La Péricole

Massy Cedex (91)
du 18 au 20 novembre 2001

La Péricole

La Périchole met en scène les mésaventures d'un couple sincèrement amoureux. Avec beaucoup d'imagination et de recul, le rire spontané, raffiné, satirique de l'opéra bouffe, le sourire de l'ironie permet à cette histoire d'amour de dépeindre une société hypocrite et corrompue, qu' Offenbach, Halévy et Meilhac ont pris soin de situer hors de France et dans un espace temps difficilement définissable.


Présentation
Argument
Note de mise en scène

Dans une société à la recherche des valeurs nouvelles, la scène lyrique s'essouffle dans les conventions. L'Opéra comique lui fermant ses portes, Offenbach ouvre les Bouffes-Parisiens qu'il nourrira régulièrement d'œuvres nouvelles grâce à un travail boulimique.
Mais son pire ennemi n'est pas l'Opéra Comique ou la censure, non, c'est l'ennui. Pour chasser cette hantise, la vitesse, la surprise et le rire. Le rire sous toutes ses formes : le rire spontané de l'opéra bouffe, le sourire de l'ironie, encore le rire raffiné de la parodie musicale, le rire satirique du theatre populaire. La réalité est bien assez triste pour la représenter telle quelle. Avec beaucoup d'imagination et de recul, on peut être beaucoup plus serieux, sans être ennuyeux pour autant.
La trame narratique de La Périchole est basée sur les mésaventures d'un couple sincèrement amoureux. Cette histoire d'amour, qui pourrait être des plus simples, permet en fait à Offenbach, Halévy et Meilhac de dépeindre une société hypocrite et corrompue, qu'ils ont pris soin de situer hors de France et dans un espace temps difficilement définissable. Les deux amoureux étant des chanteurs ambulants, ils sont, par conséquent, étrangers à la société à laquelle ils vont être confrontés. De plus, ils sont honnêtes, ce sont donc deux " imbéciles " ...
D'entrée de jeu, le ton est donné : travestissements et fausse gaieté. Autant dire qu'un rire va en masquer un autre. Offenbach s'applique à toujours introduire l'insaisissable subtilité qui va engendrer un malaise dans le rire franc et un regain d'humanisme dans le rire piquant. Evidemment, amour, sincérité et honnêteté triompheront des intrigues malsaines orchestrées par l'argent et l'alcool. Mais, l'absurde, incarné par l'apparition du vieux prisonnier, apposera un bémol à cette fin heureuse...

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Pour mieux fêter le Vice Roi, le peuple de Lima a reçu l'ordre d'être gai. Le gouverneur de la ville, Don Pedro entretient naturellement cette gaieté en payant et le peule, et l'alcool qui coule à flots au Cabaret des Trois Cousines. Déguisé en marchand de légumes, il s'assure du bon déroulement de la fête. Le Comte de Panatellas, déguisé en marchand de petits pains au beurre veille aussi. Quant au Vice Roi, Don Andres, il est sorti incognito du palais pour inspecter la ville, connaître l'opinion populaire au sujet du gouvernement et enfin trouver quelque petite femme qu'il emmènera dans sa maison particulière. Le peuple rit de ces hauts personnages qui croient tromper tout le monde et n'abusent personne.
Arrivent sur la place deux chanteurs ambulants : Piquillo et La Périchole. Piquillo, jaloux, refuse que sa jolie compagne fasse la quête à cause des familiarités des messieurs de l'audience. Comme les gains sont nuls, ils enchaînent sur une autre chanson, mais une troupe de saltimbanques arrive et vole l'attention du public.
Demeurés seuls, Piquillo décide d'aller par les rues gagner quelque argent, tandis que La Périchole tente d'oublier la faim dans le sommeil. A son réveil, se plaignant du pays, elle attire l'attention de Don Andres. Mais ce dernier oublie vite toute considération politique devant la beauté de la jeune femme. Dévoré de désir, il décide de l'emmener non pas dans sa petite maison mais bel et bien au Palais en tant que Demoiselle d'honneur de feu la Vice Reine !
La Périchole cède et suit cet homme dont l'effigie figure sur les piastres. Elle confie une lettre d'adieu et une bourse pleine aux trois cousines à l'attention de Piquillo qui ne revient toujours pas. Mais, pour emménager à la cour, La Périchole doit obligatoirement être mariée. Don Andres charge donc le Comte de Panatellas de lui trouver un mari sur le champ, et le gouverneur de trouver des notaires prêts à célébrer le mariage le soir même. Les trois cousines remettent la lettre à Piquillo et conservent la bourse de piastres en guise de commission pour le service rendu. Après avoir lu la lettre, ce dernier tente de se pendre. Le Comte de Panatellas le sauve : il a enfin trouvé le parfait mari pour la future maîtresse du Vice Roi.
Chacun mène sa campagne. Don Andrès, armé de malaga, tente de vaincre la réticence de La Périchole au mariage. Don Pedro, lui, compte sur le porto pour venir à bout de deux notaires. Quant au Comte de Panatellas, il anesthésie Piquillo à coup de verres de madère. Vaincus par la cave bien approvisionnée des trois cousines, ils finissent par se plier à la volonté royale. Bien que grise, La Périchole se reprend et résiste encore, mais reconnaissant Piquillo, elle envisage finalement ce mariage d'un bon œil.
Quelques jours plus tard, Piquillo, dégrisé, apprend progressivement ses mésaventures de la bouche des courtisans. Chargé de présenter au roi sa future maîtresse, il reconnaît enfin La Périchole. Blessé dans son amour, il provoque un scandale qui lui vaut d'être emprisonné dans le cachot des maris récalcitrants, inventé pour l'occasion.
Ne réussissant pas à l'oublier, La Périchole, munie de tous ses bijoux, part le rejoindre. Elle lui avoue son amour et tente de corrompre un " joli petit geôlier " , qui n'est autre que le Vice Roi déguisé. Don Andres appelle les gardes et ordonne qu'on les mette aux fers. Un vieux prisonnier, qui , depuis douze ans , s'évertue à perforer le mur de sa cellule, pénètre dans le cachot et libère les amoureux de leurs chaînes.

La Périchole chante une chanson d'amour pour attirer le Vice Roi dans le cachot. Quand il arrive, Piquillo et le vieux prisonnier se jettent sur lui et l'enchaînent à son tour. Ils s'enfuient tous les trois. Les patrouilles royales sont mobilisées pour rattraper les prisonniers évadés. En vain. Au cabaret des Trois Cousines, Piquillo et La Périchole sortent de l'ombre et entonne la Clémence d'Auguss. Touché, Don Andres les laisse partir. Quant au vieux prisonnier, il repart en prison muni de son petit couteau...

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Mettre en scène La Périchole est un merveilleux cadeau : une partition superbe au service d'une histoire belle et amusante.
Partant justement de la partition, reconnaissons que, pour géniale qu'elle soit, elle n'évoque que très légèrement l'Espagne et encore moins le Pérou ! Si l'on ne veut pas verser dans une Amérique du Sud de pacotille, il faut quand même jouer la carte " locale " et il apparaît alors que l'exotisme voulu par Offenbach doit nécessairement passer par le costume et plus encore, par le jeu du travestissement. dans cette optique, quid des personnages ?
Si le rôle titre est évidemment une source d'inspiration (et même d'interrogations), Piquillo n'en est pas moins passionnant. Symbole de l'artiste incompris, mais talentueux, il m'a, de plus, immédiatement rappelé le sympathique Papageno et, par analogie, le perroquet : Papagallo en Italien... Or, tout, dans les relations Piquillo/Périchole semble les opposer. " Tu n'es pas beau, tu n'es pas riche,... et pourtant : je t'adore brigand " . Malgré cela, ces deux là s'aiment éperdument. Alors, comment rendre visiblement ce couple impossible ? Si Piquillo est un oiseau, La Périchole doit être une chatte... et ainsi de suite avec les autres personnages du livret qui, discrètement, ou de façon plus voyante, se distingueront chacun par un trait animal...
Une production si belle soit elle, doit se mettre au service de l'œuvre présentée, en l'occurrence un Offenbach, exceptionnel pour l'ensemble de ses qualités, mais aussi par la singularité de son propos : pour la première fois, Maître Jacques a souhaité mettre au premier plan une belle et sincère histoire d'amour sur un fond bouffe voire burlesque alors qu'il en avait toujours usé inversement. Sans doute faut-il voir là l'esprit de Manon, dont Meilhac fut l'un des librettiste, ou de Carmen, née comme La Périchole sous la plume de Mérimée, mais également, et de façon plus cocasse, l'ombre de La Favorite, opéra de Donizetti, si burlesquement parodié par Offenbach et dont les amateurs reconnaîtront peut-être quelques nouveaux traits. Vous le voyez bien, mettre en scène La Périchole est un merveilleux cadeau.

Jean-Louis Grinda

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Spectacle terminé depuis le mardi 20 novembre 2001

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