Caserio Anarchiste

Paris 18e
du 8 janvier au 2 mars 2003

Caserio Anarchiste

Le dimanche 24 juin 1894 Lyon est en fête. Alors que le Président du Conseil des Ministres, Casimir Perrier, a inauguré l'Exposition Internationale, la ville va recevoir le Président de la République, Sadi Carnot ! Il est 21h, beaucoup de monde se presse sur le passage du cortège qui entoure la calèche du Président. Dans la foule, un homme bouscule ses voisins, s'élance sur la chaussée et, sans être intercepté, atteint la calèche…

Les faits
Note d'auteur
Intentions de mise en scène
La presse

Le dimanche 24 juin 1894 Lyon est en fête.

Alors que le Président du Conseil des Ministres, Casimir Perrier, a inauguré l'Exposition Internationale, la ville va recevoir le Président de la République, Sadi Carnot !

Il est 21h, beaucoup de monde se presse sur le passage du cortège qui entoure la calèche du Président. Dans la foule, un homme bouscule ses voisins, s'élance sur la chaussée et, sans être intercepté, atteint la calèche.

Il porte à Sadi Carnot un seul coup de poignard, laisse tomber son arme, crie "Vive l'Anarchie !" et tente de s'enfuir. Il est aussitôt arrêté.

C'est Santo Caserio.

Caserio est né en Italie d'une famille modeste. Après quelques démêlés avec la justice italienne pour propagande anarchiste, il est condamné pour avoir distribué à des soldats des brochures incitant à la révolte, à la désertion, à la désobéissance.

Après une remise de peine, fuyant ses obligations militaires, il prend la fuite et s'expatrie via la Suisse puis la France.

Il a une vingtaine d'années quand il se retrouve à Montpellier puis à Sète avec un certificat d'apprenti boulanger. Il s'infiltre dans des réunions occultes mais se positionne en franc-tireur; il voit peu de gens, passe le plus clair de son temps à se nourrir d'ouvrages proscrits et c'est dans ces interdits qu'il puise la détermination de l'acte : La propagande par le fait !

Caserio, avec les 30 francs que lui a rapporté la "boulange" à Sète, achète un couteau, prend le train pour Vienne et n'ayant plus assez d'argent termine à pied le voyage avant de commettre son crime.

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-Tiens, tu liras ça.

Xavier Lemaire, un de mes interprètes de l'Heure verte (et metteur en scène reconnu) venait de sortir de scène et me tendait le livre de Pierre Truche L'Anarchiste et son Juge (livre relatant l'assassinat de Sadi Carnot par l'anarchiste Santo Caserio et reprenant l'intégralité du procès-verbal qui a suivi l'arrestation de l'assassin).

-Il y a une pièce à faire. Si le cœur t'en dit…

Le cœur m'en a dit.

A la troisième lecture, je me suis pris à lire entre les lignes de ce procès-verbal ce qui n'était que suggéré, ce qui stimula mon imagination et ma passion pour le XIXème siècle.

Le juge d'instruction Benoist, consigne les faits dans un style impersonnel et froid, sans fioritures. Comme il se doit lors d'un interrogatoire, Caserio et son juge se parlent avec réserve, enfermés chacun dans leur tour d'ivoire.

Je les ai humanisés en leur rêvant un passé.

J'ai inventé les personnages de Rosa et du geôlier afin de prolonger la pièce au-delà des quatre murs de la prison, créant ainsi un lien avec l'extérieur.

Un homme a assassiné un président. Il sera jugé et exécuté.

J'ai saisi le prétexte de cette histoire simple pour brosser une peinture de cette époque dans le style naturaliste cher à Zola ou à Maupassant.

En toute impartialité.

Les anarchistes y trouveront leur miel, les bien-pensants aussi. Je souhaite que cette opportunité permette aux autres, les plus nombreux, de poursuivre leur recherche de la vérité.

Roger Défossez

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Un homme un jour décide de la mort d'un autre. Acte terroriste effroyable, aboutissement d'un idéal, exaltation de la jeunesse, crétine folie, conséquence d'une société injuste, acte ordinaire d'un être peu ordinaire…

Il y a évidemment beaucoup à dire et la résonance de cet acte, un siècle plus tard, reste d'actualité.
Ce fait historique a perturbé des générations entières. Il me paraît intéressant théâtralement, de refouiller cette époque. 
Roger Défossez a écrit de cet évènement une pièce passionnante où la vérité historique côtoie l'authenticité théâtrale alliant le doux et l'amer, le cocasse et l'implacable, l'anecdote et le sérieux pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment un " Théâtre d'Acteur " !
Qu'est-ce que l'anarchie ? Quel idéal pour une société ? Qui sont les terroristes ? Misère et richesse sont-elles perpétuellement opposables ? Jeunesse, folie et conviction politique peuvent-elles être les seules critères d'un assassinat ? Que représentent les mots : famille, solitude, émigration, travail, patrie lorsque l'on a vingt ans ? quelle place pour le quotidien au milieu de l'Histoire ?
C'est donc un spectacle réaliste, intimiste et exalté que je recherche, très à l'écoute du texte humaniste et coloré de Roger Défossez et de la personnalité des acteurs.

Le décor représentera, dans un premier temps, une rue de Lyon avec un Castelet de Guignol.

Un homme joue de l'accordéon, Guignol, p'tit Guignol et Madelon jouent en prologue l'assassinat de Sadi Carnot; théâtralité et histoire se mêlent… 

Noir, éclair…

Le castelet et la rue ont disparu, nous nous retrouvons dans la prison Saint-Paul, ambiance sale, réalité.

Les interrogatoires commencent, ombres et lumières sur les visages se contrastent…

Caserio finira la pièce seul face au public, uniquement éclairé au visage, qui, sur la fin de sa déclaration s'éteindra violemment…
La lame de la guillotine coupe une tête. 

Le son d'un accordéon ponctuera les différents tableaux.

Les personnages auront des silhouettes à la Daumier, les costumes s'inspireront de l'époque.

Xavier Lemaire

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" Caserio, qui assume pleinement son acte, espère qu'il permettra à son idéal de se diffuser. [...] Une utopie qui ne peut fleurir que dans le coeur d'un jeune homme de 20 ans, ou un idéal qui mérite qu'on y réfléchisse un peu ? " La Marseillaise - L. Mallet

" [...] on ne nous dit pas seulement l'histoire pour le plaisir de l'histoire. Au-delà du souvenir, au-delà de la création, il y a un message de tolérance. De méfiance envers les intégrismes de tous poils. Définitivement contemporain. [...] Du travail d'orfèvre. " Le Dauphiné (Vaucluse) - Karine Prost

" Une interprétation forte, qui permet au spectateur de comprendre, instantanément, ce courant de pensée qui a marqué le XIXe siècle. [...] Les comédiens accentuent, par leur naturel, la dimension tragique du destin de Caserio. " La Provence - Marie-Cécile Bérenger

" Sacrifice humain toujours d'actualité, à tel point que l'on se coule en ce 19e siècle et cette geôle de Lyon avec une étonnante facilité. " L'Hebdo Vaucluse - D. Rousseau 

" Caserio anarchiste, est plus qu'une réussite : un évènement. [...] On voit à quel point la réussite d'une telle pièce tient à la magie même du théâtre. [...] Caserio anarchiste, ou quant l'art dément l'impuissance et la résignation devant l'histoire. " Radio Méditerranée - André Malamut

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Informations pratiques

Sudden Théâtre

14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris

Spectacle terminé depuis le dimanche 2 mars 2003

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