Carco ou le Verlaine de la rue

Paris 18e
du 14 mars au 14 avril 2007
1h

Carco ou le Verlaine de la rue

Des mots et des notes empreints de lumières et d'obscurs. C’est le récit de L’Homme traqué (1922) qui sert de trame narrative à ce spectacle de cabaret. L’errance du garçon boulanger François Lampieur, assassin minable poursuivi par son ombre bien plus que par la police, nous entraîne dans une déambulation nostalgique à travers une ville en soi théâtrale, qui est davantage Paname que Paris.

L'intrigue
Note de l'auteur
De la musique sur un univers sonore
Atmosphère !

  • Cabaret bohème

Des mots et des notes empreints de lumières et d'obscurs. C’est le récit de L’Homme traqué (1922) qui sert de trame narrative à ce spectacle de cabaret. L’errance du garçon boulanger François Lampieur, assassin minable poursuivi par son ombre bien plus que par la police, nous entraîne dans une déambulation nostalgique à travers une ville en soi théâtrale, qui est davantage Paname que Paris.

Au fil du texte surgissent des portraits en chanson de prostituées, de truands, de criminels, ombres de la rue et de la nuit dessinées par Carco. Les textes de ces chansons sont extraits de La Bohème et mon coeur, premier recueil de vers de Carco, paru en 1912.

La musique composée et interprétée par Thierry Ravassard permet à la comédienne, Dominique Michel, d’explorer toutes les facettes de sa voix et d’utiliser aussi bien la voix parlée que la voix chantée - dans une mise en scène pertinente calligraphiée par Jean-Louis Jourdain.

  • L'intrigue

Cette nuit, pour la première fois, Lampieur a quitté son travail. Oh pas longtemps, quelques minutes avant minuit. Un crime minutieusement organisé : quels sont ses mobiles ? rompre l’isolement, prouver son audace et sa supériorité, le tirer de sa détresse ? Nul ne le saura jamais.

Dans l’obscurité poisseuse et glacée d’une nuit d’hier, il est sûr que personne ne l’a vu et surtout entendu. C’est lui, l’ouvrier modèle , à la conduite irréprochable, régulier et toujours ponctuel, taciturne mais un peu bourru, qui étouffe la concierge de la maison voisine et dérobe l’argent des loyers du trimestre.

Cette trame narrative de L’Homme traqué permet à Dominique Michel et à Thierry Ravassard de ponctuer le récit de portraits en chansons, la plupart extraits du cycle de poèmes La bohème et mon coeur, premier recueil de vers de Carco, paru en 1912.

« Le génie de sa langue, comme chez Colette, est un don : c’est une belle voix, et cette beauté dans la forme donne une haute qualité morale à tout ce qui en provoque l’usage. »

Pierre Mac Orlan

  • Note de l'auteur

« J’ignore comment se développe chez la plupart de mes confrères, la première idée d’un roman. Chez moi, elle part toujours d’un fait, d’une conjoncture vécue. Chaque fois que j’empruntais le raidillon de la rue Tholozé pour gagner les sommets de la Butte, j’apercevais à gauche, dans le sous-sol d’une boulangerie, un geindre qui enfournait les pains. Il était tard.

Une grande lumière montait du soupirail. Des fi lles qui rentraient se coucher, s’arrêtaient devant le fournil, jetaient des sous. Elles tiraient de ,leurs sacs une fi celle qui descendait le long du mur comme une araignée au bout de son fi l. Quand elles la remontaient, un morceau de pain chaud ,se balançait alors à son extrémité. Cette image que chaque nuit il observait avec le plus grand intérêt, lui donna l’idée d’écrire un roman ».

Francis Carco

L’auteur se souvenait aussi de l’assassinat de la concierge de la rue d’Orchampt. A partir de ces deux éléments, l’Homme traqué vient de naître dans l’esprit de Francis Carco, un oeuvre majeure qui va lui apporter ses lettres de noblesse. Publié en 1922, elle a obtenue le Prix de l’Académie française.

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  • De la musique sur un univers sonore

Sans s’attacher à une esthétique particulière, Thierry Ravassard a conçu les chansons de ce spectacle dans une sorte de Sprech Gesang, procédé qui permet à la comédienne d’explorer toutes les facettes de sa voix et d’utiliser, comme bon lui semble, aussi bien la voix parlée que la voix chantée.

S’inspirant des poèmes de Francis Carco, son écriture musicale s’est tenue à la frontière entre le mélodrame – forme très utilisée au début du siècle et pendant toute la seconde moitié du XIXe siècle – et la chanson à texte.

Comme la poésie et les romans de Francis Carco fourmillent d’indications sonores, ces fameux « précieux bruits de Paris... ces sons lents qui mettent des siècles pour atteindre nos oreilles » chers à Pierre Mac Orlan, Thierry Ravassard et Christophe Germanique ont imaginé et conçu une bande sonore qui accompagne, en discret contrepoint, l’ensemble du récit.

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  • Atmosphère !

La littérature délimite un univers dont on ne pourra plus dire qu’il n’a pas existé. Francis Carco est un romancier dont la vie se déverse dans ses écrits.

Ses phrases auréolent celles et ceux qui attendent tout le jour, comme un paradis, les illuminations artifi cielles. Elle(s) et il(s) ont du goût pour l’ombre avec juste ce qu’il faut de lumière
pour laisser aux choses, aux paroles et aux gestes ce qu’ils doivent garder d’incertain, de changeant, de troublant pour être pleinement expressifs. Il fut un temps où la capitale des mauvais garçons, de artistes sans le sou, des exilés et des fi lles qui connaissent la chanson, était Paris.

Là, chacun savait que le fortuné et l’infortuné, dialoguaient intarissablement sur la vie. Francis Carco fut un témoin privilégié de cette époque que le seul nom de « Paname » a immortalisée. Les éléments du grand mythe sont toujours vivants en chacun de nous et dans tous les pays. Aussi lorsque Dominique Michel prête corps et voix au célèbre roman de Carco L’homme traqué et que le pianiste Thierry Ravassard l’invite à des parenthèses musicales et vocales, dilatant l’existence des personnages, on est d’emblée en terrain familier, heureux d’une rengaine retrouvée.

C’était une époque où triomphait de par le monde un parler plein de saveur et d’impertinence qui connaissait son Verlaine et aimait les provocations de son Rimbaud. On venait de tous les points de l’univers s’encanailler à Paris d’où l’on repartait avec une manière d’être... et des tableaux !

Une voix et une célèbre réplique ont à jamais saisi ces instants : « Atmosphère ! Atmosphère ! est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ». Arletty, près d’une écluse, face à un hôtel miteux, a lancé pour toujours un cri. Trivial, spontané, présentant une menace : la puissance d’une drogue, gratuite, naturelle et vitale à l’âme humaine : la nostalgie.

J-P.J

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10, place Charles Dullin 75018 Paris

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  • Bus : Anvers - Sacré Coeur à 108 m, Yvonne Le Tac à 136 m, Trudaine à 256 m
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10, place Charles Dullin 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 14 avril 2007

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