- Un monument aux oubliés, aux abandonnés, aux sans-traces
Guidé par l’envie profonde de faire entendre d’une manière simple la puissance des histoires qui viennent à lui, Emmanuel Meirieu aime adapter les auteur.es et les fables de notre époque et créer ainsi des archétypes de théâtre inoubliables, investis le plus souvent par des êtres brisés, des marginaux grandioses et viscéralement humains.
L’histoire véritable mais peut-être ignorée par beaucoup d’entre nous, qu’il porte à la scène aujourd’hui, débute le samedi 20 août 1977, quand sur la base de lancement de Cap Canaveral, un vaisseau spatial, amarré à la fusée Titan, décolle pour l’espace interstellaire. Les astronomes l’ont appelé Voyager et fixé sur sa paroi extérieure un disque phonographique couvert d’or emportant vers les étoiles notre message aux civilisations extraterrestres. Voyager est ainsi lancé comme une bouteille à la mer dans l’immensité noire de l’univers.
Et parmi les musiques gravées sur ce disque d’or figure un enregistrement de 1927, une chanson blues de Blind Willie Johnson : « Dark was the night, cold was the ground » (Sombre était la nuit, froide était la terre). Blind Willie Johnson est mort de pneumonie à 40 ans, une nuit d’hiver de 1949, à Beaumont Texas, refusé à l’hôpital parce qu’il était noir, pauvre, et aveugle. Mais en 2012, à bord de Voyager, sa musique franchit l’espace insondable, filant à 16km/seconde au-delà du temps que nous connaissons.
Alors, quand bien même notre soleil serait mort, il pourrait encore rester une trace de nous, pour témoigner de la meilleure part de notre étrange et fascinante espèce. Comme une singulière et infinie histoire d’humanité. Pour que la voix de Willie, et celle de tous les sans voix, résonnent dans nos théâtres.
« Je voudrais que tous mes spectacles soient des monuments aux oubliés, aux abandonnés, aux sans-traces, à tous ceux que la Grande Histoire broie, puis efface, ceux qu’elle ne racontera jamais. Ces derniers dont je voudrais faire, le temps d’une représentation, les premiers. » Emmanuel Meirieu
« Le dramaturge et metteur en scène émeut aux larmes avec sa dernière création [...] Tout déborde d'humanité, de délicatesse, de finesse et de précision. » Scèneweb - Vincent Bouquet
« Le voyage poétique d’Emmanuel Meirieu questionne notre rapport au monde de demain. (...) Bouleversant ! » L'oeil d'Olivier
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