Farben

Farben est le récit de Clara Immerwahr, première femme chimiste en Allemagne, en lutte pour l’intégrité de ses idées.
Exaltés par un idéal scientifique incarné au début du XXe siècle par Pierre et Marie Curie, Clara et Fritz, couple de chimistes, consacrent leurs recherches au progrès de l’Humanité. Histoire réelle ou biographie onirique ? Farben est le récit de Clara Immerwahr, première femme chimiste en Allemagne, en lutte pour l’intégrité de ses idées.
  • Science et conscience

L’attribution en 1920 du prix Nobel à Fritz Haber, chimiste allemand, fit scandale : en effet, la synthèse directe de l’ammoniac qu’il avait réalisée n’avait pas seulement servi à augmenter les rendements agricoles, mais à produire des gaz de combat, nommés gaz moutarde. « La science travaille pour l’humanité en temps de paix, pour la Patrie en temps de guerre » : telle n’était pas la vision de son épouse Clara Immerwahr, figure centrale de la pièce, et première femme à obtenir en 1900 un doctorat de chimie en Allemagne. Elle avait pensé poursuivre à ses côtés une carrière de chercheur. Lui considérait que sa place était au foyer.

Mais pour Clara, qui avait fait serment de ne jamais agir de manière contraire à ses convictions, le développement des gaz de combat constituait une perversion des idéaux scientifiques. Pour Fritz, c’était là « traîtrise à la patrie ». Clara se donne la mort le 1er mai 1915.

Pièce documentée, évoquant d’authentiques faits et personnages, Farben (couleurs), oeuvre d’un jeune auteur suisse, n’en est pas moins une pièce-rêve qui progresse par « échos, bribes, motifs, refrains, éclairs », comme autant de précipités chimiques, autant d’éclats perçant la conscience de Clara mourante. La mise en scène de Véronique Bellegarde restitue l’urgence de cette écriture fragmentée, comme ultime tentative d’échapper au destin du XXe siècle.

  • La presse

« Fritz Haber, chimiste allemand, prix Nobel en 1920, inventeur du moutarde, a travaillé avec vaillance pour une Allemagne qui le flétrissait pourtant comme juif. Sa femme, de talent scientifique égal, cantonnée aux soins du ménage, se suicidera. On commence par là pour remonter le temps. C'est joué vif, avec tact et une sorte d'élégance coupante dans un harmonieux mélange visuel et sonore. De la belle ouvrage qui parle clair. » Jean-Pierre Léonardini, L'Humanité

« Ce versant noir de l'histoire des sciences révèle le profil d'une femme dont les idéaux furent gommés par un mari tyrannique et arriviste. La mise en scène de Véronique Bellegarde rend palpable cette triste complexité. Entre vapeurs colorées des alambics et chanson, Clara avance comme une ombre. De plus en plus solitaire et bouleversante. » Emmanuelle Bouchez, Télérama

« C'est cette pièce, entre cri et poème, toute en fulgurances et en brisures, que crée Véronique Bellegarde, dans une mise en scène éclatée, enchevêtrant réalité et onirisme, sur fond d'images et de champs de bataille « gazés ». Lui, c'est Fritz, l'homme de science sans conscience. Elle est Clara, l'idéaliste, sensibilité à vif. Tous deux à jamais séparés. » Didier Méreuze, La Croix

« La mise en scène de Véronique Bellegarde est un subtil arc-en-ciel ; dont chaque segment est la pièce d’un puzzle qui reconstitue l’image, d’un ensemble bien structuré. Un miroir liquide, un instrument à brumes, à la lisière des arts et de la science, sont les objets à illusion avec lesquels jouent les comédiens. La direction d’acteur de Véronique Bellegarde, a mis la juste couleur du jeu, à chaque personnage. Le tout laisse voir l’intégralité du puzzle où chaque pièce raconte, de manière autonome, l’histoire tragique d’un couple qui a rêvé trop haut. » Dashiel Donello, Médiapart

« La mise en scène par Véronique Bellegarde déploie une construction dramatique et une imagerie originales, dans une forme très plastique et contemporaine. Quatre tableaux colorés se succèdent dans un mouvement fluide en constante métamorphose. » Agnès Santi, La Terrasse

« Le parcours de cette femme nous touche et nous montre que la place des femmes dans la société, n'est toujours pas résolue. Une très belle mise en scène, avec beaucoup de « couleurs », et une musique, très bien choisie, qui sert la dramaturgie du spectacle. » Robert Bonnardot, Sorties à Paris

« Nous devons Farben à un jeune auteur suisse. Il y déploie une belle énergie et multiplie, de façon à la fois poétique et symbolique les éléments.(….) Belle prestation d’Hélène Delavault en Tante Otilie et surtout en chanteuse. François Clavier campe un officier glaçant. Olivier Balazuc, qui joue Fritz est impeccable et apporte une touche d’humanité à ce que son personnage a de « construit ». Gardons pour la fin la fragilité, la fougue et le jeu tout en émotion d’Odja Llorca en Clara Haber. » Gérard Noël, Regarts

  • Note d'intention

Farben associe une construction dramatique innovante et des faits historiques dont les résonances humaines et politiques sont plus que jamais actuelles : les possibles dérives de la science et du pouvoir. L’OEuvre questionne la responsabilité morale du scientifique. C’est une pièce documentaire structurée de façon architecturale et plastique, visuelle et particulièrement rythmée. Les scènes sont minutées comme une bombe à retardement.

La tension dramatique est forte et l’histoire nous touche. Les tableaux oniriques, riches, évocateurs, appellent un traitement pictural et musical. Le frottement d’une forme très contemporaine avec l’Histoire met en évidence le caractère intemporel de la question et avive notre regard. Farben est un objet artistique nouveau sur un sujet fort, abordé sans didactisme, à travers le prisme de la conscience et des émotions de Clara Immerwahr. J’ai été saisie par le destin de cette femme : une fois de plus, la folie du pouvoir, l’intérêt, l’orgueil ont eu raison des idéaux. Son suicide est un symbole fort. Il résonne comme un geste visionnaire et politique.

La pièce est composée de microséquences, comme autant de morceaux de puzzle : sept lieux différents et une centaine de séquences. Quatre tableaux colorés découpent l’histoire, titrés : Jaune citron, Vert acide, Bleu ciel, Rouge sang : les actes sont des couleurs de gaz. La mise en scène est conçue dans un mouvement fluide, en perpétuelle métamorphose. Chaque épisode rend compte de l’effet d’une couleur sur le psychisme de Clara : kaléidoscope de ses visions.

L’attribution en 1920 du prix Nobel à Fritz Haber, chimiste allemand, fit scandale : en effet, la synthèse directe de l’ammoniac qu’il avait réalisée n’avait pas seulement servi à augmenter les rendements agricoles, mais à produire des gaz de combat, nommés gaz moutarde. « La science travaille pour l’humanité en temps de paix, pour la Patrie en temps de guerre » : telle n’était pas la vision de son épouse Clara Immerwahr, figure centrale de la pièce, et première femme à obtenir en 1900 un doctorat de chimie en Allemagne. Elle avait pensé poursuivre à ses côtés une carrière de chercheur.

Lui considérait que sa place était au foyer. Mais pour Clara, qui avait fait serment de ne jamais agir de manière contraire à ses convictions, le développement des gaz de combat constituait une perversion des idéaux scientifiques. Pour Fritz, c’était là « traîtrise à la patrie ». Clara se donne la mort le 1er mai 1915. Pièce documentée, évoquant d’authentiques faits et personnages, Farben (couleurs), oeuvre récente d’un jeune auteur suisse, n’en est pas moins une pièce-rêve qui progresse par « échos, bribes, motifs, refrains, éclairs », comme autant de précipités chimiques, autant d’éclats perçant la conscience de Clara mourante.

La musique juxtapose un classicisme présent dans le texte (valse viennoise, lied de Wagner…) et une composition contemporaine de Médéric Collignon. La cantatrice, jouée par Hélène Delavault, se mue parfois en chanteuse de cabaret berlinois et interprète des chansons inédites de Frank Wedekind et de Kurt Tucholsky. La poussée des nouvelles formes artistiques heurte la tradition.

Véronique Bellegarde

Sélection d’avis du public

farben Par Martine P. - 22 novembre 2015 à 20h25

Bouleversant ,tant par le jeu des acteurs que par la mise en scéne. Plongée dans l'histoire de la science ,dela guerre, de la condition féminine...On ne ressort pas indemne ! Quelle émotions ! et on réalise que rien n'a vraiment évolué...

FARBEN de Mathieu Bertholet mise en scène Véronique Bellegarde Par VALERIE F. - 21 novembre 2015 à 14h03

COUREZ VOIR LE MAGNIFIQUE TRAVAIL DE VERONIQUE BELLEGARDE

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farben Par Martine P. (1 avis) - 22 novembre 2015 à 20h25

Bouleversant ,tant par le jeu des acteurs que par la mise en scéne. Plongée dans l'histoire de la science ,dela guerre, de la condition féminine...On ne ressort pas indemne ! Quelle émotions ! et on réalise que rien n'a vraiment évolué...

FARBEN de Mathieu Bertholet mise en scène Véronique Bellegarde Par VALERIE F. (1 avis) - 21 novembre 2015 à 14h03

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Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête

Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 174 m, Plaine de la Faluère à 366 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 13 décembre 2015

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