Quatre mains

Paris 19e
du 18 au 20 septembre 2024

Quatre mains

Dans leur jeunesse, Jean était harpiste, Aline et Elios pianistes. Vers 16 ans, ils ont arrêtés la musique et se sont perdus de vue. Trente ans plus tard, Alice et Elios sont devenus acteurs, Jean metteur en scène. Il leur propose alors un projet : reprendre ce quatre-main de Schubert, la Fantaisie en Fa mineur qu'ils étudiaient au moment de leur séparation. À partir de 14 ans

À partir de 14 ans

  • Des retrouvailles musicales

Quatre Mains raconte trois jeunes gens : Aline, Élios et Jean, qui se sont rencontrés adolescents au Conservatoire de Nice et sont devenus amis. Aline et Elios étaient pianistes, Jean harpiste.

Quatre Mains raconte comment ils ont composé leur vie avec  le travail musical, entre discipline et dilettantisme : le « solfège », les cours d’instruments, l’exigence des  professeurs, le rêve des parents, les réussites ou les échecs aux examens, les espoirs, les joies et les découragements, la beauté de la musique de chambre de Schubert, l’infime frontière entre l’amitié et l’amour... Mais à 17 ans, ils se sont perdus de vue.

Aujourd’hui, trente ans plus tard, Jean est devenu metteur en scène et a recontacté Aline et Elios. Il leur a proposé de reprendre et terminer une partition laissée en chantier au moment de leur séparation : la Fantaisie en fa mineur, un quatre-mains pour piano de Schubert. Ils ont un an pour s’y remettre.

A l’occasion de trois rendez-vous organisés par Jean, ils rejouent sur le même piano, retrouvent doigtés et dynamiques de Schubert, se frôlant souvent, se griffant parfois.

  • L’Adolescence de l’Art

Après Les Imposteurs (2018), Quatre Mains constitue le second volet du cycle L’Adolescence de l’Art, cosigné par Jean Boillot et Alexandre Koutchevsky.

Les spectacles de ce cycle mélangent des éléments fictionnels et biographiques des interprètes et traitent de la jeunesse, de l’épreuve de la liberté, des choix et des non-choix qui construisent l’adulte. Plus particulièrement, ils évoquent les émotions qui nous submergent, comment elles nous laissent souvent étrangers à nous-mêmes : parfois elles trouvent dans l’art un espace pours’exprimer, se structurer, pourêtre au monde.

  • Extraits

Extrait 1 - Troyes :

- Élios : J'avais rendez-vous à la gare de Troyes, en Champagne, il faisait nuit, nous étions en février, aux alentours de 22 heures je crois, la gare était froide et pratiquement vide. Il y aurait eu ne serait-ce qu'une dizaine de personnes en plus, je n'aurais jamais osé m'approcher du piano, disposé près d'une grande baie vitrée qui tamisait la lumière de la ville, déposer mon sac, m’asseoir sur le banc, et poser mes mains au hasard sur le clavier. La première note fut celle-ci (do, première note de la fantaisie). Je la fis sonner une fois, puis deux (il le fait), et ce redoublement que je venais d'effectuer de manière mécanique comme pour tester le son du piano, me fit chuter dans Schubert. (Il joue les premières mesures tandis qu’Aline prend la parole).
- Aline : J'avais rendez-vous à la gare de Troyes, en Champagne, on devait être aux alentours de 22 heures, en février, il faisait froid, la gare était pratiquement vide et c'est sans doute pourquoi le son du piano m'est parvenu si clairement. C’étaient les premières notes de la fantaisie en fa mineur de Schubert. Je me suis dirigée vers les grandes baies vitrées, j'ai vu de loin le dos de la personne assise au piano, je me suis approchée, et c'est à une dizaine de mètres environ que je l'ai reconnu, c’était bien lui. (Temps) Élios ?
- Élios : (Il s'interrompt et se retourne) Aline ! Tu es là depuis longtemps ?
- Aline : Depuis la dixième mesure je crois.
- Élios : Ah quand même.
- Aline : J’étais sûre que c’était toi.

Extrait 2 :

- Aline : (À un spectateur) Tu te souviens d’une musique de ton enfance ? C’était quoi ? Tu peux nous la faire ? Tu as grandi où ? Moi, j’ai passé mon enfance au Cameroun parce que mes parents travaillaient pour l’industrie pétrolière. Mon grand frère faisait déjà de la musique, alors, je ne sais pas, ce fut presque automatique, j’ai pris mon premier cours de piano à Yaoundé, à trois ans, chez madame Dolorès Mebenga, une Espagnole mariée à un Camerounais.

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Spectacle terminé depuis le vendredi 20 septembre 2024

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