La force de tuer

Paris 1e
du 21 août au 29 septembre 2007
1h45

La force de tuer

Le lendemain matin un fils tue son père. La veille au soir, ils dînent ensemble avec Rodka la "petite amie" du fils. Et ça se termine l’après-midi d’avant.

Pour faire bref
Note d'intention
Témoignages sur le spectacle

  • Pour faire bref

Le lendemain matin un fils tue son père. La veille au soir, ils dînent ensemble avec Rodka la "petite amie" du fils. Et ça se termine l’après-midi d’avant.

Texte français d'Amélie Berg.

"Je dis comment c’est maintenant et je voudrais que ça soit dit sur scène. Maintenant il y a du sang, tu comprends. Maintenant il y a du sang. Mais c’est un langage qu’on ne peut pas comprendre, parce que personne ne l’a jamais fait avant. Ceux qui essayaient avant voulaient seulement être aimés. Mais moi, j’enlève mon manteau maintenant, j’enlève tout maintenant et je suis nu... c’est un langage nu, qu’est-ce qu’ils vont faire avec ça ?" Lars Noren à propos de Catégorie 3.1

  • Note d'intention

Il y a un sentiment bleu chez Lars Noren, l’association à la couleur de la mer j’en ignore la raison, peut-être ces lignes de l’auguste ancêtre Strindberg dans son Inferno : “Tout ce que je touche me fait mal, et, enragé des supplices que je veux attribuer à des puissances inconnues qui me persécutent et entravent mes efforts depuis tant d’années, j’évite les hommes (...). Il se fait autour de moi du silence et de la solitude: c’est le calme du désert, solennel, horrible, où par bravade je provoque l’inconnu, luttant corps à corps, âme à âme. Je me sens sublime, flottant sur la surface de quelque mer: j’ai levé l’ancre et je n’ai nulle voilure.”

Signe d’un délire étonnant, de ces délires qui parlent vrai, l’écriture de Noren - son “langage nu” comme il dit - est une écriture paradoxale, l’exaltation y est camarade du malheur existentiel. Le “langage nu” de Lars Noren, dans ses ruptures et ses déluges, sonne au même instant l’emportement et la fragilité.

Lars Noren décrit des personnages marginaux, absolument, mais qui ne cherchent jamais à sortir de leur marginalité ; au contraire ils exploitent à fond cette blessure ouverte. Comme un chien ronge son os. Ils se déploient dans leur marginalité crâneurs comme Phénix qui se consume et renaît de ses cendres, vivifiés par cette opération, de prime abord catastrophique puis c’est un miracle. La vie est irrévocable ? Alors il faut bien en faire quelque-chose.

Le texte de Lars Noren se termine dans le sang. Un parricide. C’est un drame en un après-midi, une soirée, un matin, en trois scènes.

Il paraît que le suspense est une des formes narratives les plus fortes. Qu’est-ce que c’est le suspense ? Surtout au théâtre ? Musil s’inquiétait de cela pour ses lecteurs, qu’il est bien rassurant de savoir ce qu’on a à dîner. Dans cette pièce tout est dans l’intitulé, le titre d’une oeuvre c’est son expression première. Puisque le titre est si clair, si net quant au contenu - la force de tuer c’est bien d’un meurtre dont il s’agit- puisque ce titre mange le morceau, le spectacle doit, lui aussi, dire franchement ce qu’il est.

Un choix dramaturgique se présente alors, l’ordre des scènes est inversé. Au lieu d’aller une, deux trois, cela va trois, deux, un. Ce parricide, cette résolution finale qui provoque au silence, en faire ce qui précède le grand bruit de l’âme humaine. Rien n’est à expliquer, éclaircir.
Le suspense n’est plus porté vers une résolution. Les mystères sont à vue et opaques, simplement (mais c’est un mot facile) ils sont incarnés. Le suspense - mais ici le mot mérite des guillemets, puisqu’il est d’une certaine manière renouvelé dans son sens d’intrigue - “le suspense” porte sur chaque seconde du présent.
L’art c’est le délire d’interprétation de la vie.

Adrien Lamande, 10 Mars 2006

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  • Témoignages sur le spectacle

"J’ai vu le spectacle d’Adrien Lamande “la Force de tuer” de Lars Noren au théâtre des Deux Rives à Charenton. Je l’ai trouvé remarquable. J’ai été impressioné par la direction d’acteurs - Judith Chemla, Julien Villa et Jean-Baptiste Azema- faisant preuve d’une maturité étonnante. Les décors, les lumières, les costumes, les partis pris de mise en scène -réaliste et stylisée- tout fait penser qu’Adrien Lamande est un vrai metteur en scène. On ne peut que lui souhaiter de continuer dans cette voie, pour notre plaisir et pour le sien." Isabelle Huppert, 18 décembre 2005

"J’ai rencontré Adrien Lamande quand il est venu me montrer un court-métrage qu’il avait tourné avec “moins de trois francs six sous”.Vauriens étaiti mpressionant par une écriture révélant un vrai “monde” très singulier et aussi une qualité de choix et de direction d’acteur étonnante chez un “jeune homme”. Je savais qu’il était immergé dans le théâtre en tant qu’acteur et avec une forte envie d’être metteur en scène, avec aussi des liens très forts avec un groupe d’acteurs, dont certains jouent dans le film et d’autres dans la pièce.

Donc je me suis rendu au Théâtre des Deux Rives de Charenton pour voir une pièce mise en scène par Adrien Lamande. Je n’étais pas sans appréhension -Adrien Lamande avait choisi un auteur qui pour le peu que j’en savais était difficile à monter- l’ambition du projet allait avec des possibilités de “casse-gueule” tout à fait considérables.En plus Adrien Lamande m’avait expliqué qu’il avait fortement bousculé l’ordre de la pièce, tel que l’avait agencé l’auteur -ce qui n’était pas forcément rassurant.

Bref, autant le dire vite, j’ai “marché” d’un bout à l’autre du spectacle -sur la force et l’intelligence du texte, “remonté” par Lamande, sur la force et la justesse des comédiens, donc sur la direction d’acteurs. Or sur ce texte on pouvait craindre tous les dérapages vers l’hystérie, ce n’était pas le cas. La violence était sur scène mais contrôlée au niveau où elle devait l’être. Les voix et les corps bougeaient avec justesse et intensité. Le spectateur que je suis, échappait à ces deux réactions si fréquentes: l’ennui et l’exaspération.

La mise en scène -pour la part décor, lumières- utilisait très efficacement les moyens ou plutôt l’absence de moyens évidente dont disposait le metteur en scène. On arrivait à prendre pour une ascétique volonté de dépouillement ce qui en y pensant après coup (comme on y avait pensé en arrivant) relevait bien sûr aussi de la pauvreté mais Lamande réussit à le faire oublier le temps du spectacle et ça c’est un vrai signe de force et de talent.

Donc j’ai très envie de revoir une ou plusieurs pièces montées par Lamande. Sans jouer à un petit jeu de comparaisons, j’ai eu le sentiment d’assister aux débuts d’un véritable homme de théâtre, ce qui est un vrai bonheur après en avoir rencontré et filmé un certain nombre depuis une bonne quarantaine d’années.

Pierre-André Boutang, 25 Janvier 2006

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Spectacle terminé depuis le samedi 29 septembre 2007

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