En langue française.
En 1838, Donizetti quitte Naples pour s’installer à Paris. Dans la capitale française, le compositeur – connu pour sa facilité prodigieuse à composer – révèle une autre de ses qualités, une capacité à assimiler le style français qui fera pâlir Berlioz : « M. Donizetti a l’air de nous traiter en pays conquis, c’est une véritable guerre d’invasion ». À Paris, Donizetti hume l’air du temps. Et sous la Monarchie de Juillet, l’heure est à la nostalgie. On rapatrie les cendres de Napoléon. Les soldats défilent. Il n’en fallait pas plus pour que le compositeur mette en musique l’histoire de cette jeune fille – recueillie par le vingt-et-unième régiment de grenadiers, qui tombe amoureuse d’un soldat tyrolien – et compose un opéra plus français que l’opéra français.
La France n’a jamais paru aussi fière que sous la plume du compositeur italien et Laurent Pelly met en scène l’ouvrage avec une tendresse évidente : ses grenadiers ressemblent aux soldats de plomb de notre enfance, postés sur une gigantesque mappemonde. C’est que ces conflits semblent bien infantiles au regard de l’amour qui se joue des frontières et des classes sociales. Animés par une soif de théâtre sans pareille, Natalie Dessay et Juan Diego Florez mènent tambour battant cette comédie pétillante et colorée et font de cette Fille du régiment un véritable remède contre la morosité.
Musique de Gaetano Donizetti (1797-1848)
Livret de Jules Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean-François Alfred Bayard
Direction musicale : Marco Armiliato
Mise en scène et costumes : Laurent Pelly
Décors : Chantal Thomas
Lumières : Joël Adam
Chorégraphie : Laura Scozzi
Dramaturgie et adaptation des dialogues : Agathe Mélinand
Chef de Choeur : Patrick Marie Aubert
Avec en alternance dans le rôle de Marie : Natalie Dessay (15, 18, 21, 24, 27 et 30 octobre) / Desirée Rancatore (2, 6, 8 et 11 novembre) et dans le rôle de Tonio : Juan Diego Florez (15, 18, 21, 24, 27 et 30 octobre) / Celso Albelo (2, 6, 8 et 11 novembre).
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