
Avec Opera@Théâtre nô, créé en 2011 à Tôkyô, le metteur en scène Shugo Ikoh réunit sur scène chanteurs d’opéra, acteurs de théâtres nô et kyôgen, et instruments anciens occidentaux. Plus qu’une rencontre, c’est une véritable fusion qu’il a effectuée entre l’opéra baroque et le nô/kyôgen. Opéra et nô présentent certaines similitudes. Tous deux mêlent théâtre, musique et littérature – mythes grecs ou récits médiévaux japonais. Mais pour que le mariage
soit parfait, il fallait trouver des affinités intimes.
Shugo Ikoh a judicieusement choisi d’adapter pour le théâtre nô Actéon, opéra de Marc-Antoine Charpentier. Cette oeuvre du XVIIe siècle met en scène le chasseur Actéon qui surprend la déesse Diane, nue au bain. Courroucée, Diane le transforme en cerf. Il se fait alors dévorer par ses propres chiens.
Le nombre restreint d’artistes sur scène ou encore le personnage de femme ivre de colère sont des caractéristiques communes aux pièces de nô. De même, Ikoh s’est rendu compte que l’intermezzo, présenté entre deux actes d’un opéra, était très similaire aux petites pièces comiques de kyôgen qui ponctuent une journée de nô. C’est ainsi qu’Actéon (interprété en français) sera précédé de Livietta e Tracollo (en italien surtitré en français), un intermède de Pergolèse présenté sous forme de pièce comique kyôgen.
L’opéra tel que vous ne l’avez jamais vu !
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