Cage circus

" Le jour de Noël, ma mère m’a dit : " J’ai écouté ton disque plusieurs fois. Après avoir entendu tout ce que tu racontes de ton enfance, je n’arrête pas de me demander : en quoi est-ce que j’ai manqué à mon devoir ? "

John Cage - L’indéterminé.

" Lequel est le plus musical, un camion qui passe devant une usine ou un camion qui passe devant une école de musique ? " C’est une des questions que posait Cage dans une conférence à sa façon. Ce diable d’homme qui se sentait à l’étroit dans la culture américaine des années 30, qui faisait des discours sur rien puis des discours sur quelque chose, qui aimait les sons et pas la musique, qui trouvait Erik Satie et Marcel Duchamp indispensables à notre monde, qui était fasciné par le bouddhisme et les champignons, les oracles chinois et Merce Cunningham, qui faisait des percussions avec les objets et théâtralisait la musique électroacoustique, ce diable d’homme a traversé le XXe siècle en éternel rebelle, amoureux d’expériences (en tout genre). Benoît Bradel et ses complices aiment le théâtre quand il croise la danse, le cirque, le music-hall. De leur découverte de l’œuvre à multiples facettes de John Cage est née l’idée d’un cirque d’objets avec numéros qui mêleraient les facéties de John Cage et de ceux qu’il admirait, Satie et Duchamp, des petites et des grandes histoires, des nouvelles règles du jeu, le hasard, le sérieux et la loufoquerie. Parions qu’ils feront mentir Erik Satie qui ironisait : " Pourquoi est-il plus facile d’ennuyer les gens que de les amuser ? "