Extrême nudité

Paris 4e
du 7 novembre au 30 décembre 2000

Extrême nudité

CLASSIQUE Terminé

Extrême nudité est le dévoilement progressif de la passion d'une femme qui, transgressant toutes les barrières de la morale, a choisi d'aller jusqu'au bout de l'amour. Hans Peter Cloos a choisi l'intimité d'un théâtre de 70 places pour mettre en scène cette chronique de l'impossible.

Présentation
Le regard de l’auteur
Le regard du metteur en scène
Regard de leur interprètes sur les personnages

Présentation

" EXTRÊME NUDITÉ " est le dévoilement progressif de la passion d’une femme qui, transgressant toutes les barrières de la morale, a choisi d’aller jusqu’au bout de l’amour. Hans Peter Cloos a voulu l’intimité du Théâtre Essaïon pour mettre en scène cette chronique de l’impossible, immorale parce qu’Extrême.

Touchée au plus profond de son être par une passion dévastatrice, Ariane fait le choix d’aller jusqu’au bout des interdits de l’amour. Tour à tour manipulée et manipulatrice, elle entraîne dans sa ronde tous ceux qui l’aiment, bravant tous les tabous, enfreignant toutes les morales… Son credo : Donner et se donner " absolument " à l’homme qu’elle aime, vivre l’essentiel à chaque instant. Mais derrière la porte, il y a le feu : la mort. Dans l’accomplissement d’un acte à la fois subi et voulu, Ariane va perdre cet homme qui était devenu le sens de sa vie. Seule face au reste du monde, elle va devoir rendre compte de toutes ses transgressions. Un homme est là et l’interroge. Sa fille survient, elle veut savoir… Même devant eux, elle ne trichera pas et se dévoilera dans son " extrême nudité ".

Le regard de l’auteur

J'ai voulu écrire l'histoire d'une passion entre un homme et une femme, une passion folle qui les projette hors des conventions sociales, des idées reçues, du sexuellement correct - Une autre manière d'être, de vivre que j'ai traité sous une forme dramatique, théâtrale, poussée par la curiosité et l'envie dévorante de voir évoluer ces personnages en chair et en os sur un plateau.

Oui, ils existent bel et bien et se feront entendre.... malgré vos cris, vos protestations ou dénigrements peut-être !

La pièce est immorale parce qu'extrême, renversement de tout ce qu'on a appris à dire, à faire, à admettre comme si ça allait de soi. Rien ne va de soi, tout est politique. Les transgressions dont nous parle Ariane sont une invitation au rêve, à notre imaginaire, une tentative de se débarrasser de nos voiles trompeurs et hypocrites. Elle n'a de cesse avec Pierre de contester l'ordre établi, de désobéir à l'ordre social, d'affirmer sa liberté au-delà du convenable et d'accepter les risques de s'exposer. Au-delà de tous les mouvements féministes qui ont parcouru notre siècle, je dirai qu'Ariane incarne une nouvelle militante de l'amour et Pierre un nouveau Prométhée.

Christiane Liou

Le regard du metteur en scène

Le théâtre, ce sont avant tout des auteurs. Le théâtre n'est jamais hier, jamais demain ; il s'inscrit toujours dans le présent, aujourd'hui, maintenant. Quand je veux défendre quelque chose au théâtre, exiger quelque chose, imposer quelque chose, ce sont les nouveaux auteurs.

"Extrême Nudité" est le texte d'un nouvel auteur, Christiane Liou, un texte où domine le discours d'une femme qui s'expose à travers des expériences, qui veut se sentir dans son corps, à travers son corps... Une libération initiée par son compagnon qui la conduit sur le chemin de son identité et la pousse dans une passion folle à sortir de ses limites... Et cependant au fil de cette initiation aux voies de la transgression, il se tue... Pour elle ?

Il s'agissait aussi de trouver un lieu pas comme les autres pour accueillir ces personnages hors normes. J'ai sans cesse fait du théâtre dans des lieux qui n'étaient pas des lieux de théâtre : Théâtre dans des discothèques, Théâtre dans la rue... Ensemble avec Christian Boltanski et Jean Kalman nous avons produit dans le cadre du Festival d'Automne " Les belles endormies " de Kawabata dans un appartement de la rue de Rivoli. Ensuite dans un bunker sous-marin près du port de Bordeaux, j'ai mis en scène " Cabaret Schoenberg ", une production de l'Opéra de Bordeaux…

Pour " EXTRÊME NUDITÉ ", c'est à Paris, dans des souterrains, sortes de catacombes que j'ai choisi de représenter ce spectacle. Un lieu intime mais non privé... Pour une soixantaine de spectateurs. La salle du Théâtre Essaion correspond à mes attentes : le théâtre dans des espaces intermédiaires, presque clandestins...

Hans Peter Cloos

Regard de leur interprètes sur les personnages

Regard sur Ariane
Il y a ces personnages qu'on rencontre sur notre long chemin qu'on appelle notre carrière… Je n'ai pas beaucoup d'affection pour ce mot, mais c'est celui qu'on emploie. Il y a donc ces personnages à qui l’on donne un corps, une âme, une voix, un rire, une vie tout simplement.

Parfois, ils sont si éloignés de soi que le chemin est long et périlleux pour atteindre leurs pensées, pour épouser leurs gestes, pour comprendre de quoi ils sont faits. Parfois, ils sont si proches qu'ils nous tendent les bras et nous ouvrent leurs cœurs ; très vite c'est comme lorsque l’on fait l'amour pour la première fois avec un être et que tout est simple et lumineux, que les corps se reconnaissent comme s'ils avaient toujours été là l'un pour l'autre. On a très peur mais on ne peut plus reculer. On se déshabille peu à peu de toute sa pudeur - qui nous habille si chaudement. C'est le grand plongeon, sans regarder en arrière, les yeux bien ouverts vers cette amie qui nous dis ‘‘Viens’’. Voilà. C’est mon histoire avec Ariane. Suivre son fil et la rencontrer avec toutes ses contradictions de femme et de mère, ce qui est si profondément caché en nous et qui nous fait si peur.

Marianne Anska

Regard sur Esther

Le personnage d’Esther est un personnage magnifique, en ce sens qu’il est la conséquence de la logique folle de sa mère. En effet, Ariane, l’héroïne d’" Extrême Nudité " parle de sa fille comme d’une mutilation qu’elle rejette catégoriquement. Jouer le rôle d’Esther, c’est donc ne pas avoir d’autre choix que de se plier à cette logique maternelle et violente. C’est chercher sa place là-dedans - à supposer qu’il y en ait une - et créer un personnage de fille qui ne s’alimenterait, en aucun cas, de la féminité de sa mère.

Ariane n’est jamais racontée comme une mauvaise mère. C’est cette subtilité qui est la plus intéressante dans le personnage d’Esther, faisant d’elle à la fois une enfant aimée mais délaissée. Je voudrais pouvoir trouver le regard juste d’Esther sur une mère aussi sexuée qu’Ariane.

Enfin, je me pose cette question : si Ariane a rejeté sa part d’Esther pour rester femme à part entière, qu’est-ce que cela fait à Esther de ne pas porter en elle la part de sa mère ? Si le rôle d’une mère c’est de se laisser amputer par sa fille pour lui donner ce dont elle a besoin pour devenir femme à son tour – qu’est-ce qui a été refusé à Esther ? Qu’est-ce qu’il lui reste ? Et qu’est-ce qu’il reste à jouer ? Cet espace de jeu étroit est intéressant pour mon travail de comédienne. Comment faire exister Esther face à un personnage aussi dévorant qu’Ariane ?

C’est cela, à la lecture de ce texte, qui m’a semblé le plus fort à jouer, tenter de localiser ce manque. Parce que contrairement à Ariane, en ce qui concerne Esther, il ne s’agit pas d’une mutilation. D’apparence, elle est toujours intacte, entière. Mais elle porte en elle un manque invisible. C’est en cela qu’Esther me touche particulièrement, parce qu’elle est, avant tout, l’enfant d’une mère qui refuse catégoriquement sa maternité de peur de perdre une parcelle de sa féminité.

Léa Drucker

Regard sur le commissaire

Pour un comédien, participer à la création d'une nouvelle pièce est nécessairement un heureux événement, comme on dit d'une naissance. Donner son corps, sa voix, sa sensibilité, à un personnage qui n'est encore qu’une abstraction, un fantasme, un fantôme, fût-ce dans la tête de l'auteur même, ne peut se concevoir sans excitation, sans désir, sans jouissance.

En l'occurrence, " Extrême Nudité " est tellement riche des interrogations les plus fondamentales, voire les plus ‘‘inavouables’’ - parce qu'on n'ose pas les avouer et le théâtre généralement non plus - qu'elles appartiennent à la catégorie de ces pièces auxquelles il est non seulement souhaitable mais indispensable de ‘‘donner la vie’’, auxquelles il faut se donner soi-même corps et âme pour leur donner cette vie. Ainsi l'ai-je lue et relue, chaque relecture ne faisant que confirmer cette intime conviction.

Et maintenant que les fantômes deviennent créatures !

Jean-Marc Avocat

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Essaïon
6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 30 décembre 2000

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Spectacle terminé depuis le samedi 30 décembre 2000