
À peine plus de trente ans et déjà un parcours des plus impressionnants sur les scènes. Rien ne semble arrêter Sidi Larbi Cherkaoui : autodidacte de la danse, interprète hors pair qui allait troquer les plateaux des émissions TV et autres discothèques pour la création contemporaine belge, cet enfant terrible du mouvement n’a de cesse de se renouveler. Qu’il crée sous son nom des pièces à la forte musicalité (Foi, Tempus fugit), qu’il aille à la rencontre de compagnies internationales (le Ballet du Grand Théâtre de Genève avec Loin, les Ballets de Monte-Carlo ou le Ballet Cullberg), Sidi Larbi Cherkaoui est toujours dans l’engagement le plus absolu.
Aujourd’hui, avec Sutra, Larbi retrouve des sensations d’enfance, lorsqu’il rêvait arts martiaux et Bruce Lee. Il est ainsi parti à la rencontre des moines du temple Shaolin en Chine qui, suivant les préceptes bouddhistes, rejettent cette distinction tout occidentale entre l’esprit et le corps. « En tant que chorégraphe et danseur, j’ai toujours été inspiré par la compréhension du mouvement propre aux moines Shaolin, l’identification avec la nature qui les entoure ainsi que leur capacité à se transformer intérieurement en un tigre ou un serpent » dit Sidi Larbi Cherkaoui.
Pour l’accompagner dans cette aventure Sutra, Larbi retrouve le sculpteur Antony Gormley, rencontré sur le spectacle Zero Degrees avec Akram Khan, qui a imaginé une scénographie-décor faisant la part belle aux lumières. Enfin, le compositeur polonais Szymon Brzóska signe une partition de percussions et de cordes pour habiller cette chorégraphie attendue. Avec Sidi Larbi Cherkaoui, la danse prend encore un plus de hauteur.
Philippe Noisette
Avec des moines du temple Shaolin.
Musique Szymon Brzóska.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris