Cinq clowns

du 19 mai au 20 juin 2004

Cinq clowns

Pièce de théâtre déjantée, Cinq clowns est un hommage au polar américain. Drôles, cruels, lyriques, violents, touchants, pathétiques, immoraux, les personnages de la nouvelle création de la Compagnie Parallèles nous plongent avec délectation dans l’univers noir du crime organisé, fantasment Hollywood, se retrouvent en enfer… enquêtes, interrogatoires, amour, mort et… dessins animés.

Rêverie hollywoodienne déjantée
Le matériau

Les clowns

Note de mise en scène

L’enfance trouble de cinq clowns doit affronter l’univers très noir du crime organisé. Pire, ils se retrouvent en enfer. Enfer d’un monde corrompu, froid et violent. Enfer de crimes bestiaux décrits jusqu’au moindre détail. Air irrespirable. Seuil de tolérance, zéro. Amours calculatrices ou condamnées.

Mais dans cette nuit noire, des cœurs humains battent. Les clowns, cruels, touchants, drôles, crétins, tendres, pathétiques, immoraux, excités, trop bavards, trop muets, trop homos, trop hétéros, trop animaux, trop apeurés, trop violents !

Ils rapprochent avec délectation le tendre et le brutal, fantasment Hollywood, enquêtes, interrogatoires, amour, mort et... dessins animés.

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Ross Macdonald, James Ellroy, Michael Connely. Le premier m’a donné le goût du détective privé muré dans sa solitude, à la recherche du bien, jetant par-ci par-là une sentence philosophique désenchantée. James Ellroy a heurté ce chaleureux ronron en répandant ouvertement le mal et le crime dans les rangs de la police et de la justice pour en faire le thème central de ses romans. Michael Connely a la sensualité de l’un et le penchant pour l’atrocité de l’autre.

Tous trois font évoluer leurs détectives autour d’un Los Angeles glauque et dépravé. En « surfant » de l’un à l’autre, on a l’impression de connaître intimement les lieux, la sécheresse et la poussière, la direction du vent, le nom des autoroutes, les quartiers riches et les quartiers pauvres.

J’ai toujours désiré transcrire cet univers sur scène. Il a toujours résisté : il y a un tel nombre de personnages, un tel besoin de détails. Mais grâce aux clowns, j’ai trouvé le biais.

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Je les ai découverts dans un précédent projet que j’ai mis en scène : Monte-Cristo, spectacle franco-tchèque, créé en France au TILF et à Prague au Théâtre DISK.

Il ne s’agissait pas d’un élément entièrement nouveau : dans tous mes spectacles, on peut observer un jeu aimanté par des situations poussées au tragi-grotesque. Mais de là à mettre de vrais nez rouges - c’est comme faire une déclaration d’amour.

Monte-Cristo m’y avait obligée au regard des énormes différences culturelles entre les comédiens français et tchèques. Il fallait clairement annoncer le mode de communication, il fallait se rencontrer « quelque part » et, surtout, trouver comment transcrire en deux heures et deux langues les trois tomes du roman de Dumas !

Aujourd’hui, j’ai voulu conserver ce mode d’expression parce que les clowns peuvent
- vivre des états affectifs extrêmes
- véhiculer l’imaginaire d’un auteur
- raconter une histoire excessivement compliquée
- rendre son authenticité à un cliché
et qu’ils font tout cela avec plaisir et distance.

Dans Cinq Clowns, j’explore leur capacité à être lyriques et violents ; leur capacité à raviver les peurs du public.

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Je trouve excitant d’assembler deux puissances discordantes : le drôle et le brutal. Avec le traitement clownesque, je ne veux ni m’éloigner ni me moquer des polars, au contraire je les prends très au sérieux. Les clowns me le permettent. Ils ne sont que vérité, immédiateté, authenticité.

Le spectacle se compose d’une partie labyrinthique :
Les noms, les dates, les événements. Nombreux sont les fils de l’intrigue qui se nouent dans le passé... Un numéro de professeur-clown qui tente d’expliquer toute la trame de l’histoire. On n’a pas le temps de réellement comprendre - ou juste intuitivement. On sentira à quel point c’est compliqué, encastré, serré. Et aussi, à quel point cet univers est créé de coups, de chantages et de meurtres.

D’une partie profondément lyrique :
Les atmosphères de spleen, de nostalgie, d’amour condamné. Peu de mots. La maladresse innée des clowns en pleine contradiction avec l’obligation d’être beaux, élégants, ténébreux. La musique terriblement lente, les ombres des stores vénitiens, les hectolitres d’alcool, les larmes, la solitude.

Viennent ensuite les situations dramatiques :
L’interrogatoire d’un homme innocent. La brutalité physique et psychologique de cet interrogatoire est saisissante, et mène l’homme à sa perte, moralement parlant. Un danger tel qu’il oblige des amants à prendre une décision fatale pour leur amour. La mort d’un flic pris au piège de sa différence.

Ses exemples illustrent l’abîme qui existe entre la gravité des situations et l’univers du clown. C’est le pari de ce projet, c’est le cœur de l’aventure.

La musique jouera un grand rôle. Il faudra citer par exemple les Adagio d’Albinoni et de Barber. Je pense aussi à une autre musique, plus urbaine, aux accents existentiels, légèrement monotone, entre désir et épuisement (comme les personnages des polars les plus noirs). Je pense au rap sombre et ironique d’Oxmo Puccino et à son album L’amour est mort.

Le plateau sera nu : pour donner toute sa liberté à l’imaginaire des clowns, il ne faut les encombrer d’aucun décor. Par contre, le travail avec les accessoires et les éléments de costumes est fondamental et fera intégralement partie du jeu.

Maria Zachenska

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Spectacle terminé depuis le dimanche 20 juin 2004

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