeudi 3 juin à 20h30 (entrée libre)
avec Frankétienne, animée par Bernard Magnier, illustrée par des extraits de textes de Frankétienne lus par un comédien.

Cinéma :
Dimanche 13 juin (entrée libre)
Deux documentaires autour d’Haïti au Centre Culturel Confluences :
Cinéma Soleil (à 15h), réalisation Jean-Paul de Zaeytijd, Belgique, 2001, (Did Guibbels ! Films) 52 minutes
Haïti dans tous nos rêves (à 17h), réal. Jean-Daniel Lafond, Québec, 1995, 52 minutes

Les projections seront suivies de débats (en partenariat avec le Collectif 2004 Images)
Réservation indispensable au 01 40 03 93 95

Musique :
En partenariat avec le festival de musiques haïtiennes Ayiti Cheri au Cabaret Sauvage du 1er au 3 juin 2004 (invités spéciaux : Bernard Lavilliers et Sergent Garcia).

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Sélection d'avis des spectateurs - Le Parloir Haïtien

Le Parloir Haïtien Le 22 janvier 2004 à 16h50

Tout d'abord, je tiens à féliciter les organisateurs ( TILF )pour une telle initiative qui tend à rapprocher le peuple d'Haïti en son année du bicentenaire de l'indépendance avec la France. deux pays qui ont beaucoup de choses en commun. je vois en cette initiative une grande occasion de découverte, de partage et d'harmonie entre les deux peuples. Félicitations... toutefois, j'aurais aimé avoir beaucoup plus d'informations sur le contenu du parloir, sur quoi comptez-vous mettre l'accent, comment y participer si toutefois il y aurait une possibilité, est-ce qu'il sera fait uniquement par les haïtiens de France. en attendant une réponse de votre part, je vous prie de recevoir mes salutations les meilleures et mes remerciements anticipés.

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Le Parloir Haïtien Le 22 janvier 2004 à 16h50

Tout d'abord, je tiens à féliciter les organisateurs ( TILF )pour une telle initiative qui tend à rapprocher le peuple d'Haïti en son année du bicentenaire de l'indépendance avec la France. deux pays qui ont beaucoup de choses en commun. je vois en cette initiative une grande occasion de découverte, de partage et d'harmonie entre les deux peuples. Félicitations... toutefois, j'aurais aimé avoir beaucoup plus d'informations sur le contenu du parloir, sur quoi comptez-vous mettre l'accent, comment y participer si toutefois il y aurait une possibilité, est-ce qu'il sera fait uniquement par les haïtiens de France. en attendant une réponse de votre part, je vous prie de recevoir mes salutations les meilleures et mes remerciements anticipés.

Informations pratiques - TILF

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211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris

  • Métro : Place Monge à 163 m (7)
  • Bus : Monge à 187 m, Censier - Daubenton à 208 m, Berthollet - Vauquelin à 353 m
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Spectacle terminé depuis le mardi 15 juin 2004
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