Voyage au centre de Rose

Paris 18e
du 3 au 11 mars 2006
45 minutes

Voyage au centre de Rose

Théâtre-poème pour acteurs et marionnettes tout public à partir de 9 ans. Le texte de Gertrude Stein nous invite à déambuler dans le labyrinthe d’une écriture aux influences cubistes. Rose grimpe la montagne à la découverte d’elle-même, guidée par les règles hasardeuses du domino. Durant ce voyage, Rose rencontre Rose, double d’elle-même décliné au rythme de ses émotions.

Tout public à partir de 9 ans.

  • Théâtre-poème pour acteurs et marionnettes

Rose est une petite fille sage qui vit au cœur d’un monde lisse et rond. Un jour, Rose s’enfuit, accompagnée d’une chaise de jardin, et grimpe la montagne, jusqu’à son sommet. Durant ce voyage en solitaire, Rose se rencontre elle-même, à travers la nature et les animaux, la pluie et l’herbe, la terre et les sons, le jour et la nuit. Où va donc Rose ?

Adapté de Le monde est rond de Gertrude Stein, Voyage au centre de Rose de la compagnie AMK articule et déploie les étapes du cheminement intérieur de l'héroïne, à la croisée de l’enfance et du monde adulte.

  • Pourquoi monter Le monde est rond ?

Pourquoi monter Le monde est rond de Gertrude Stein ? Quelle nécessité ? Que se cache-t-il derrière cette histoire a priori enfantine, petite ronde douce amère, peuplée d’amoureux chiens blancs, de lion sauvage, de tambours et d’herbe verte ? Qu’est-ce que c’est que cette montagne, et cette encombrante chaise bleue ? Rose vit dans un monde en apparence douceâtre : famille unie, vie au plein air, amis d’enfance, rêveries. Petite fille modèle appliquée et soumise.Sensible, intelligente.

Pourtant, à y regarder de près, cette vie presque trop rose ressemble à une image de boîte de bonbons très sucrés, une enveloppe plastique (les larmes de Rose glissent), une peau d’apparence, une protection éphémère d’où fissure déjà ça et là la perception d’une autre réalité, celle du monde des adultes, les grands organisateurs de ce monde. Qui sont-ils ces marchands de rêves, ces savants qui savent mieux que tout, ces peintres du dimanche toujours prêts à jouer des couleurs pour déguiser les scènes cruelles, enterrer la lâcheté sournoise, ignorer leurs histoires ?

La vie passe, les enfants vieillissent. Comment grandir, respirer, ouvrir grands les yeux comme un nouveau né, vivre sa vie pleinement, penser sans tourner en rond, comprendre les peurs qui se partagent en héritage, ne pas trop reproduire la même et la même et la même et la même et la même… chose… en ritournelle. Ce fil de ver à soie, fil d’Ariane dans le labyrinthe d’histoires anonymes, qui réchauffe mais étouffe par trop d’épaisses couches, cocon opaque et doux qui assourdit les bruits de la "vraie vie" : traverser le monde sans vouloir le faire sien, ne pas avoir sans cesse peur de mourir, quitter, partir, goûter, aimer sans frayeur, se laisser traverser par la joie comme par la douleur, tracer son chemin, trouver son sens. Géographie intime.

Ecouter la petite voix de l’intérieur. La laisser chanter à son rythme. Connaître sa maison. Inventer des chansons. Se situer quelque part. Multiplier les points de vue. Rose, curieuse de tout, sensible à l’extrême, perçoit déjà tout cela, ce monde enfantin qui s’écroule, la nécessité de s’affranchir du cocon parental, le passage par la solitude. Elle emmène la chaise bleue, objet pratique dans sa tête de fillette sage, parce qu’on se s’assoie pas par terre et que son projet est de s’asseoir tout là haut. Pour regarder le monde (son monde) de là bas, de cet endroit qu’elle ne cesse d’admirer. Retourner le miroir.

Rose est prête pour ouvrir la boîte de Pandore, et abandonner ses poupées. Regarder le monde, se regarder de par le monde. Tout est question de point de vue n’est-ce pas, dans cette quête d’identité. Et l’alternance des points de vue ? Et la juxtaposition des points de vue ? Et à perte de vue ?

Rose, petite fille modèle, en fuite, fugueuse, est une aventurière que rien ne laissait présager. Par quête d’elle-même, par quête amoureuse. Willie, le faux cousin, petit caillou blanc sur le chemin. Se perdre un peu, aujourd’hui, mais pouvoir retrouver la maison, demain.

Bleu/Rose : ambivalence masculin féminin, mais aussi le rose terrestre, la chambre mignonnette, et le bleu de l’océan, du ciel , de l’ailleurs. Les pétards bleus de la fin de Pierrot le fou de Godart. Rose est tiraillée. Rose est elle folle ? Rose arrivée tout en haut a juste le temps de pousser un cri libérateur, puis à peine assise, déjà une lumière projetée d’en bas, le faisceau lumineux du gardien de l’ordre : Willie, et tous les autres, l’invitent par amour à descendre. Rose est éblouie. Comment (sa)voir ?

Rose épouse Willie. La boucle se referme, comme un petit anneau d’or. La Rose est elle close ou éclose ? La rose n’est pas que pétales et parfum. Où sont donc les épines de Rose ? Et pourquoi veut-on toujours faire naître les petites filles dans les roses ? Voyage au centre de Rose  : cette fois ci, c’est la Rose qui naît au monde. Combien sommes-nous à n’être pas encore nés ?

Cécile Fraysse

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Spectacle terminé depuis le samedi 11 mars 2006

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