Borges + Goya

du 8 mai au 3 juin 2006
1H15

Borges + Goya

Spectacle en espagnol surtitré et en français. Rodrigo García, l’enfant terrible du théâtre, revient assagi. Ce spectacle composé de deux monologues, inspirés par deux artistes essentiels dans sa vie, est sans doute des plus aboutis.

Spectacle en espagnol surtitré et en français.

Deux monologues inspirés par deux artistes essentiels
Plutôt Goya que n’importe quel enfoiré

Que font Borges et Goya ensemble ?

Rodrigo Garcia, l’enfant terrible du théâtre qui depuis quelques années déjà laisse derrière lui les plateaux de théâtre dans un état apocalyptique, revient assagi, pas dans ses textes qui redisent les mêmes obsessions, les mêmes mises en garde - la société de consommation, l’inculture, le foot - mais dans le rapport qu’il établit avec le spectateur à qui il propose avant tout d’écouter.

Voici donc un spectacle composé de deux monologues, inspirés par deux artistes essentiels dans sa vie : Goya dont les oeuvres exposées au Musée du Prado l’empêchent de dormir et Borges le grand écrivain argentin aveugle dont il suivit avec passion les conférences lorsqu’il était adolescent en Argentine mais dont le désengagement politique le mit toujours en rage.

Les spectateurs cernés par une pelouse verte, mis en condition par une vidéo inspirée par le tableau de Goya Duel à coups de gourdin, écouteront Nicolas Bouchaud en maillot de l’Atletico leur raconter la folle journée qui a commencé par la proposition qu’il a faite à ses fils : « il faut qu’on aille au Prado un de ces soirs » à quoi ils ont répondu que ce serait une bien meilleure idée d’aller à Disneyworld.

De l’autre côté de la pelouse, une vidéo les conduira ensuite vers Juan Loriente, porte-parole d’un Rodrigo Garcia qui revit sa passion pour Borges dont il comprend tout à coup qu’il ne pouvait décrire la réalité puisqu’il ne la voyait pas. Deux monologues pour mieux comprendre les fascinations et les rages qui animent Rodrigo Garcia.

Par Rodrigo García y La Carnicería teatro.

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Je préfère que ce soit Goya qui m’empêche de fermer l’oeil plutôt que n’importe quel enfoiré.
Je préfère que ce soit Goya qui m’empêche de fermer l’oeil plutôt que ce soit Adidas, Findus, Volkswagen, la voisine, un salaud qui prétend être mon ami ou une connasse qui n’arrête pas de répéter qu’elle m’aime.
Si je n’arrive pas à fermer l’oeil de la nuit, autant que ce soit à cause d’un tableau de Goya.
Et pas à cause d’une bagnole que je ne peux pas me payer.
Ni parce que j’ai bouffé de la viande en conserve sans même la réchauffer et que maintenant je me sens mal.
Ni parce qu’une fois de plus je m’y suis pris trop tard pour les soldes et que j’ai raté le moins cher du pire alors qu’on n’a pas les moyens d’acheter autre chose.

Rodrigo Garcia, Je préfère que ce soit Goya qui m’empêche de fermer l’oeil plutôt que n’importe quel enfoiré,
traduit de l’espagnol par Christilla Vasserot

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Yo tampoco no entiendo qué hacen estas dos cosas juntas, Borges y Goya.
Borges surgió porque me pedían hablar bien del escritor famoso para un acto oficial en Madrid, el centenario de su nacimiento.
Hice lo que pude: expresar mi admiración por su estilo y mi rabia ante sus graves descuidos cívicos: si tienes voz en un momento donde nadie tiene voz, cuando se mata impunemente a tu lado y a los tuyos, lo natural es usarla.
Borges me enseñó que el amor a la obra de uno está por encima de salvar una vida ajena: me explicó la infamia, que en tantas obras había desaprobado.
Prefiero que me quite el sueño Goya a que lo haga cualquier hijo de pute es un texto por encargo de una revista francesa. Al mismo tiempo hice una película, una videoinstalación en realidad.
Pensé en el cuadro “duelo a garrotazos”. En la película solamente intentamos aproximarnos a la atmósfera del cuadro. Reflejar densidades, aire “pesado” y gente en soledad dando golpes al aire.

El texto es otra cosa. El retrato de un perdedor maravillosamente loco. A tal punto que no creo que sea un perdedor: solo pasa que no tiene dinero …y es del Atlético de Madrid.

Rodrigo Garcia

Moi non plus je ne comprends pas ce que font ces deux choses ensemble : Borges et Goya.

J'ai écrit Borges parce que l'on m'avait demandé de dire du bien de cet écrivain célèbre pour une cérémonie officielle à Madrid, à l'occasion du centenaire de sa naissance. J'ai fait ce que j'ai pu : exprimer mon admiration à l'égard de son style et ma rage à l'égard de ses graves manquements civiques : si tu as de la voix au moment où personne n'en a, lorsque l'on tue impunément à côté de toi, ceux qui sont proches de toi, il est naturel d'en faire usage.

Borges m'a appris que l'amour d'une oeuvre à soi vaut plus qu'une vie d'autrui sauvée : il m'a expliqué l'infamie, qu'il avait désapprouvée dans nombre de ses écrits.

Je préfère que ce soit Goya qui m'empêche de fermer l'oeil plutôt que n'importe quel enfoiré. Ce texte m'a été commandé par une revue française. Au même moment, j'ai réalisé un film, une installation vidéo plutôt. Je pensais au tableau de Goya où deux hommes se battent en duel à coups de gourdins. Dans le film, nous avons seulement tenté de nous approcher de l'atmosphère du tableau. Refléter des densités, l'air « pesant » et des gens qui depuis leur solitude donnent des coups dans les airs. Le texte, c'est autre chose. Le tableau d'un perdant merveilleusement fou. Au point que je ne le vois pas comme un perdant : c'est juste qu'il n'a pas d'argent... et qu'il est de l'Atlético de Madrid.

Rodrigo Garcia, traduit de l'espagnol par Christilla Vasserot

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Théâtre de la Cité Internationale

17, boulevard Jourdan 75014 Paris

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  • Bus : Cité Universitaire à 223 m, Stade Charléty - Porte de Gentilly à 320 m, Jourdan - Montsouris à 358 m
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Théâtre de la Cité Internationale
17, boulevard Jourdan 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 3 juin 2006

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