Hamlet-Machine

Pierrefonds (60)
du 10 au 11 juillet 2002

Hamlet-Machine

Une mise en scène d’un texte fondateur du théâtre contemporain qui plonge le spectateur au coeur de la machine théâtrale

Hamlet-machine, la pièce de Heiner Müller
La mise en scène de Clyde Chabot
Une position inédite des spectateurs
Note du metteur en scène

Une mise en scène d’un texte fondateur du théâtre contemporain qui plonge le spectateur au coeur de la machine théâtrale

Hamlet tue son père et son frère/ami Horatio, viole et tue sa mère, change de sexe, puis ayant éliminé toute altérité, se retrouve face à lui-même et s’autodétruit, avant que de ses décombres s’élève une force de résistance, de vie. Ainsi pourrait-on résumer cette relecture de Shakespeare par Müller.

Après avoir planté sa hache dans les têtes de Marx, Lénine et Mao, Hamlet entre dans une ère glaciaire, marchande et médiatique, sans repères, sans utopie. Refusant dorénavant toute expérience collective, il se réfugie face aux écrans, à l’intérieur de son propre corps, cherchant à devenir une machine, sans douleur ni pensée. Jusqu’à ce que surgisse à nouveau une possible écriture de l’Histoire. Une image de l’individu d’aujourd’hui, divisé entre conscience politique renaissante et impossible engagement dans le faire.

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Quatre jeunes acteurs nés après la fin des grandes fractures historiques de ce siècle explorent, au travers du texte, les schémas relationnels fondateurs, les interdits fondamentaux de nos sociétés occidentales.

Un acteur plus âgé figure le Temps, le passé, le communisme, l’auteur Heiner Müller. Tous semblent en quête d’une mémoire perdue, d’une identité historique et politique, d’une humanité en voie de disparition.

Avec ces acteurs et le musicien présent sur le plateau, je cherche à mettre en scène la matière même de l’écriture de Heiner Müller. Elliptique, condensée et poétique, cette écriture m’a conduite à imaginer un principe d’interférences entre le texte, le jeu des acteurs et d’un musicien et des actions réalisées par les spectateurs.

Relecture de l’Hamlet de Shakespeare, le texte d’Heiner Müller s’inscrit dans un contexte historique (1956), où se dessine l’échec du rêve de la révolution et du communisme… Hamlet et Ophélie, plongés dans cette société glaciaire, marchande et médiatique, sont sans repère, sans utopie. Avec en filigrane, l’histoire de l’Europe d’après-guerre, du communisme et de sa faillite.

Particularité de cette création, qui mêle ordinateur, caméra vidéo, sons ; vous pouvez, à tout moment, écrire sur un ordinateur relié à un écran, produire des sons à partir d’un CD que vous aurez apporté, et manipuler une caméra avec retour sur un moniteur vidéo. Acteurs et musicien réinventent leur jeu en fonction de ces interventions ; libres à vous d’observer ou de participer activement.

Le texte est publié aux éditions de Minuit.

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En invitant les spectateurs à participer à une expérience collective fondée sur le désir, l’intuition et l’écoute, je voudrais leur proposer d’être non seulement des récepteurs mais aussi de potentiels émetteurs au sein de cette machine théâtrale cherchante. Chacun restant libre d’occuper une position d’observation ou d’action.

Les spectateurs seront invités à répondre à des questions via un ordinateur retransmis sur un écran, à produire des sons à partir d’objets posés sur une table amplifiée (ou d’objets qu’ils auront apportés) et à manipuler une caméra avec retour sur un moniteur vidéo. Les acteurs et le musicien seront libres de prendre en compte les propositions des spectateurs et de réinventer leur jeu (ou leurs compositions musicales) en fonction de ces propositions. Ceci dans un espace ouvert (chaises disposées sur l’ensemble du plateau, pas de centralité, de limites de la zone de jeu) et dans un environnement sonore particulier, à la fois étrange et protecteur…

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Hamlet Machine n’est pas une reprise mais la poursuite de notre recherche. Nous allons expérimenter de nouveaux rapports entre les spectateurs, l'équipe artistique et le texte de Heiner Müller. En 2001 nous avons réalisé une sorte d’archéologie de la pièce, interrogé les sources d’inspiration et la biographie de Heiner Müller, le passé, le XXe siècle, l’impasse du communisme.

Des ensembles de l’année précédente, les acteurs, Anne-Sophie Juvenal et Yann Allegret, et le musicien Cyril Alata ont gardé des traces, une mémoire qui pourront ressurgir sous forme d’éclats de théâtre. Notre passé avec ce texte fait désormais partie de la machine. Comme si notre histoire théâtrale, était en train d’être digérée et diffractée à l’infini par la machine de l’Histoire et du théâtre.

Pour cette deuxième étape, nous nous situons dans un “ après ” du texte, un an après ! - Quel événement a marqué le début de notre époque ? - demandions-nous aux “ spectateurs ” début 2001. Des réponses très différentes pourraient être données aujourd’hui.

Le texte, considéré comme une matrice, est pris en charge par la machine, une machine sonore et audiovisuelle. Dans le dispositif, la frontière visible entre l’acteur et le spectateur est troublée. Le texte Hamlet-Machine sera interrogé par tous les acteurs, dans le sens d’individus en action ou en position d’observateurs. Les séances publiques sont dénommées “ ensembles ”. Elles sont numérotées et datées. Il s’agit d’une expérience unique, réinventée chaque soir avec la complicité d’un acteur, d’une actrice, d’un musicien et d’un vidéaste qui tels des guides sans repères apparents, ni réponses ouvrent un espace de questionnement de notre monde. 

Toutes les personnes présentes sont des Hamlet et Ophélie à la recherche du collectif, du sens, de la poésie. Ils sont des récepteurs, amplificateurs, réacteurs, impulseurs à l’intérieur de cette machine théâtrale cherchante dont l’essence est Hamlet-machine.

Clyde Chabot, mai 2002

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Informations pratiques

Epopea

Château National de Pierrefonds 60350 Pierrefonds

Spectacle terminé depuis le jeudi 11 juillet 2002

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