Victor F.

Laurent Gutman adapte à notre époque le roman de Mary Shelley.
Le savant Victor Frankenstein a réussi l’impensable, défiant Dieu et la mort : créer ex nihilo un être humain vivant ! Mais face à son étrange créature, l’homme de science dénie toute paternité et s’enfuit ! Laurent Gutman adapte à notre époque le roman de Mary Shelley.
  • D’après Frankenstein

Le savant Victor Frankenstein a réussi l’impensable, défiant Dieu et la mort : créer ex nihilo un être humain vivant ! Mais face à son étrange créature, l’homme de science dénie toute paternité et s’enfuit ! « L’enfant » abandonné, rejeté de toute part malgré sa quête éperdue d’amour, se fera peu à peu « monstre »...

Écrit en 1818, ce roman est devenu aussitôt un immense succès et un mythe, auréolé par le cinéma. Un mythe contemporain : comme naguère Frankenstein, la recherche scientifique n’ose-t-elle pas aujourd’hui manipuler les cellules souches de la vie et promettre une éternelle jeunesse ? À quel prix ?

D’après Frankenstein de Mary Shelley.

  • La presse

« (...) sur un mode ironique, facétieux, subtilement décalé, Gutma, et ses trois (bons) interprètes nous auront fait gamberger sur les manipulations aujourd'hui en cours (...) » Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné, 13 janvier 2016

« Le parti pris d’actualisation est mené de main de maître. (...) la réalisation est constamment auréolée d’humour dans le jeu, ce qui permet de penser en s’amusant. Parole, ce n’est pas tous les jours que l’intelligence et l’esprit de finesse sont ainsi mis à contribution. On souhaite une longue vie théâtrale à ce monstre en mal d’amour, qui semble une effrayante marionnette consumériste de supermarché. » L’Humanité

« Alliant grotesque et profondeur, le spectacle de Laurent Gutmann nous gagne immédiatement à la cause de son univers. Virtuosité des comédiens, brio de la scénographie, finesse du texte et de la mise en scène : pas une fausse note ne vient contrarier cette grande réussite. » La Terrasse

« Comment vivre avec nos monstres, comment les apprivoiser en en acceptant la paternité ? Via une scénographie inventive, la fable est vive, intelligente et remarquablement interprétée. » Fabienne Pascaud, Télérama, 11 janvier 2016

  • Note d'intention

On connaît tous plus ou moins l’histoire de Frankenstein, le roman de Mary Shelley, publié en 1818 alors qu’elle n’avait que 20 ans : un génial étudiant en science, Victor Frankenstein, parvient à créer de toutes pièces, en dehors de toute fécondation, un être humain vivant, être au physique monstrueux qui se fait meurtrier dès lors qu’il comprend que sa différence l’empêchera toujours de se gagner le coeur des hommes et avant tout celui de son créateur.

De par ses nombreuses adaptations, essentiellement au cinéma, Frankenstein est aujourd’hui devenu dans le langage courant synonyme de monstre (alors qu’on l’a vu, il s’agit en fait du nom de son créateur), et renvoie confusément à un monde de noirceurs et d’horreurs, à une esthétique gothique parfois kitsch.

Il ne s’agira pas ici de nous inscrire dans cette veine. Le roman de Mary Shelley commence comme un roman d’apprentissage. L’enfance de Victor y tient une place importante, au sein d’une famille aimante dans le cadre enchanteur de bords du lac Léman. Il est chassé hors de ce paradis par la mort brutale de sa mère alors qu’il est encore adolescent. Derrière le projet démiurgique de créer la vie à partir de la matière inerte, il y a d’abord pour Victor celui de redonner la vie aux morts.

Victor Frankenstein est un fils de son temps, un homme des Lumières qui pense que la science peut et doit libérer l’homme de ses chagrins et de ses superstitions. En entreprenant ses recherches, il se met au service de l’humanité : « La vie et la mort me semble des limites idéales qu’il me faut franchir, avant de déverser sur notre monde enténébré un torrent de lumière. »

Cette foi en la science et le droit que Frankenstein se reconnaît à créer la vie ex nihilo interrogent la défiance qui est la nôtre à l’égard de la recherche scientifique et de sa prétention à assurer le bien de l’humanité. Les malheurs qui frappent Frankenstein ne seraient-ils pas le châtiment d’une faute : celle de s’être pris pour un Dieu, Créateur plutôt que créature ?

Ce discours empreint de religiosité nous est familier, il hante tous les débats contemporains sur la manipulation du vivant, en particulier celui sur les cellules souches embryonnaires. Mais la faute de Frankenstein est-elle bien celle-là ? Sa créature monstrueuse ne lui reproche pas d’être née, elle lui reproche de ne pas le reconnaître comme son fils, de ne pas assumer ses responsabilités de père. La faute, si faute il y a, serait donc réparable. Et pourtant Victor ne s’y résout pas, au prix de la mort de ses proches. Pourquoi ? Qu’y a-t-il dans cette reconnaissance de si insupportable ? Voilà me semble-t-il la vraie question, celle en tout cas que le spectacle essayera de creuser.

Faire du théâtre à partir de ce roman, c’est se confronter à la question de la représentation de la créature, du monstre. Nous avons tous en tête de nombreuses images, dont celle de Boris Karloff dans le film de 1931. Nous chercherons ailleurs, dans des formes que j’espère inédites de monstruosité, avec le soucis de se garder du kitsch, du grand guignolesque. Quelle forme donner à la créature qui provoque chez le spectateur à la fois l’empathie et la répulsion ? Je pense par exemple à l’enfant monstrueux de Eraserhead, le premier film de David Lynch.

Au centre du livre de Mary Shelley, sublime et menaçante, il y a aussi la nature : les Alpes, le lac Léman, la vallée du Rhin, l’Ecosse, la banquise… Autant de paysages au regard desquels les protagonistes de l’histoire semblent bien petits, jouets minuscules ballottés par des forces qui les dépassent.

J’aimerais que ces paysages soient dans le spectacle d’abord des paysages musicaux. C’est pourquoi, à côté des quatre comédiens, seront présents les quatre musiciens d’un quatuor à cordes, le Quatuor Léonis. Mais de la même façon que ces paysages sont dans le roman non pas une toile de fond mais comme des personnages à part entière, le souhaite qu’un dialogue, un jeu s’instaure entre la parole et la musique, entre les comédiens et les musiciens. Notre répertoire musical reste à constituer. Il mélangera sûrement la musique du début du dix-neuvième siècle (Schubert, Beethoven) à des compositions de notre temps.

Laurent Gutmann, Novembre 2014

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