La nostalgie des blattes

Petit Saint-Martin , Paris

Du 20 septembre au 15 décembre 2018
Durée : 1h10

CONTEMPORAIN

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Coups de coeur

,

Evénement

,

Science-fiction

Elles ont décidé de vieillir naturellement dans un monde dont la nature a été éradiquée. Ces deux très grandes comédiennes se présentent à nous comme deux reliques bien vivantes d'un monde avec du tabac, du gluten et des abeilles ! Truculentes et magnifiques dans leur déchéance, Tania Torrens et Catherine Hiegel interprètent une drôlissime pièce de théâtre d'anticipation signée Pierre Notte.
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Spectacle terminé depuis le 15 décembre 2018

 

Photos & vidéos

La nostalgie des blattes

De

Pierre Notte

Mise en scène

Pierre Notte

Avec

Catherine Hiegel

,

Tania Torrens

« Il est bâclé votre Alzheimer. »

  • Un musée de sexagénaires

Catherine Hiegel et Tonia Torrens, un duo choc et méchamment drôle, dans une pièce de Pierre Notte !

Elles ont refusé les interventions chirurgicales : elles s’exposent au monde, comme rescapées dans un musée de vraies vieilles naturelles. Au final, deux sexagénaires, sous des drones, dans un futur proche, espèrent un visiteur…

Deux vieilles assises, face au vide. Elles luttent, se battent et s’exposent. Concours des signes de la vieillesse : taches sur les mains, rides au front, paupières tombantes. Elles exhibent dans cette fête foraine désertée les effets du temps sans collagène, ni bistouri, ni Botox. Elles sont les seules, les ultimes vraies vieilles d’un monde où on ne mange plus ni gluten ni sucre, où des drones de surveillance traversent l’espace, où rôde une brigade sanitaire. Temps à venir : 2018 peut-être ? Deux femmes dialoguent et se livrent, assises, un combat sans merci. Elles attendent un passant, un client, un sauveur. Rien ne vient. Elles se foutent sur la gueule au moindre centimètre carré volé par l’autre. Mais elles finiront peut-être par bouger, quitter ce monde qui fait peur. Se lever, et partir. Et ensemble, victorieuses.

  • La presse

« Une comédie féroce, qui manie l’absurde, la noirceur, l’elliptique et le rire. » Télérama

« Hiegel entre candeur et acidité, Torrens entre superbe et vulnérabilité sont plus qu’épatantes. Grandioses. » Le Figaroscope

« Drôle, profondément beckettien, politiquement incorrect, et incarné remarquablement par ces deux grandes comédiennes. » L’Express

  • Note d'intention

Un plateau nu, aucun décor, deux chaises, des sons, une heure dix grand maximum. Expérience radicale  : les deux immenses comédiennes ne bougent pas, elles sont assises, elles jouent, face public, côte à côte, elles s’affrontent, mais ne bougent pas. Lumières de conséquence.

Deux femmes, deux vieilles, assises, dans une sorte de foire où elles prouveraient au monde qu’on peut aussi vieillir, laisser aller le corps, le visage, sans intervention. Une sorte de «  musée  » de vieilles. C’était l’idée de Catherine Hiegel et de Tania Torrens. Deux femmes assises, côte à côte, dans une foire aux monstres désertée, dans un temps futuriste, mais proche, elles s’exposent.

Deux vieilles qui vieillissent sans interventions chirurgicales, cela n’existe plus. Elles sont deux raretés, mais plus personne ne vient. Il y a des chutes de drones, une brigade sanitaire qui rode, et une étrange silhouette de jeune homme, peut-être un dissident. C’est un monde sans gluten, ni détritus, ni champignons ni moucherons, ni sucre ni cigarettes, un monde idéalisé, aseptisé, blanc, débarrassé enfin de tout ce qui pourrait faire tache. Dans ce monde parfait, elles, les deux vieilles, elles en viennent à regretter les abeilles, le miel, les vins, le roquefort, les pigeons et les rats, elles ont parfois la nostalgie des blattes.

Elle s’affrontent, s’opposent, se jugent, se testent et s’éprouvent, elles se battent, elles s’apprivoisent aussi. Individuellement, elles sont assises et opposées. Au bout de la pièce, elles auront un projet commun  : se lever et partir, enfin. La vie trouve toujours une sortie.

Pierre Notte

  • Extrait

Catherine : Vous ne me piquerez pas ma place.
Tania : Elle n’est pas à vous cette place.
Catherine : Elle n’est pas à moi cette place ?
Tania : Vous n’êtes pas propriétaire que je sache.
Fracas lointain d’un appareil volant qui tombe, un drone sans doute.
Catherine : Encore un de ces machins.
Tania : Il n’est pas passé loin celui-là.
Catherine : Ils se détraquent comme un rien – c’est une chance.
Tania : Ils se détraquent, ou peut-être pas.
Catherine : Comment ça peut-être pas ?
Tania : Peut-être que c’est plutôt visé, pointé, dégommé, abattu.
Catherine : Abattu par qui ? il n’y a plus un péquin nulle part.
Tania : Et les dissidents ?
Catherine : Il n’y a plus de dissident.
Tania : Je suis sûre qu’il en reste.
Catherine : Les miliciens ont zigouillé tout le monde.
Tania : Ils sont dans l’ombre.
Catherine : Vous êtes toute blanche.
Tania : J’ai froid.
Catherine : Ça fait ça, les machins qui nous passent au-dessus la tête, ça fait froid dans le dos.

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Avis du public : La nostalgie des blattes

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Sandra (4 avis) 22 février 2023

Un régal Le texte est drolissime ,le jeu des actrices en symbiose totale.C est caustique et très réaliste .une bouffée d oxygène et de rire a consommer sans modération
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Sylvie D. (2 avis) 16 décembre 2018

Comédiennes excellentes... au service d'un texte parfois consternant ! Les comédiennes sont excellentes. Une prouesse ! Mais pourquoi se sont-elles embarquées dans un texte aussi inabouti et stéréotypé ? Certes, il y a quelques moments de grâce. Amusantes, ces vieilles femmes qui résistent. Mais au fond, il ne s'agit que de l'opposition, éternellement rebattue, entre la maman et la putain. Faut-il encore expliquer que les prostituées sont les victimes d'un désir masculin présenté comme irrépressible, au détriment de toutes les femmes qui doivent s'y soumettre elles aussi ? Domination masculine qui justifie la traite internationale de millions de femmes et de fillettes chaque année. Peut-on encore être complice de cet esclavagisme ? En faire un sujet de rigolade ?
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Patrice C. (39 avis) 14 décembre 2018

les pièces courtes de Pierre Notte sont toujours très bonnes et servies ici par deux merveilleuses comédiennes font de ce spectacle un régal
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Maxime C. (1 avis) 14 décembre 2018

Un bonheur de voir deux grandes actrices mettre en perpective l’absurdité de notre condition, de nos égos et du temps qui a passé face à un monde dévasté.
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Patrice M. (4 avis) 08 décembre 2018

la nostalgie des blattes 2 excellentes comédiennes Servent un texte intéressant,, bien écrit mais auquel je n'ai pas vraiment adhéré.
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Philippe P. (1 avis) 06 décembre 2018

La nostalgie des blattes 2 excellentes comédiennes, subtiles, précises, magnifiques au service d'un texte fort, acerbe, grinçant, ou la drôlerie point parfois et qui laisse tout de même une place à l'espoir. Un spectacle à conseiller largement.
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Beatrice M. (1 avis) 30 novembre 2018

la nostalgie des blattes Deux comédiennes fantastiques mais un texte très inégal, parfois ennuyeux.
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Marie L. (2 avis) 24 novembre 2018

Moment jouissif De quoi se guérir de toute détresse sur la vieillesse merci à ces deux fantastiques et fantasques comédiennes qui nous emmènent dans un monde à part et si tangible ( je suis bénévole accompagnante en soins palliatifs, comédienne amateur et vieille de surcroît) j'ai rajeunit !
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Catherine L. (1 avis) 24 novembre 2018

la nostalgie des blattes formidable. 2 grandes comédiennes, un bon texte. Bref une très bonne soirée.
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Marianne K. (1 avis) 21 novembre 2018

Un spectacle de grande qualité Une pièce acide et intense merveilleusement jouée
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