
« Vivons par et pour le théâtre » La COSAFH
Présentée par la Comédie sans frontières d’Haïti (COSAFH) au cours du Festival des Quatre-Chemins qui s’est tenu en septembre 2003, Haïti, cri d’espoir est jouée par les 22 jeunes comédiens issus de l’atelier inter-universitaire. Cette création théâtrale de Georges Béleck évoque une Haïti meurtrie, déchirée par les siens et délaissée par le monde, empreinte d’une expression collective dont le maître mot est tout de même espoir. Un espoir générationnel et « populaire » reflété par le biais du théâtre.
« J’ai été très attentif à la découverte d’un groupe où se conjuguent la jeunesse, la dynamique de groupe, l’intensité émotive et où Haïti apparaît comme un personnage collectif. Sous le titre significatif de Comédie Sans Frontières d’Haïti (COSAFH), cet atelier inter-universitaire a formulé des règles de jeu assouvissantes.
Sous la direction de Georges Béleck, sa chorégraphie théâtrale stimule une énergie où se recoupent en gerbe, dramaturgie du sens, dramaturgie des corps, dramaturgie vestimentaire.
On sent bien le propos de Béleck : introduire une issue dans la dérive d’une société déchirée, cicatricielle. Partir certes du constat, mais ouvrir une lucarne à l’avenir.
Déchirure, deuil, désespérance, rejet, cri, refus, espoir, le metteur en scène joue avec les registres d’une partition, avec au départ les cercles géométriques de la folie, de l’indifférence, du sarcasme, de la patrie. Rien de robotisé dans ce choral d’ensemble avec la voix-choryphée qui s’y ajoute du dehors.
Les voix sont souvent belles, splendides et le bilinguisme franco-créole voulu par l’auteur n’empêche en rien l’entendement, bien au contraire. Né du terreau haïtien, on sent d’ailleurs à travers l’essentiel des propositions du festival des Quatre-Chemins, un fil qui semble s’apparenter à l’irruption d’un peuple acteur. »
Gabriel Garran
Article paru dans le quotidien haïtien Le Nouvelliste (29 septembre 2003)
Après une série de représentations de sa pièce Qui peut vaincre l’amour, tragi-comédie en trois actes sur les planches du Collège Notre Dame au Cap-Haïtien dans les années 90/91, Georges Béleck décide de réunir les différents acteurs de cette pièce autour d’une structure plus organisée. La Comédie Sans Frontières d’Haïti naît en février 1992 au Cap-Haïtien.
De retour à Port-au-Prince pour ses études universitaires, Béleck rencontre d’autres étudiants en droit qui vont l’accompagner dans son désir de restructurer la COSAFH et ainsi pouvoir présenter leurs créations, dans une démarche pédagogique. Dès 1997, soutenu par la FOKAL (Fondation Connaissance et Liberté, institution très active qui œuvre en Haïti dans le domaine de l’éducation et de la formation) Georges Béleck met sur pied le Centre Culturel de la COSAFH, espace de création et de récréation, traversé par trois grands axes : Formation, Production et Animation. Plus d’un millier d’élèves et d’étudiants vont fréquenter le Centre et présenter des spectacles dans le milieu scolaire et universitaire.
Toute une série d’activités vont être également proposées par la COSAFH à travers la Bibliothèque afin de faciliter l’accès des jeunes aux livres et à la culture : samedi en poésie, débats du Dimanche, séminaires, jeux de correspondance interscolaire. La philosophie du groupe s’appuie sur une jeunesse dynamique pour la construction d’une nouvelle société, par l’accès à la culture et à la connaissance.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris