Cut / Pleurs au pays bien aimé

Saint-Denis (93)
du 3 au 5 juin 2005
1H20

Cut / Pleurs au pays bien aimé

La tentative de Cut !! est de rendre présent le contexte social de l'Afrique du sud par implications, par résonances. Hyacinthe Abdoulaye Tobio, quant à lui, exprime la douleur de son pays, le Tchad, déchiré par la guerre. Le verbe, découpé dans l’espace s’est fait chair.

Boyzie Cekwana - Cut
Hyacinthe Abdoulaye Tobio - Pleurs au pays bien aimé

  • Boyzie Cekwana - Cut (Afrique du Sud / The Floating Outfit Project)

Dans les pièces de Boyzie Cekwana, la réalité sociale de son pays, l’Afrique du sud, est toujours présente. La tentative de Cutnbsp;!! est de rendre ce contexte présent par implications, par résonances plutôt qu’en mettant l’accent sur un message. Des icônes sociales ou politiques apparaissent, mais elles sont plutôt des points d’intersection, et donc, des points d’interrogation qui jalonnent la danse.

Toutes les lignes développées dans Cut !! sont autant de germinations. Les gestes et la musique, les traditions et les identités culturelles sont mises en opposition, chaque point d’entrée est poussé à son point d’implosion puis abandonné, pour devenir à son tour un nouveau point d’entrée. Car au cœur de la démarche de Boyzie Cekwana, on trouve une volonté de décloisonner, de rendre visible les lignes de fractures : il s’agit bien d’une démarche politique, puisque tous ces vocabulaires, traditionnels ou modernes, ont eux-même une histoire, une géographie politique et historique. Parler de ces frontières, les explorer, jouer avec elles, c’est toujours comprendre où elles se rejoignent, et où un partage est rendu possible.

Ce partage nécessite une mise à l’épreuve de la perception, c’est à dire de l’ensemble des regards impliqués : chaque ligne commencée peut être poursuivie par les danseurs, par les musiciens et reprise par le public. « Coupez ! », dit le titre : ce n’est pas comme une clôture qu’il faut l’entendre mais comme un glissement constant, de débuts en débuts, sans fin.

Gilles Amalvi

Chorégraphie : Boyzie Cekwana
Musique et interprètes : Madala Kunene (guitare acoustique), Bernard Mndaweni (basse électrique)
Danseurs : Desire Davids, Boyzie Cekwana
Durée : 60 minutes

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Pour exprimer la douleur de son pays, le Tchad, déchiré par la guerre, Hyacinthe Abdoulaye Tobio est parti du livre de son compatriote Koulsy Lamko, La phalène des collines. Les mots se sont frayés un chemin, devenant des gestes, puis des mouvements, et arrachant une danse à la terre et au sang. Le verbe, découpé dans l’espace s’est fait chair.

Pour ce chorégraphe, la danse n’est pas seulement une émotion, mais aussi une écriture, un message. Ecartelée entre le passé et le présent, entre danse traditionnelle et écriture contemporaine, cette pièce nous fait entendre un rythme, un contre-temps, en lutte permanente contre lui-même.

« Nos corps à corps sont ceux de nos luttes contre le temps. Duel absurde ! C’est en réalité un duo que nous bâtissons, même contre notre gré », écrit Koulsy Lamko.

Ce solo est aussi un duo, une danse de groupe : danser à plusieurs dans un seul corps, incarner la souffrance de tout un peuple. Tomber pour se relever, danser pour « tromper le temps ».

À l’image du « peintre sculpteur » évoqué par le texte, qui « jette des esquisses, caresse, dessine, s’enfonce dans le bois », les mains vides du danseur nous servent de guide. Mains qui tentent de prendre, qui s’ouvrent pour ne rien recevoir, qui se ferment, se posent sur le sol, cherchant à le saisir, à le frapper pour attraper les images d’une enfance disparue.

Gilles Amalvi

Chorégraphie et interprétation : Hyacinthe Abdoulaye Tobio
Voix et assistante chorégraphique : Pepe Shantala
Réalisation Vidéo : Ivan Boccara et Aude Moreau
Musique : Roberto Manes, Tam-tam foli, Pyramique
Texte : extraits de Koulsy Lamko
Durée : 20 minutes

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Spectacle terminé depuis le dimanche 5 juin 2005

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