La grande magie

Paris 19e
du 6 janvier au 26 février 2005

La grande magie

Naples, 1930. Comment un illusionniste protège la fuite amoureuse d’une femme adultère en faisant croire au mari cocu qu’il est l’objet d'hallucinations. Le tour de magie va durer quatre ans !

Comédie dramatique en trois actes
Une comédie à l'italienne

Une fantasmagorie

La compagnie

Eduardo De Filippo
La presse

Naples, 1930. Des couples fortunés finissent l’été sur les terrasses ombragées du grand hôtel Métropole. À la faveur d’un spectacle d’illusions, la belle Marta s’enfuit avec son amant. Calogero, le mari, se voit contraint de réclamer au magicien que sa femme lui soit rendue. Elle lui sera... Quatre ans plus tard !

Plutôt que de s’avouer que sa femme est partie avec un autre, Calogero entre dans le jeu du magicien : tout cela n’est qu’un tour d’illusion ! En réalité, tout ce que perçoit Calogero, les gens, les choses et jusqu’à la perception du temps qui passe, n’existent pas. C’est le magicien qui lui transmet ces images, tandis que tel un rêveur Calogero voyage sans bouger de son lit.

Quatre ans passent ainsi. Logiquement, à la fin du jeu, Calogero et Marta doivent se retrouver comme ils se sont séparés, il y a un instant, dans les jardins du Métropole. Mais à jouer avec les illusions, on finit par se brûler les doigts, et parfois même la raison.

Traduction de Huguette Hatem.

Haut de page

La comédie italienne a cette particularité de s’appuyer sur un contexte souvent tragique. La bouffonnerie y côtoie le drame avec une familiarité choquante et salvatrice. Les héros, incarnés au théâtre et au cinéma, s’échinent non à changer le monde, mais à le peindre de couleurs plus chaudes. Beaucoup entretiennent joyeusement une nature désespérée. La grande magie ne faillit pas à cette tradition.

Le charme de la pièce réside d’abord dans son intrigue : comment faire croire à un mari que sa femme n’a disparu qu’un instant, alors que la belle a goûté les joies de l’adultère durant quatre années ? Posée ainsi, la trame de la pièce engage à la légèreté. Mais cette histoire prend aussi valeur de conte en pointant la convention sociale du doigt pour mieux la rapprocher d’une manipulation des consciences. Car enfin, il s’agit de s’entendre sur ce qu’est la réalité. Le fascisme venait d’en redéfinir les contours quand la pièce fut écrite. La manipulation d’État, un sujet toujours d’actualité !

Sans angélisme, Eduardo de Filippo nous rappelle que les manipulateurs sont bien accueillis parce qu’ils sont souvent attendus. Et de se poser la question sur le prix que nous sommes prêts à payer pour ces petits accommodements qui nous permettent d’occulter la réalité.

Haut de page

La grande magie est une plongée dans un univers particulier où les personnages de commedia dell’arte, mi-hommes mi-pantins, traversent l’histoire, la teintant tout à la fois de légèreté et de gravité. Un décor en trompe l’œil sert une histoire de perspectives. Car entre la réalité de Calogero et celle de Otto, le magicien, ce n’est finalement qu’une simple question de perspective. Pas si simple en vérité !

Au début de la pièce, tous les personnages jouent une comédie. Chacun cherche à tromper l’autre ou soi-même. Les personnages sont au début la caricature d’eux-mêmes, avant que le masque ne tombe. En trois actes et quatre années d’une expérience initiatique hors du commun, ils s’humanisent. Calogero tout particulièrement se donne le droit d’exister. Cette affirmation de lui-même, la remise en cause de la société établie, de sa famille, de ses relations conjugales se réalisent grâce à la manipulation mentale exercée par l’illusionniste. Ainsi se dessine le paradoxe de la Grande Magie, comprendre la réalité en traversant d’abord un monde fantastique, devenir lucide sur les choses en tutoyant la folie.

La grande magie est une fantasmagorie née de la rencontre d’êtres vivants et de marionnettes. Les adultes pourront y voir une allégorie de la manipulation, les enfants se réjouiront d’un conte où la réalité est sans cesse réinventée.

Franck Levis

Haut de page

Créée en 2001, La Clique est une compagnie née d’une volonté de troupe. Auteurs, metteurs en scène, comédiens participent ensemble à la création des spectacles, sans se cantonner à leur discipline. La compagnie cherche à établir des passerelles entre les différentes sensibilités artistiques, à mêler les talents au service d’une œuvre, à offrir un cadre pour tous les spectacles, des plus insolites aux plus profonds.

24 heures dans la vie d’un canard, la première création de la compagnie a tenu l’affiche avec deux mois de succès au Théâtre du Guichet Montparnasse en 2002, puis au Théâtre du Cours à Nice en août 2003 et a également été sélectionnée au Festival de Théâtre de Maison-Laffitte 2003. La Clique a présenté en janvier et février 2004, Les Mangeuses de chocolat, une pièce de Philippe Blasband au Théo Théâtre (Paris 15ème).

La Clique prépare deux nouveaux spectacles pour 2005 : Le procès de Dorian Gray d’après le roman d’Oscar Wilde. Et bien évidemment La grande Magie, d’Eduardo de Filippo qui sera jouée dès janvier au Théâtre Clavel (Paris 19ème).

Haut de page

Eduardo De Filippo donne des voix à ces moments, en apparence anodins, mais qui organisent le monde. En cela, il est bien le descendant de la Comedia dell'arte.

Eduardo De Filippo que toute l'Italie ne connaît plus que par son prénom, est né à Naples le 24 mai 1900. Après la guerre, sa renommée s'étendra au-delà de l'Italie. Ses œuvres sont montées avec succès, comme La Grande Magie mise en scène par Strehler au Piccolo Teatro de Milan en 1985. Son œuvre s'inscrit dans la grande tradition du théâtre populaire.

Il puise à Naples les sujets de ses pièces et fait de ses créatures des personnages universels. Naples pour Eduardo De Filippo devient la métaphore du monde, comme la Sicile l'est pour Luigi Pirandello. A la différence de Pirandello, il s'efforce de dénoncer les maux de la société : "A la base de mon théâtre, déclare-t-il, il y a toujours le conflit entre l'individu et la société." Ainsi à travers la petite histoire des personnages, passe le souffle de la grande histoire. Sous sa verve comique, se cache un profond pessimisme.

Obsédé par l'injustice et la misère, il brosse de petits tableaux ou de larges fresques et passe au crible la société contemporaine. A travers les avatars et les  vicissitudes de ses nombreux personnages, il arrive à créer une véritable comédie humaine.

Huguette Hatem, traductrice de La Grande Magie

Haut de page

"Malicieuse et finement pansée, La grande Magie d4eduardo de Filippo est une comédie savoureuse adressée aux manipulateurs de tous poils et à ceux qui acceptent de ses laisser surprendre. (..° Dans ce spectacle il y a de la fantaisie, de l'humour, et de l'imagination. (...) Des interprètes drôles et efficaces." Lise de Rocquigny, Pariscope, semaine du 9 au 15 février 2005

"Une comédie à l'italienne entre rire et gravité. Ni prestidigitation ni grandes illusions mais magie du théâtre. Tout simplement." Philippe Acquilon, Télérama, 2005

Haut de page

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Clavel

3, rue Clavel 75019 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Buttes Chaumont Lieu intimiste
  • Métro : Pyrénées à 55 m
  • Bus : Pyrénées - Belleville à 32 m, Julien Lacroix à 295 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Clavel
3, rue Clavel 75019 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 26 février 2005

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
- 29%
Monsieur Motobécane

Petit Saint-Martin

- 25%
Un Tramway nommé Désir

Théâtre des Bouffes Parisiens

King Kong Théorie

Théâtre Silvia Monfort

- 31%
Big Mother

Théâtre des Béliers Parisiens

Spectacle terminé depuis le samedi 26 février 2005