Au-delà du son

Paris 15e
du 4 octobre au 9 novembre 2008
1h10

Au-delà du son

Une artiste s'adresse au public, veut communiquer sur... la communication ! Elle joue avec les mots. Elle prend des contre-sens, nous prend en double sens. Mais les mots suffisent-ils pour dire ? Et si ce n'était que le son, au-delà des mots qui nous permettait de toucher l'Autre ? Folies et chansons. Un spectacle qui swingue d'humour et de musique.

L'Autre
Synopsis
Note de l'auteur
Note de mise en scène

  • L'Autre

D’abord, il y a moi. Puis il y a les gens.
Nous essayons de communiquer.
Mais les mots sont vains. Ils sont maladroits, ils ne savent pas.
Le son, lui, sait. Aller directement du producteur au consommateur.
Le Consommateur de son, c’est elle, c’est lui là, c’est l’Autre.
Et c’est Les Autres, Les Gens.
Les gens que je ne connais pas mais à qui je voudrais dire.
L’ Autre que je connais mais je ne sais pas quels mots lui donner.
Eh ! L’Autre ! c’est pour toi que j’ écris ! ne t’en va pas !
J’ai gardé pour toi un vieux reste de romantisme dadaïste périmé que
j’ai retrouvé au fond de la poche de mon manteau de l’hiver dernier.
Tiens ! je t’en fais cadeau !
Tu viens jouer avec moi ?

  • Synopsis

Le public a pris place dans la salle. Sur la scène encore déserte, une lumière s’allume. Dans la salle on entend alors le grincement impatient d’une chaise. Puis une femme excentriquement élégante se lève et, en proie au désir piaffant de profiter de cette tache de lumière et de cette scène déserte, se fraie un chemin parmi les fauteuils et fait irruption sur scène. Pour voler l’occasion de s’accaparer le public et lui dévoiler une chose vraiment importante, ou peut-être seulement pour jouer un peu... avec lui. Ou peut-être est-ce de l’amour ?

Seule, sur scène, elle fait face au public. Curieuse. Curieux. Les yeux dans les yeux. Mais… comment se parler ? Et qu’est-ce qu’elle cherche à dire ? Que cherche-t-elle ? Mmmm... comment dire ?! A travers mille double sens et non-sens. Mais les mots suffisent-ils pour dire ? Et si ce n’était que par le son, au delà du sens des mots, qu’on pouvait parvenir à toucher l'Autre ? Ses mots sont pleins d’esprit(s) et sa voix est pleine de passions. Et alors le son fait sens. Sens-ible. Sens-uel.

Elle joue. Elle joue... avec les mots. Le piano tout à côté, attend en avançant ses touches noires et blanches vers elle. Elle lance ses mots devant le public comme le jongleur ses oranges, s'amuse, les rattrape les uns après les autres, les relance en jubilant, regardez comme ils s'élèvent joliment dans les airs ! ... attrapez-les à votre tour... Et soudain elle les abandonne, patatras ! Ils tombent les uns sur les autres, roulent encore un instant puis c'est le silence.

Le son, les mots, le silence. Faire face au son des mots, au sens des mots, au silence derrière les mots. Alors, les mots deviennent mouvements, ils animent sa fine silhouette telle une écriture hiératique du corps. Les mots dansent, ils sonnent et tapent sur le sol : que veut cette femme ? "Attendez, je cherche, semble-t-elle dire. Qu'est-ce qui me traverse ? D'où cela vient-il ? Des mots ? De ma voix ? Du piano ? De vous ?". Elle joue. Elle joue…avec le feu. Elle allume les rires dans la salle, et puis encore et encore. Elle chante et brûle d’amour et de musique. Elle brûle les étapes et les notes s’entrechevauchent et " ils courent, ils courent les doigts de la pianiste" et les chansons s’enchaînent et "elles courent, elles courent les notes dans les oreilles…" et puis elles courent dans le corps, elles courent, elles courent jusqu’au coeur.

Parfois la femme s’assoit, frappe de son pied sur le sol, parfois elle se lève, cherche, tourne autour d'elle-même, elle change d’humeur, elle change de personnage. Voix féminine, voix masculine, soudainement aphasique, sorcière, fée, elle danse, joue, brouille les pistes, et nous regarde, nous parle, nous interroge encore.

Puis elle se détourne lentement, nous tourne ostensiblement le dos, se fait plus grave, revient au piano, lui abandonne sa solitude, laisse filer sa voix qui ondoie, monte, descend en tournoyant, se repose un instant puis chute et fonce vers les ombres. Et la mélodie danse.

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  • Note de l'auteur

Dans Au delà du Son, je parle de moi, des autres, de musique, du piano. De l’artiste, lieu de croisement entre son soi, son public et son ailleurs ; de l’Artiste et de l’artiste, être humain parmi les humains.

Je veux dénoncer les limites du langage en tant que moyen de communication. Et la communication se fait au moyen des cinq, voire des six sens. Et parfois aussi il faut faire recours aux doubles sens, ou aux contre-sens…du moment que ça a du sens… !

L’écriture d’Au delà du Son se veut une écriture poétique et ludique qui s’offre au plaisir de tous les sens de son destinataire.

La 1ère ébauche de mon spectacle était une performance solo de 25 minutes, à partir d’un texte que j’avais écrit sur le sens du son, incluant des improvisations théâtrales et musicales, vocales et pianistiques.

A cette première ébauche, j’ai ensuite ajouté d’autres textes, et je me suis interrogée sur l’opportunité d’y incorporer de la musique écrite. De fait, certaines chansons se sont imposées d’elles-mêmes, tant par la beauté de leur musique que par leurs paroles qui faisaient écho aux textes dits.

C’est ainsi que j’ai introduit dans la structure de la pièce des chansons de mon répertoire, dont certaines de ma composition. Pour porter le spectacle à la scène, j’avais besoin d’un travail corporel en profondeur, d’une véritable recherche sur le sens du geste, complément indispensable à ma recherche sur le sens du son. Mais comment et par qui faire mettre en scène un spectacle dans lequel l’improvisation tient tant de place ?

J’avais apprécié le travail de Caterina Perazzi dans sa création de danse-théâtre Solo for Shadows. Elle-même s’était montrée intéressée par ma démarche après avoir assisté à l’une de mes performances. J’ai trouvé en elle quelqu’un qui, tout en étant familiarisé avec l’improvisation, possède un langage de mise en scène très ancré dans le travail corporel et la mise en espace.

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  • Note de mise en scène

Au delà du Son est un cabaret musical. Dans ce spectacle nous avons voulu pousser les limites du genre, lui donner des dimensions empruntées à d’autres formes de spectacle, y poser un regard nourri des expériences de la danse et de la création contemporaine, tout en gardant comme précieuse l’immédiateté de ce genre.

Au début de ma collaboration avec Christine sur ce projet, j’ai d’abord assisté à un filage du parcours des textes, parties musicales et chansons constituant la structure du spectacle.

J’ai retrouvé la fantaisie vocale et musicale que je lui connaissais, la folie élégante de sa présence sur scène, le contraste entre sa stature « altière » et son côté décoiffé, irrévérent ; ce sens de l’absurde par lequel elle sait raconter tant de choses et d’émotions.

Ce parcours avait une dynamique interne qui tenait déjà la pièce du début à la fin. Il s’agissait maintenant d’aller explorer ensemble plus en profondeur les différents moments du spectacle ; de pousser parfois les possibilités du texte jusqu’aux extrêmes, d’accompagner l’interprète pour qu’elle puisse aller au delà du point de vue de l’auteur.

Et en même temps il était primordial de creuser le sillon qu’elle même m’indiquait. De rendre hommage au caractère très fort que déjà Christine laissait vivre sur scène. C’est sciemment que je parle de caractère et non pas de personnage.

La notion de caractère m’est très chère et me paraît très pertinente par rapport à la manière de créer de Christine. Travailler avec la notion de caractère, ou bien laisser le caractère (nous) travailler, c’est travailler sans vouloir tracer des confins entre la comédienne et ses personnages.

Le jeu paraît alors découler de la nécessité du caractère de se faire corps pour donner son message. Le caractère de cette manière crée et se recrée. Au cours du processus de travail – du training jusqu’à la mise en scène – je n’ai cessé de cultiver la force de ce caractère.

Comme dans un opus alchimique, j’ai cherché à évoquer les conditions pour qu’il puisse se manifester dans ses multiples facettes ; pour qu’il s’affine jusqu’à laisser transparaître l’archétype qui le soutient ; pour le condenser jusqu’à ce qu’il prenne forme, jusqu’à ce qu’il déforme les traits de son porteur et nous rejoigne avec son information.

Une autre dimension que j’ai pu apporter au spectacle est celle de la mise en espace et en mouvement. Le décor est essentiel : un piano et un tabouret. C’est en travaillant sur la création lumière que j’ai dessiné des espaces scéniques différents, suggéré des atmosphères.

La dimension chorégraphique dans mon travail n’a pas un but purement esthétique. J’ai abordé un travail sur le langage du corps et la gestuelle pour élargir le champ sémantique du texte.

Tandis que le texte dit quelque chose, le corps apporte des messages complémentaires au texte qui est dit, et en révèle le sous-texte. Ce travail a abouti à la définition d’une partition physique qui intervient dans le spectacle au même titre que la partition musicale et textuelle.

D’ailleurs si le corps de l’acteur raconte des choses au public, il en raconte aussi beaucoup à l’acteur qui l’habite. Au cours du processus de travail, j’invite l’acteur à affiner son état d’écoute corporelle.

Cela amène à une qualité de présence sur scène et de présence à soi même très sensible. Ecouter son corps est une manière de rester relié au présent, de saisir les propositions d’improvisation offertes dans l’instant. L’acte d’improvisation se trouve, il ne se cherche pas.

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20, rue Théodore Deck 75015 Paris

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Théo Théâtre
20, rue Théodore Deck 75015 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 9 novembre 2008

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