
Mais que se passe-t-il à Moon Island en cette monstrueuse nuit d’orage ? Mimi, la fille adorée de la vieille milliardaire Mme Von Leska se meurt. Ou plutôt, elle se végétalise et se transforme petit à petit en plante fleurie. Une seule solution, suivre les directives d’une vieille légende oubliée et trouver l’élu qui saura lui donner le baiser ultime et salvateur. C’est la mission de Préciosa, gouvernante du Manoir et fée accidentelle. Elle a une nuit, pour trouver Elliot Fall, sauveur désigné et croquemort de son état, seul antidote humaine à l’agonie de Mimi. Mais c’est sans compter sur l’horrible Comte Oswald Lovejoy, tapi dans l’ombre… Car il faut bien un méchant dans toutes les histoires…
Road-movie en forme de conte de fée initiatique, La Nuit d’Elliot Fall se joue des genres et des codes propres aux légendes fabuleuses pour mieux les transgresser. Alors, la ronde des figures étranges et fantastiques peut commencer. On croisera un loup-travesti, des cochons mal famés, des ours, des fées lamentables, un chaperon rouge vraiment « hot »…
Toute la galerie des charmants personnages de notre enfance en totale perdition. Car à notre époque, les adultes ne savent plus s’émerveiller. Ils en ont perdu le goût. Alors à quoi servent-ils maintenant ? Qu’est devenue leur mission enchanteresse ? Comment survivent-ils à Moon Island, où chacun est un loup pour son frère ? Elliot, Candide moderne, est peut-être leur seul espoir…Saura-t-il redonner aux vieilles épopées leur lustre d’antan et réveiller en nous l’enfant depuis trop longtemps endormi ?
La Nuit d'Elliot Fall est une commande qui m'a été faite par Jean-Luc Revol en août 2007. Elle fut passée dans ces termes : " Je voudrais que ce texte parle de conte de fées, de discrimination et de peurs enfantines... C'est l'histoire d'un jeune homme qui traverse une ville de ton choix, réelle ou imaginaire, aux USA ou ailleurs, et il lui arrive beaucoup d’aventures. Il pourrait y avoir, par exemple, un Loup-garou qui tapine, un Chaperon rouge qui chanterait dans un cabaret, qui tapinerait aussi un peu, ce cabaret pourrait être tenu par les trois petits cochons, Cendrillon serait devenue une shoes addict et puis surtout, il faudrait une fée qui serait l'ange gardien de notre héros... Le thème en serait l'émerveillement, l'émerveillement perdu. Je voudrais que les acteurs soient toujours en scène, que le spectacle soit comme une immense baraque à monstres. Il faudra aussi écrire des chansons. Tu as évidemment carte blanche… "
Le Théâtre Musical était un mystère pour moi, je me suis mis à trembler un peu car j'ai toujours été mal à l'aise face à quelqu'un qui parle puis se met à chanter sans raison pour dire qu'il a faim. Mais comme j'avais vu la création précédente de Jean-Luc Revol, je n'ai pas tremblé longtemps. Je savais qu'il me guiderait.
Vincent Daenen
Apres Le Cabaret des hommes perdus, voici la seconde incursion de la compagnie dans le domaine du théâtre musical, bâtie sur le même schéma : commande à un auteur contemporain et à un musicien d’un texte et d’une musique, basés sur une idée originale du metteur en scène. Ensuite un va-et-vient entre les trois protagonistes pour aboutir à un livret et à une partition cohérente. Construit comme une fresque-bastringue sur le thème de l’émerveillement, ou plutôt sur l’incapacité de notre société actuelle à ne plus pouvoir s’émerveiller, le spectacle se déploie sous la forme d’un road-movie fantastique, empruntant aux registres du conte de fées, du Grand-Guignol, de la légende, du cabaret, et du théâtre forain.
Il y aura 14 chansons originales, mêlant ballades, valses, swing, tango, fanfare, claquettes et striptease… Nous explorerons des univers différents, plus proches du conte gothique et de l’univers de Tim Burton, avec une partition musicale plusintense et riche. Mais toujours dans un souci d’irrévérence et de fantaisie débridée, car il faut toujours rire du grotesque.
Jean-Luc Revol
7, rue des Plâtrières 75020 Paris