Invisible armada

Cela pourrait commencer dans un port, dans un bateau ou sur une île perdue...
Cela pourrait même virer au carnaval ou pire encore dégénérer en "plan discothèque", sur un radeau à la dérive, cerné par les requins...
Il semblerait que cela se passe dans un espace où les époques s’entrechoquent...! D’ailleurs, derrière la grand voile, on a cru apercevoir l’Amiral Nelson dansant "Le Mia", et sur le pont, le Capitaine Crochet s’entraînant au "Nineteen..." sur un air d’opéra...? Corsaires faussaires, pirates fabulateurs, aventuriers "mytho", fantômes nageant entre deux eaux, sirènes du macadam... Ici, chacun a sa version de l’histoire... Tous détiennent la vérité et racontent avec conviction et sans concessions, l’épopée des conquistadors, partis d’Espagne à la conquête du monde, animés par le désir d’imposer leur ordre de l’univers et qui, par la force et dans le chaos, provoquèrent malgrè eux une hybridation culturelle aussi riche qu’inattendue. A l’heure du transgénique et de la mondialisation, il s’agit de montrer cette "invisible" force que l’individu développe lorsqu’il est brimé ou opprimé... En forme d’hommage aux gens qui imposent par le jeu et la ruse des idées, des actes subversifs, en résistance à la domination.

Farid Berki, Chorégraphe

"Le chorégraphe Farid Berki est un homme à suivre. Jusque dans les mers du Sud, où son Invisible Armada, sa nouvelle pièce chorégraphiée en collaboration avec le capoeirista brésilien Claudio Basilio, vous embarque en deux coups de rames. En décidant de se colleter avec la capoeira, ce sport brésilien de lutte, le chorégraphe hip-hop a visé dans le mille. La base acrobatique commune du hip-hop et de la capoeira, deux arts offensifs qui disent haut l’instinct de vie et de résistance de leurs adeptes, dresse une colonne vertébrale forte autour de laquelle il s’agit d’accrocher une danse subtilement mixte. Et l’on finit par perdre ses repères, happé par la beauté voluptueuse des glissements au sol très larges, des jambes projetées en l’air, des figures tournoyantes." Rosita Boisseau, Le Monde