L'œuvre à faire : E.R.A.C. de Cannes et Ecole des Teintureries

du 21 novembre au 3 décembre 2000

L'œuvre à faire : E.R.A.C. de Cannes et Ecole des Teintureries

CLASSIQUE Terminé

Chacune des deux écoles préparent des objets courts à partir de textes très divers. Le programme de ces soirées sera composé de telle sorte que les deux écoles soient présentes à toutes les représentations. Les propositions, nombreuses, nécessitent une alternance, qui se décidera en fonction du travail de répétition

Présentation
L’œuvre à faire
Programmation
ERAC de Cannes
Ecole des Teintureries de Lausanne

Présentation

Chacune des deux écoles préparent des objets courts à partir de textes très divers. Le programme de ces soirées sera composé de telle sorte que les deux écoles soient présentes à toutes les représentations. Les propositions, nombreuses, nécessitent une alternance, qui se décidera en fonction du travail de répétition, à l’automne. Travaux sous la direction d’Alain Neddam (É.R.A.C.), de Jean-Philippe Guerlais et Gustavo Frigerio (École des Teintureries).

L’œuvre à faire

Bien souvent, lorsque les grands artistes parlent de leur travail, on est en présence d’une pensée et d’un artisanat : de problème très concret et de fulgurance intellectuelle. Pensons à Van Gogh, à Cézanne, à Léger, à Glenn Gould, à Jean-Luc Godard...

C’est le rapport d’une œuvre au travail, d’une pensée sans la glose.

L’occasion est présentée de parler de l’œuvre dans cette approche concrète aujourd’hui où l’œuvre dans sa pérennité n’est plus un souci partagé. La rencontre de tels textes peut être pour des jeunes acteurs, très forte. C’est pourquoi je sollicite deux écoles : l’École des Teintureries à Lausanne, l’école de Cannes.

Nous ouvrirons avec Fernand Léger, nous finirons avec Gilles Deleuze dont les dialogues sont un art très singulier placé sous le signe du charme. Gageons que ce sera simple, simplement vivant.

J.-M. H.

Programmation

Premier programme
les 21, 24, 28, 30 novembre et 2 décembre à 19 h 30
ÉRAC de Cannes, travail sous la direction d'Alain Neddam : Alberto Giacometti, Diane Arbus
École des Teintureries de Lausanne, travail sous la direction de Gustavo Frigerio : John Cassavetes

Deuxième programme
les 22, 29 novembre, 1er décembre à 19 h 30, le 26 novembre et 3 décembre à 15 h 30
ÉRAC de Cannes, travail sous la direction d'Alain Neddam : Andreï Tarkovski
École des Teintureries de Lausanne, travail sous la direction de Jean-Philippe Guerlais : Bram Van Velde

Intégrale le samedi 25 novembre à 19 h 30

ERAC de Cannes
Travail sous la direction d'Alain Neddam Paroles d'artistes : Alberto Giacometti, Diane Arbus, Andreï Tarkovski
A travers leur journal de travail, leurs écrits, trois artistes du monde de l'image - un sculpteur et peintre, une photographe et un cinéaste, parmi les plus reconnus dans leur art, racontent avec leurs mots simples et puissants l'exigence du travail créateur (et la solitude qui en découle parfois).
Parallèlement, ils affirment leur besoin éperdu de rencontrer l'autre, d'échanger avec lui les mots et les actes du quotidien : le bonheur d'entrer en contact véritable avec son modèle et de vivre cette rencontre comme un échange profond ou de raconter des histoires qui puissent atteindre le spectateur et le bouleverser.
C'est une quête d'absolu, énoncée par des artistes insatiables et modestes, qui nous invitent à assister au labeur artisanal du geste de l'artiste, loin des discours savants et abstraits des critiques d'art et des commentateurs professionnels.

Alain Neddam

Ecole des Teintureries de Lausanne

Bram Van Velde
Travail sous la direction de Jean-Philippe Guerlais

- Je n'aime pas parler. Je n'aime pas qu'on me parle. La peinture, c'est du silence.
- Dire le rien, la misère.
- Il faut tenir jusqu'à la fin, sans faiblir.
- Je ne peux rien dire, rien expliquer. La toile ne vient pas de la tête, mais de la vie.
- Un peintre, c'est celui qui voit. Je peins le moment où l'on va, où l'on va voir. Et pour le spectateur, c'est la même chose. Lui aussi, en abordant la toile, va vers une rencontre. La rencontre de la vision.
- La peinture ne m'intéresse pas.
- Ce que je peins est en dehors de la peinture.
- Je suis sans pouvoir, sans moyen. Chaque fois, c'est un bond dans le vide ; je vais au-devant de l'inconnu.
- On ne se sait pas ce que ça peut être que d'avoir à couvrir une surface avec des couleurs.
- Je ne cherche pas à avoir un langage compréhensible. Mais mon langage est vrai.
- Dans chaque toile, il y a une telle souffrance.
- Quand je revois une toile récente, la souffrance qui s'y trouve, c'est à peine supportable.
- La peur a joué un grand rôle dans ma vie. Elle peut être une lumière. La peur est liée à la peinture, elle vient de l'invisible.
- Quand l'oeil une fois a rencontré l'horreur, après, il sait la voir partout.

Bram Van Velde

John Cassavetes, à l'heure de la sensation vraie
Travail sous la direction de Gustavo Frigerio

(...) La caméra cherche à saisir les métamorphoses minuscules et subtiles du comportement humain qui font de nous ce que nous sommes. Je me refuse, comme je refuse à mes personnages, l'abri confortable de la psychologie, que ce soit en terme de motivation ou d'analyses des personnages... C'est le public qui doit juger.
Quand je travaille à un film je m'interdis toute opinion ; d'ailleurs, je n'en ai aucune. Je ne veux qu'enregistrer ce qu'on dit, ce qu'on fait, en intervenant aussi peu que possible, ou, en tout cas, en essayant de ne jamais filmer de l'intérieur, si je puis m'exprimer ainsi.
Je crois que ce qu'il y a de plus incroyable dans le cinéma, ce n'est pas le film lui-même, mais les conditions de travail. C'est moins le travail qu'on fait que les rencontres et les personnes avec qui on doit bosser - on s'amuse ou on souffre avec eux - qui rendent le film important à nos yeux. Les films ne sont pas importants pour moi. Les gens le sont beaucoup plus : ceux qui travaillent avec moi, et moi aussi, nous sommes tous à la recherche d'une sorte de vérité personnelle, la révélation de ce que nous sommes vraiment, mais sans prétention... Il faut se dévouer à ceux qu'on filme, aux personnages qu'on a choisis. Faire des films, c'est en fait du plaisir à l'état pur... Il faut s'amuser et être dégagé...
Ne parler que du film et encore du film et aller jusqu'au fond du film, et en rire, le dénigrer, en bref le traiter comme une personne (...)
(...) Je n'ai pas décidé d'être indépendant, mais j'aime être mon propre patron. Je n'ai aucun respect pour ceux qui réclament la liberté sans la vouloir vraiment. Qu'on soit peintre ou architecte, on ne peut pas combattre le système. À mon sens si vous combattez le système, c'est que vous voulez en faire partie. C'est pourquoi il est très important de faire ce dont on a envie, d'être assez impliqué dans son travail. On a un certain désir de faire un film, quand on commence à le mettre en forme, on ne se donne aucune limite et on est vraiment prêt à mourir pour le film qu'on prépare. ça paraît complètement dingue. Avec une telle attitude, en prenant les choses comme ça, un homme peut traverser la vie en utilisant le meilleur de lui-même, il fait vraiment quelque chose de sa vie. Tout ce qu'il faut savoir, pour faire un film, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de rien ni de personne ... De toute façon, j'ai toujours pensé qu'il vaut mieux travailler dans l'art qu'à l'usine. (...)

John Cassavetes

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Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

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  • Bus : Commandant Lamy à 2 m, Basfroi à 243 m, Charonne - Keller à 244 m, Voltaire - Léon Blum à 384 m
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Spectacle terminé depuis le dimanche 3 décembre 2000

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