La tête ailleurs

À partir de 10 ans

• Un musicien dans la tête

Norah est une jeune femme pour qui tout va bien. Tout va bien à l'exception d'un petit problème : dès qu'elle essaie de se concentrer elle entend des chansons. Comme si un musicien sommeillait en elle, prêt à transformer en numéro de comédie musicale le moindre événement de son quotidien. Impossible d'y échapper, ni au bureau, ni en famille ou entre amis. Mais de quoi ce musicien dans sa tête est-il le symptôme ?

• La presse

« Les comédiens Camélia Acef et Youri Rebeko, également auteurs du texte, nous offrent un spectacle musical sans fausse note. (...) On est ému, on rit, on est bien, on est au théâtre. » Le Canard Enchainé

« Le résultat : une heure à peine de folie pas tempérée du tout, un grand souffle d’intelligence, de talent, de jeu. (...) Un spectacle aussi apparemment fou que strictement réglé. Du très grand art, porté par de jeunes artistes merveilleux. Séduisants, professionnels, hyperdoués, originaux. À voir et revoir. Sans mesure. » Le journal d'Armelle Héliot

« La Tête Ailleurs est mon premier coup de cœur de la saison. C’est une belle comédie musicale, entrainante et visible par tous. C’est aussi un petit bonbon, de ces spectacles dont on sort sur un petit nuage de bonheur qu’on savoure égoïstement. » Je n'ai qu'une vie

« [Une] première création rafraîchissante, hyper décalée, habile dans le passage des genres (...) La tête ailleurs saura retourner les têtes même des plus grands réfractaires à la comédie musicale ! » Baz'art

« Ce spectacle est une petite pépite : ceux qui adorent les comédies musicales seront ravis par l’originalité des chansons et la virtuosité des interprètes, tandis que les plus réticents se laisseront emporter par le charme fou de cette pièce atypique. » Manithéa

• Note d'intention

La Tête ailleurs est née d’une envie commune d’écrire et de composer une comédie musicale minimaliste, intime et décalée. Nous avions le désir d’explorer les possibilités qu’offrait ce registre, sur une histoire resserrée, écrite à quatre mains et racontée à deux voix, pendant une heure.

Nous sommes partis d’une idée simple, qui a servi de colonne vertébrale pendant tout le travail d’écriture : une jeune femme souffre de problèmes de concentration, qui s’incarnent par des chansons. À partir de là nous avons imaginé sa vie, sa famille, son travail, ses amis, et créé la structure du récit autour duquel se greffent tous ces personnages.

Le dispositif narratif joue ainsi avec les codes du genre. Puisqu’il est communément accepté que, dans une comédie musicale, les personnages chantent, alors pourquoi ne pas retourner ce code et l’assumer comme une étrangeté, comme une anomalie dans un quotidien normal ? D’un côté, Norah vit ces chansons comme une intrusion. De l’autre, nous assumons pleinement le genre de la comédie musicale, avec ses codes. C’est ce décalage qui nous a particulièrement intéressé et que nous avons cherché à exploiter dans ce spectacle.

La comédie musicale permet de pousser les curseurs dramaturgiques et d’explorer de manière originale les émotions des personnages. Ainsi, le chemin de Norah pour enfin accepter son deuil est ponctué de digressions, de détours, de malentendus, dont l’incarnation est possible grâce aux chansons.

Cette thématique du deuil est bien sûr le second pilier de notre projet. Derrière le ton enlevé et les personnages de comédie, nous voulions traiter de l’impossibilité de dire adieu à un être cher parti trop tôt. Pour Norah, c’est son petit ami Théo, qui était musicien, et qui s’est tué dans un accident de voiture. Les chansons qu’elle entend sont les siennes, et surgissent en réalité à chaque fois qu’elle pense à lui. Sa trajectoire évoque le juste milieu à trouver dans l’acceptation de la mort : Norah n’abandonne pas complètement Théo, mais choisit de lui laisser - à lui et à sa musique - sa juste place. Il reste auprès d’elle, mais elle continue à vivre sa vie.

Cette vie - que Norah accepte de retrouver - nous donne par ailleurs l’occasion de traiter, avec humour, des aléas du quotidien d’une trentenaire actuelle : des dates Tinder affligeants, à la relation à des parents immigrés, en passant par la quête de sens dans des métiers qui n’en sont pas toujours.

Dans l’esprit de cette vie de jeune adulte bien remplie, et pour incarner la tempête constante dans l’esprit de Norah, nous avons travaillé une écriture vive et dynamique, où le rythme est crucial dans chaque interaction. Ce travail s’est parallèlement approfondi dans le travail au plateau avec notre metteur en scène Victor Bourigault, qui partage le même désir d’embarquer le spectateur dans un tourbillon narratif, où chaque émotion le prend par surprise.

Camélia Acef et Youri Rebeko