Trois femmes, la nuit du solstice d’été, l’une fiancée, l’autre séparée de son époux, la troisième veuve, invoquent, convoquent l’être absent, l’être aimé : un hymne à la Femme et au Désir ! La grâce absolue de la poésie de Claudel alliée à une partition musicale originale, sensible et inspirée.
« La Cantate à trois Voix décrit avec finesse un monde en mutation. Notre société, comme celle de 1911, vit des bouleversements que le grand poète pressent et traduit pour nous. Claudel, comme Shakespeare, Cervantès ou Tchekhov, est capable de décrypter n'importe quel moment de l'histoire.
La langue de Claudel, qui passe du quotidien au sacré, de la musique au silence, nous fait faire le saut quantique nécessaire pour percevoir les rapports entre les êtres, entre les peuples. En écoutant les opéras de Tarik Benouarka, j’ai immédiatement associé la Cantate à trois Voix à son oratorio pour orgue La Légende de Néré et cela m’a inspiré le désir de partager la création de l’œuvre et sa mise en scène avec ce compositeur. Créer cette nouvelle forme de la Cantate à trois Voix, c’est rendre hommage à ce grand auteur, qu’est Paul Claudel. » Danièle Meyrieux
« Notre lecture de l’œuvre se fonde sur l’idée que la féminité est un langage pour décrire le monde... C’est une ode au désir ; désir comme autre forme de rencontre... Celle de l’imaginaire et du monde réel... Nous avons imaginé la Cantate à trois voix comme une rencontre entre le surréalisme et le romantisme, incarnée par une direction d'acteurs et le corps d’une musique chargés d’émotions paradoxales et de sentiments qui se mélangent ou s'entrechoquent. Les Cantiques sont ces moments de grands solos dramatiques où chacune des héroïnes, à son tour, scande sa passion, accompagnée par un thème musical qui lui est propre et la suivra tout au long de l’œuvre en se conjuguant avec les couleurs et les paysages suggérés par le texte.
A certains moments les trois femmes se retrouvent... dialogues illustrés par des touches de musique mêlées de sons de la nature comme le vent, la pluie ou le déchirement d’un orage... L’histoire se déroule en un seul lieu, une seule nuit, dans une rencontre sans intrigues ni drames mais au subtil dénouement.
En entrant dans les mots, en s’ouvrant aux poèmes, on voyagera à travers les souvenirs, les désirs, les regrets, les attentes de Laeta, Beata et de Fausta. La scénographie volontairement épurée veut laisser l'accent sur les mots et la performance des 3 comédiennes : espace sans décor, habillé de tulles et d'un écran fond de scène. Des images décors et une conduite lumière viendront ponctuer le texte et la musique notamment sur les cantiques, en suggérant à la fois la sensualité et la mystique du temps, mais aussi l’attente de l’être désiré et tous les paysages irréels ou concrets, célestes ou charnels qui nous feront voguer au fil de l’histoire dans un voyage d’une nuit... Du crépuscule jusqu'à l’aube... » Tarik Benouarka
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