Le Collier d'Hélène

du 22 avril au 4 mai 2003
1H10

Le Collier d'Hélène

Bijou en toc, vies en éclats. Pas facile pour une touriste de retrouver son collier dans les ruelles de cette ville dévastée par la guerre. Surtout que les gens ne bougent pas le petit doigt pour l’aider. C’est bizarre, on dirait qu’ils préfèrent compter leurs morts…

Résumé
La genèse de la pièce

La veille de son retour chez elle, Hélène, une congressiste venue d’un lointain pays du nord, s'aperçoit tout à coup qu'elle a perdu son petit collier de perles blanches. Dans un élan incontrôlé, elle part à la recherche de cet objet modeste et fragile auquel elle tient très fort. 
Un chauffeur de taxi nommé Nabil sera son guide et son protecteur pendant cette course effrénée. Son périple la mènera au cœur d’une ville qui tente,  vaille que vaille, de panser ses plaies après des années de guerre. 
Là, au coin d ’une rue encombrée, au pied d’un chantier ou devant le bleu azur de la méditerranée, elle rencontrera quelques habitants de cette ville, tour à tour: un contremaître désabusé, une mère meurtrie, un réfugié excédé, un petit revendeur à la sauvette. Ces divers personnages lui révèleront une réalité probablement plus douloureuse que la sienne. 
Probablement aussi qu'ils l’investiront d ’une étrange mission. . . 

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Au printemps 2000, j’ai fait un séjour au Liban dans le cadre du projet Écrits Nomades, une résidence qui réunissait là-bas neuf auteurs francophones. Pendant presque un mois, nous sommes allés, mes collègues et moi, à la rencontre de ce pays attachant : déplacements dans les principales villes, échanges avec les représentants de la communauté artistique et intellectuelle,  visites des camps de réfugiés palestiniens, flâneries solitaires dans les rues de Byblos -notre port d’attache- vie quotidienne au rythme des libanais. À l’issue de ce voyage, nous devions écrire un texte sur le thème des frontières. 

Ce séjour a été pour moi un vrai choc. C’était mon premier contact avec le Moyen-Orient, le monde arabe, l’Islam et avec une terre qui porte les marques d’une guerre récente. Au-delà des beautés offertes à l ’œil de n’importe quel touriste -la montagne, la mer, les vestiges des civilisations disparues -j’ai été profondément touchée par les gens que nous avons croisé,  par leurs contradictions, leurs angoisses, leur douleur, leur désespoir quelquefois. 

Au moment d’écrire, le seul point de vue que je pouvais adopter,  me semblait-il, pour parler de tout cela, était celui d’une étrangère, une femme de passage qui regarde, éprouve,  comprend-ou ne comprend pas-tend la main, sans jamais oublier qui elle est ni d’où elle vient, sans jamais oublier ses propres contradictions, sa propre douleur. 

C’est ainsi que m’est venue l’idée de cette Hélène qui part à la recherche de son collier perdu dans une ville ravagée par la guerre, la destruction, la reconstruction. Au cours de son périple, elle croise des êtres qui ont perdu beaucoup plus qu’un bijou de plastique -une maison, un fils, un pays, une raison de vivre. 

La juxtaposition de la douleur apparemment dérisoire d’Hélène - douleur privilégiée, douleur « privée » - et du malheur immense engendré par la guerre, l’exil, l’exclusion, la mort - douleur « collective », « historique », me semblait périlleuse,  scandaleuse même d’une certaine façon. C’était pourtant la seule démarche qui avait un sens à mes yeux. J’ai donc décidé de prendre ce modeste risque, en espérant que ce soit le bon chemin pour rendre compte des émotions contradictoires qui m’ont habitée tout au long de mon séjour au Liban. 
Quinze mois plus tard, le projet de Nabil El Azan et de sa compagnie La Barraca de créer Le collier d'Hélène à Damas et à Beyrouth représente évidemment pour moi une réponse extraordinaire -inespérée !- à ma démarche d’auteur.

Que mon texte puisse intéresser des lecteurs et des spectateurs qui sont extérieurs, comme moi, à la réalité libanaise, me comble déjà, mais que ma parole d’étrangère ait su toucher un metteur en scène d’origine libanaise au point qu’il décide de la prendre à son compte et de la partager avec des gens de son pays et de sa région, est une chose extrêmement émouvante pour moi. L’idée de réunir des acteurs français, libanais, syriens et palestiniens et de les faire jouer ensemble dans leur langue respective -le français et l’arabe- se situe tout à fait dans le prolongement de l’esprit de rencontre qui a présidé à l’écriture du texte.

Carole Fréchette

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Spectacle terminé depuis le dimanche 4 mai 2003

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