4+1 (little song)

du 15 février au 3 mars 2001

4+1 (little song)

Au milieu des années 80, quelques unes des premières pièces de Catherine Diverrès ont notoirement contribué aux partis pris artistiques du Théâtre de la Bastille. La "chorégraphe de l’intranquillité" revient pour trois semaines avec sa dernière création, 4+1 (little song).

Présentation
De seuil en seuil
Catherine Diverrès Dans Mouvement n°11, janvier/mars 2001

Présentation

Au milieu des années 80, quelques unes des premières pièces de Catherine Diverrès ont notoirement contribué aux partis pris artistiques du Théâtre de la Bastille. La "chorégraphe de l’intranquillité" revient pour trois semaines avec sa dernière création, 4+1 (little song). Prise du trouble, incarnation du vertige, poids de la chute, violence du temps, mais aussi fulgurance de la vie, étincelle du jeu, jouissance de l’intensité..., 4 + 1 (little song) attise les éclats d’une cruauté ludique en partie liée au monde de l’enfance. Pièce sur le fil du rasoir, où les élans sont coupés nets pour mieux rejaillir en échos, et dont la tension s’étire lentement pour soudain, par effraction, se relâcher et jouer de son propre dérapage.

Catherine Diverrès ne renonce pas à traquer dans la brusque beauté du mouvement "les pulsions anonymes qui traversent l’époque". Dans une écriture au scalpel, elle confie à cinq interprètes acérés la maîtrise d’un tourment où la gravité sait ne pas s’appesantir en fatras psychologique. Un silence habité les conduit de seuil en seuil, dans une prégnante respiration que viennent défrayer, à point nommé, des bribes d’une échauffourée, le vagissement d’un nouveau-né, le saxophone en liberté d’Albert Ayler, et une chanson enfantine qui évoque "le ciel par-dessus les yeux".

De seuil en seuil

Prise du trouble, incarnation du vertige, poids de la chute, violence du temps, mais aussi fulgurance de la vie, étincelle du jeu, jouissance de l’intensité...
4 + 1 (little song), la nouvelle création de Catherine Diverrès attise les éclats d’une cruauté ludique en partie liée au monde de l’enfance. Pièce sur le fil du rasoir, où les élans sont coupés net pour mieux rejaillir en échos, et dont la tension s’étire lentement pour soudain, par effraction, se relâcher et jouer de son propre dérapage.

Si la théâtralité aiguë qui ciselait quelques-unes de ses dernières pièces (Corpus et Fruits) s’allège ici de tout recours littéraire, c’est pour mieux concentrer dans les corps la poésie d’une énergie rebelle, mystérieuse et fascinante.

Catherine Diverrès ne renonce pas à traquer dans la brusque beauté du mouvement “les pulsions anonymes qui traversent l’époque”. Dans une écriture au scalpel, elle confie ici à cinq interprètes acérés (Carole Gomes, Osman Kassen Khelili, Nam-Jin Kim, Isabelle Kürzi, Fabrice Lambert) la maîtrise d’un tourment où la gravité sait ne pas s’appesantir en fatras psychologique. Un silence habité les conduit de seuil en seuil, dans une prégnante respiration que viennent défrayer, à point nommé, des bribes d’une échauffourée, le vagissement d’un nouveau-né, le saxophone en liberté d’Albert Ayler, et une chanson enfantine qui évoque “le ciel par-dessus les yeux”.

Jean-Marc Adolphe

Catherine Diverrès Dans Mouvement n°11, janvier/mars 2001

“Dans 4 + 1, la question de l’enfance est périphérique, c’est quelque chose qui est arrivé très tard, et cela ne forme ni la texture, ni la teneur de la pièce. On est parti d’un livre de Roger Caillois, Des jeux et des hommes. Ce rapport à l’enfance aurait plus à voir avec la lecture d’un livre de Paul Klee écrit dans les années quatre-vingt, Théorie de l’art moderne, et qui éclaire la démarche que j’ai eue dans 4 + 1. Picasso disait qu’il fallait des années pour arriver à dessiner comme un enfant. Cette question du dessin purement formel, sans tomber dans quelque chose de minimaliste et de formaliste, en posant à partir de cette idée du jeu les questions du théâtre et de la représentation. Comment peut-on être un acteur, aller sur un plateau, si on n’est pas très proche de la peur que l’on a quand on s’amuse avec des ombres chinoises, et des dimensions qui basculent, etc. Et comment organiser cela ? Avec un matériel pauvre et naïf, il faut rester concis, presque étroit, garder un fil... Ce qui compte dans une œuvre, c’est l’unité qui s’en dégage, malgré le conflit, les frictions et la multiplicité.

(...) Comment essayer ensuite de danser comme un enfant (c’est le plus difficile pour un danseur), c’est-à-dire sans projeter un jeu dramatique ? 4 + 1 est une pièce sur laquelle on a passé des heures et des heures d’improvisation pour essayer de travailler avec une intuition énorme, sans amener un fatras d’images et de sens, mais exclusivement sur l’écoute. Comment agir ensemble sans que personne n’anticipe ou ne donne une impulsion ? On a passé beaucoup de temps sur des choses qu’on a pratiquement pas gardées, mais du coup les espaces et les temps sont en permanence sur le fil de cette écoute.

(...) Et puis la collaboration avec Laurent Peduzzi, scénographe de 4 + 1, est extrêmement importante. Dans 4 + 1, cette idée d’une salle de bal avec un plancher - et non un tapis de danse, l’organicité de cet espace qui pourrait être une salle fermée depuis longtemps, et qui inclut le public, en fait un lieu circonscrit. On ne peut pas partir dans la verticalité de l’espace mental, il y a une “concrétude” qui compte pour beaucoup dans le jeu entre les danseurs et cette complicité sur l’écoute qui rend la chose vivante... Ce n’est pas “le danseur au service d’une pensée” qu’elle soit poétique ou politique, mais une chose qui se déroule entre eux, qui a avoir avec la façon dont les gens travaillent la danse, comment ils vont l’habiter, jusqu’où va leur force, juqu’où va leur investissement. Pour citer Laurent Peduzzi, la scénographie appelle un regard qui n’est pas celui de la contemplation. En un sens, l’espace scénographique se rapproche de l’architecture : ce n’est pas un “objet”, c’est habité, c’est vivant. Et c’est le vivant qui est intéressant.”

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Informations pratiques

Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

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  • Métro : Bréguet-Sabin à 377 m, Voltaire à 391 m
  • Bus : Commandant Lamy à 2 m, Basfroi à 243 m, Charonne - Keller à 244 m, Voltaire - Léon Blum à 384 m
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Plan d’accès

Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 3 mars 2001

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