Ingmar Bergman lui-même apparaît sur scène, drôle d’air, fantôme malicieux. On le voit gamin, adolescent ou jeune homme. Devant des jeux d’ombres, miroir ou écran géant, il réinvente ses souvenirs, se confie. Avec un humour noir, ravageur, il évoque l’enfance au presbytère, le rite des punitions et des sévices, sa mère d’une froideur nordique et son pasteur luthérien de père. Entre une petite sœur restée une énigme et un grand frère comme meilleur ennemi, l’adolescent se révèle dans le mensonge, l’art et la luxure. La création, l’écriture, la musique, le théâtre et le cinéma lui apparaissent en nouveaux mondes possibles.
Autobiographie poétique du maître suédois, Laterna magica se joue dans des lumières et une drôlerie crépusculaires. De fines planches de bois suspendues habitent ce palais des glaces et de faux-semblants. Une espièglerie grinçante pallie les carences et les obsessions du créateur de Fanny et Alexandre ou du Septième Sceau, l’illustre directeur et metteur en scène du Théâtre national de Stockholm.
Avec leur compagnie STT, Delphine Lanza et Dorian Rossel présentaient en 2015 au Rond-Point Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir, adaptation libre de La Maman et la Putain de Jean Eustache. Les artistes franco-suisses, inventeurs de formes, poursuivent leur exploration théâtrale. Ils associent ici le contexte historique, l’entre-deux-guerres, une mémoire réajustée et les réflexions sidérantes d’un artiste qui s’interroge sur sa trajectoire, les origines d’une œuvre magistrale.
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