L'insomnie des murènes

Paris 11e
du 1 au 17 mars 2011

L'insomnie des murènes

L'insomnie des murènes est un ballet visuel insolite pour trois danseuses et une comédienne. Entre souffrance et désir, ce spectacle est une exploration sensorielle et nocturne de l'univers des insomniaques.

L’insomnie des murènes est une exploration poétique et sensorielle de l’insomnie. Le spectacle se penche sur cet état trouble qui n’est ni tout à fait celui de la veille, ni celui du sommeil. Durant ces heures interminables, les images et les pensées peuvent nous dévorer avec une violence qu’on ne trouve jamais dans notre vie diurne.

L’insomnie dont nous parlons est toujours douloureuse, mais c’est aussi un temps d’une intensité extraordinaire. Elle peut être le lieu d’une prise de conscience, d’un bouleversement existentiel radical. Dans ma petite enfance, je me souviens que le premier vertige où j’ai entrevu ce qu’était la mort s’est produit à travers une de ces nuits sans sommeil.

Le titre L’insomnie des murènes vient de cette violence : la murène est un animal marin réputé pour son aspect inquiétant et sa mâchoire carnassière. Elle sort à la tombée de la nuit pour dévorer les animaux les plus faibles et les cadavres. Il me semble que celui qui craint pour son sommeil est à l’image de ces petits organismes ; sa fébrilité est comme une invitation faite malgré lui aux prédateurs de la nuit pour se faire engloutir.

Laurent Bazin

  • La méthode : entre rigueur visuelle et liberté de jeu

L’insomnie des murènes est conçu comme un jeu d’allers-retours entre une parole d’insomniaque et la production délirante d’images hypnagogiques qui précède le sommeil. Nous nous laissons entraîner dans l’envoûtement d’une image, mais le charme se rompt avec violence, et nous retrouvons celui qui cherche le sommeil, à nouveau en proie à son impuissance.

Si chaque moment visuel est minutieusement dessiné voire chorégraphié, le texte du spectacle est, lui, mouvant : en contrepoint d’un travail visuel très exigeant, nous voulions laisser respirer la parole, faire une place à l’improvisation. Il n’y a donc pas de texte rigide dans L’insomnie des murènes, mais un canevas détaillé comme support à des improvisations longuement préparées en amont.

  • La mise en scène

Un théâtre visuel

L’insomnie des murènes est un trajet théâtral qui met au coeur du plateau non pas un texte, mais le pouvoir narratif des images, la puissance évocatrice des sensations. La parole y apparaît à la marge : les interprètes parlent parfois mais ce qui importe est moins le contenu de leurs paroles, que leur façon de les dire. Qu’attendent les personnages quand ils parlent ? Cherchent-ils à se rassurer, nous avertir, se reconnaître ?

L’apport de la danse

Dès le départ, l’intervention de la danse s’est imposée conjointement à celle du théâtre. Elle permettait de restituer le brouillage des perceptions et de construire des images puissantes. Cependant, l’exigence théâtrale nous poussait à rester dans une tension narrative et dans une interprétation chargée de sens et d’intentions. La pièce rassemble des interprètes venues du théâtre et de la danse. Sur ce projet, chacune a endossé des missions d’ordinaire dévolues aux autres, un langage commun est né de la rencontre de ces deux savoir-faire, à l’intersection de la danse et du jeu, qui correspondait bien aux états incertains que nous souhaitions évoquer.

La scénographie

Nous avons choisi un rapport trifrontal pour accentuer l’impression d’une assemblée nocturne, présente pour assister à un rite mystérieux. Les spectateurs sont eux aussi mis en spectacle et dessinent, les uns pour les autres, une scénographie humaine faites d’ombres ambigües. Les éléments purement scénographiques sont très légers. Nous voulions travailler sur des supports qui troublent la perception. Nous avons donc travaillé sur des plastiques avec différents degrés de transparence. Nous voulions aussi rendre difficilement saisissables les limites de l’espace du théâtre.

Les accessoires

Ils n’ont pas seulement une valeur décorative mais constituent une dimension essentielle de la mise en scène : chaque accessoire structure une proposition d’improvisation ou de chorégraphie. La plupart des scènes se sont donc construites autour d’eux. Nous avons par exemple conçu un masque à double entrée, dans lequel deux interprètes plongent leur tête. Ce masque comporte une source de lumière autonome qui éclaire les corps des deux interprètes. Les contraintes imposées par l’objet infléchissent ainsi le jeu des comédiennes et les poussent à produire des propositions singulières.

La lumière

Hormis deux sources lumineuses commandées en régie, toutes les lumières sont allumées et déplacées par les interprètes. Elles dessinent des constellations changeantes sur le plateau. Le spectacle n’est donc pas éclairé du dehors mais du dedans, ce qui contribue à donner l’impression que les images que nous voyons émergent du néant.

Le son

La bande son conjugue l’univers de la comédie musicale des années 30, les accents inquiétants des films d’Hitchcock, et des bruits nocturnes amplifiés et déformés. La nuit, les sons que nous percevons sont beaucoup plus intrusifs. Un son brusque a une déflagration bien plus profonde dans notre sommeil que pendant la veille. Ils violent notre quiétude. Dans cette bande son, nous avons voulu conjuguer des musiques qui remonteraient d’un passé difficile à dater, ceux d’une télé toujours en veille et des sons amplifiés par l’inquiétude de l’insomniaque.

  • La presse

 " Une fabuleuse divagation onirique et poétique "  Froggy's delight

 " Un théâtre d'ombres blanches, d'étreintes évanouies et de frôlements voluptueux " Un Soir Ou Un Autre

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Spectacle terminé depuis le jeudi 17 mars 2011

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