L'Ecole des Femmes

du 8 février au 14 mars 2004

L'Ecole des Femmes

CLASSIQUE Terminé

Spectacle tout public à partir de 10 ans. Comment Agnès découvre l'amour et prouve à son tuteur qu'il ne faut jamais sous-estimer les jeunes  filles…

"Comment Agnès découvre l'amour et prouve à son tuteur qu'il ne faut jamais sous-estimer les jeunes  filles..." 

Un mariage imminent arrangé de longue date
"L'amour est un grand maître, ce qu'on ne fut jamais il nous enseigne à l'être"
La condition des femmes en questions
Extraits de presse
Notes de mise en scène
Qui est Agnès ?
Que veut Arnolphe ?
Le rire de Molière

  • Un mariage imminent et arrangé de longue date

Arnolphe, qui se fait appeler Monsieur de la Souche, s’apprête à épouser une jeune fille, Agnès, qu’il espère dominer entièrement. Il l’a faite élever dans un couvent en ordonnant "qu’on la rendre idiote autant qu’il se pourrait". C’est pour avoir une femme "au gré de son souhait", une femme "soumise en tout à l’homme qui gouverne" qu’Arnolphe a mis au point ce projet depuis plus de treize ans. Il a vu Agnès, pour la première fois, à l’âge de quatre ans ! Arnolphe rentre de voyage et bien qu’il ait laissé Agnès à la garde de "gens tout aussi simples qu’elle", il s’est passé quelque chose en son absence. Agnès va le lui raconter en détail. Agnès est innocente. Sa simplicité et sa bonne foi ne se laissent arrêter par aucune convenance et sa spontanéité est bouleversante. C’est la transparence de ses sentiments, qui lui gagne véritablement le cœur d’Horace, lequel, au début peut-être, ne pensait qu’à s’amuser avec elle.

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  • "L’amour est un grand maître, ce qu’on ne fut jamais il nous enseigne à l’être"

Grâce à l’amour qu’elle éprouve pour Horace, Agnès se révèle être une autre personne que celle qu’on aurait pu supposer. C’est en cela que l’amour est "l’Ecole des Femmes» : "Il rend agile à tout l’âme la plus pesante et donne de l’esprit à la plus innocente". C’est parce qu’Agnès lui résiste et fait preuve d’audace et d’intelligence, qu’Arnolphe l’aime d’un amour violent et, pour lui, incompréhensible. Lui qui croyait au grand bonheur de s’approprier une jeune fille pauvre et idiote, touche le fond du désespoir. Il se bat de toutes ses forces. Mais il ne peut pas gagner, car il a pour alliés le pouvoir, la menace, la crainte et la contrainte. L’amour demande exactement le contraire pour exister et s’épanouir : la liberté, le respect, la confiance, l’égalité des conditions.

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  • La condition des femmes en question

Lorsqu’elle a été présentée en décembre 1662, la pièce a eu beaucoup de succès, mais a fait un énorme scandale. Pour se défendre Molière, dans "la critique de l’Ecole des Femmes", a écrit : "Lorsque vous peignez les hommes, il faut les peindre d’après nature… Il faut y plaisanter et c’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens". Sa dénonciation détaillée des valeurs sociales et religieuses, qui oppriment les femmes, trouve aujourd’hui un écho surprenant dans les intégrismes de tous bords, pour lesquels l’ignorance reste le grand instrument de domination. Mais il est bon d’en rire et de faire confiance à "l’école" de l’amour. Comme dit Horace en se moquant de Monsieur de la Souche et de ceux qui lui ressemblent :
"Je tiens cela plaisant autant qu’on saurait dire ;
Je ne puis y songer sans de bon cœur en rire ;
Et vous n’en riez pas assez à mon avis !"

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  • Extraits de presse

"Arnolphe, une interprétation parfaite,Agnès une exquise féminité." Ouest France

"Avec Molière, le rire n'est pas superficiel : Colette Roumanoff dans sa mise en scène de l'Ecole des Femmes a tout simplement démontré la qualité de son spectacle et le talent de sa compagnie." Le Provencal

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  • Notes de mise en scène

Qui est Agnès ?

Arnolphe croit qu'Agnès est idiote parce qu'elle est ignorante, mais justement sa simplicité et sa bonne foi ne se laissent arrêter par aucune convenance et sa spontaniété est charmante quand elle n'est pas bouleversante. C'est la transparence de ses sentiments qui lui gagne véritablement le coeur d'Horace, qui au début ne pensait peut-être qu'à s'amuser avec elle. La lettre d'amour qu'elle lui écrit est une des plus belles qu'on peut imaginer.

Agnès est la plus innocente des jeunes filles, un cas d'école si l'on peut dire, puisqu'elle a été élevée dans un couvent, où Arnolphe avait donné comme instruction qu'on "la rende idiote autant qu'il se pourrait".

Mais "l'amour est un grand maître...
D'un avare à l'instant il fait un libéral,
Un vaillant d'un poltron, un civil d'un brutal
Il rend agile à tout l'âme la plus pesante
Et donne de l'esprit à la plus innnocente." (Acte III, scène 4)

Les répliques d'Agnès font rire parce que son innocence contraste avec toutes les arrières pensées d'Arnolphe, parce qu'elle triomphe de tous les pièges où l'on veut la faire tomber.  Agnès se révèle, grâce à l'amour qu'elle éprouve pour Horace, et c'est en cela que l'amour est une école pour les femmes. Elle devient une personne indépendante qui a confiance en son propre jugement : "Je n'entends point de mal dans tout ce que j'ai fait" (Acte V, scène 4)

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Que veut Arnolphe ?

Il y a une confusion sur les intentions d'Arnolphe, qui prétend vouloir prendre pour femme une "idiote", un être humain malléble.

"Et c'est assez pour elle a vous en bien parler
De savoir prier Dieu, m'aimer, coudre et filer."( ...)
"Tant, que j'aimerais mieux une laide bien sotte
Qu'une femme fort belle avec beaucoup d'esprit." (Acte I, scène 1)

Mais c'est justement parce qu'Agnès lui échappe, lui résiste, fait preuve d'audace, de courage et d'intelligence, parce qu'elle prend des risques insensés pour son âge et sa condition, qu'Arnolphe aime Agnès d'un amour violent et incompréhensible pour lui. Agnès n'est pas du tout cet objet imbécile "qui ne sait pas ce que c'est qu'une rime" qu'il se vante d'avoir à sa disposition. Alors, il va faire tout le contraire de ce qu'il a décidé:

"Elle n'a ni parent, ni support, ni richesse;
Elle trahit mes soins, ma bonté, ma tendresse,
Et cependant je l'aime après ce lâche tour
Jusqu'à ne me pouvoir passer de cet amour." (Acte III, acène 5)

Arnolphe personnifie l'amour ignorant, celui qui associe la morale, la religion, l'égoïsme et la tyrannie pour en fiare un mélange détonnant et terrifiant. On retrouve chez les intégristes d'aujourd'hui les mêmes amalgames que chez Arnolphe, parce que l'ignorance alliée à la loi du plus fort donnent à peu près les mêmes comportements à trois siècles de distance. En prônant une morale violente qui sert ses intérêts les plus immédiats, Arnolphe déconsidère aux yeux du public les valeurs qu'il prétend défendre. Tartuffe n'est pas loin.

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Le rire de Molière

Le rire de Molière n'est pas superficiel. Arnolphe est montré avec toutes ses souffrances, ses doutes et ses tourments. Comment cet homme est-il arrivé là? Tout simplement, il ne voulait pas souffrir, il ne voulait pas courir le risque d'être trompé. Il a mis son intelligence et son énergie au service d'une cause perdue d'avance: un bonheur conjugal garanti par l'inégalité des conditions, par la domination d'un sexe sur l'autre :

"Bien qu'on soit deux moitié de la socièté
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité
L'une est moitié suprême et l'autre subalterne
L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne.... (Acte III scène 2)

Toute les déconvevues d'Arnolphe font rire, il est trahi par Agnès, qui en faisant semblant de lui obéir communique avec son amoureux, puis il est trahi par les circonstances. Le rire trouve sa source dans l'intime conviction du spectateur qui perçoit qu'Arnolphe se trahi lui-même en permanence parce qu'il est toujours à côté de ses sentiments.

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Théâtre Fontaine

10, rue Pierre Fontaine 75009 Paris

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  • Bus : Pigalle - Chaptal à 28 m, Navarin à 206 m, Pigalle à 237 m, Blanche - Calais à 253 m
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Théâtre Fontaine
10, rue Pierre Fontaine 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 14 mars 2004

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