
Scènes de couple au Québec…
Marie pis jean s’rencont’ent. Y sont tousseuls, chacun d’leu’ bord, pis apres, tou’es deux.
Y’s’adonnent ben pis y vivent ensemb’.
Y rient, y’s’decouv’ent, y’s’decoivent, pis pour finir, y’s’separent.
En tou’e cas, on verra ben …
Marie et jean se rencontrent dans un train
Seuls puis tous deux
Ils s’accordent vite et vivent ensemble
De scene en scene ils rient
Se decouvrent, souffrent, se decoivent et se separent
L’un manque alors a l’autre et inversement
Marie et jean se retrouvent enfin pour un nouveau depart ensemble … peut-etre
Notes d'écriture et de mise en scène : Un film d’amour au théâtre
Il existe toujours un mystère dans l’alchimie des éléments qui se rencontrent, s’emboitent et s’harmonisent. Jean Cocteau a écrit : “Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs”. Avec “Tu m’aimes-tu ?” j’ai donc feint d’organiser en mixant et adaptant quelques morceaux choisis du théâtre québécois.
J’ai une méfiance instinctive de tout exotisme. Un accent, aussi séduisant soit-il, me fait toujours l’effet d’un voile qui recouvre et éloigne l’émotion. Mais l’efficacité dialoguée que j’ai découverte chez les auteurs canadiens Jovette Bernier, élizabeth Bourget, Robert Marinier, Claude Meunier, Lorraine Pintal, Louis Saia, Louise Saint-Pierre, Daniel Simard m’a donné l’envie d’une histoire physique, avec à l’intérieur de chaque séquence des virages émotifs pris à toute allure. J’ai soudain eu le désir d’un scénario sur scène, d’un film d’amour au théâtre.
J’ai alors pensé aux comédies américaines des années quarante où les sentiments ne s’expliquent pas mais se ressentent, sans s’appesantir, derrière le rire, la légèreté et la fluidité des répliques. Le parti-pris cinéma s’imposait : deux lits collés qui s’éloignent au fil de l’action, une musique loin des coulées de sirop d’érable et des bûcherons surhumains.
Et surtout, avant tout, “Tu m’aimes-tu ?” fait la part belle à deux acteurs formidables Lorelei Taillefer et Sylvain Savard qui émeuvent du rire au tendre en déclinant nos faiblesses, nos paradoxes, nos doutes et notre courage amoureux.
“Tu m’aimes-tu ?” un parcours sensuel et truculent, comme celui du coeur battant !
Benoit Gautier
9, rue de la Montagne d’Aulas 75015 Paris