Nacera Belaza - Le Cri

Le Blanc-Mesnil (93)
du 15 au 16 mai 2008
50 minutes

Nacera Belaza - Le Cri

Cette pièce, explique Nacera Belaza, aurait pu être la première - comme le cri est l'ancrage originel sur quoi se fonde la parole. Ce point d'origine, c'est dans le corps qu'elle cherche à s'en approcher, afin d'en extraire un principe, un noyau assez dense pour emplir l'étendue intérieure - puis, progressivement, envahir l'espace.
  • Un mouvement qui soit cheminement

Cette pièce, explique Nacera Belaza, aurait pu être la première - comme le cri est l'ancrage originel sur quoi se fonde la parole. Ce point d'origine, c'est dans le corps qu'elle cherche à s'en approcher, afin d'en extraire un principe, un noyau assez dense pour emplir l'étendue intérieure - puis, progressivement, envahir l'espace. Un mouvement, un seul – fondement de toute présence sur scène – refusant la séduction, l'artifice du geste dansé. Un mouvement qui soit cheminement, « marche à l’intérieur de soi », qui oblige à trouver son centre pour mettre en place une trajectoire sans destination. Telle une spirale secrète qui aurait besoin de croître en soi avant de laisser entrer le regard extérieur, un imperceptible balancement se creuse dans le corps, pour lui donner une dimension supplémentaire qui l’ouvre davantage au monde. Comment produire un développement, une accélération au cœur du balancement, comment l'ouvrir à la répétition sans en perdre l'intensité ? Jusqu'où faire durer, étirer cet état ? Et comment l'arrêter ?

Le cri, nous dit Nacera Belaza, c’est lorsque l’ancrage ne cède pas. Dans cette pièce, il s'agit de donner une orientation intérieure : quitter le corps, libérer son énergie, accélérer, tout en maintenant la conscience à un endroit fixe - sans céder, sans tomber dans la transe. Equilibre fragile, qui affecte tous les éléments : la liaison de soi-même à l'espace, des deux corps entre eux, la liaison entre les interprètes et le public. Gardant le champ de perception ouvert, elles développent le même état, tout en partageant un centre de lumière commun. Deux corps distincts - un même trajet. Suivant cette ligne, cette tension de l'infime à l'expansion, un chant parfois s'élève et les accompagne.

Cette pièce aurait dû être la première... Peut-être que « ce simplissime mouvement intérieur en crescendo, qui soulève l’être entier et l’arrache à sa condition » ne peut être atteint qu'au terme d'un long parcours...

Gilles Amalvi

Par la Compagnie Nacera Belaza. Voix : Larbi Bestam. Lumière et vidéo : Eric Soyer.

  • « La danse traditionnelle comme l’expression d’une identité… »

« La danse traditionnelle comme l’expression d’une identité… » : c’est de cette réflexion qu’est né ce projet de création de pièce chorégraphique contemporaine… Comment un pays peut-il se définir dans certaines danses que l’on rêverait immuables ? Surgit alors immédiatement la question de l’identité… Comment un peuple peut-il se reconnaître (ou vouloir se reconnaître) dans certaines gestuelles ou pratiques traditionnelles, tout en acceptant l’évolution vers des langages plus contemporains ? Et que signifient aujourd’hui ces danses traditionnelles pour de jeunes danseurs vivant à Alger dans un milieu résolument urbain aux multiples influences ?

« Curieuse sensation que cette pièce aurait dû être la première…Une sorte de mouvement qui va de l’intime jusqu’à la surface, jusqu’à la disparition. Un chemin qu’emprunte inlassablement chacune de mes pièces, mais peut-être que celle-ci n’ira pas plus loin, elle se tient à cet endroit, elle contient le cri et prend fin avec lui… À travers cette pièce, mon propos artistique ne se développe pas, ne s’élargit pas, il se concentre sur son point d’origine. Moins je m’autorise de mouvement, plus mon espace intérieur se « densifie ». Une des plus grandes libertés n’est-elle pas de refuser le mouvement pour créer l’instant ?

Il me semble traiter, à travers cette pièce, d’un mouvement qu’on pourrait qualifier « d’originel » puisqu’on le retrouve dans bon nombre de danses traditionnelles, une sorte d’imperceptible balancement intérieur qui croît à mesure qu’il envahit le corps comme pour lui donner une dimension supplémentaire qui l’ouvre davantage au monde. Un mouvement profond qui se situe en deçà de l’écriture et qui l’anime en quelque sorte. L’autre particularité de ce mouvement, c’est son accélération. Plus il s’intensifie, plus il s’accélère, pour aller peu à peu vers l’étourdissement, c’est-à-dire une perte de contrôle progressive qui fait vaciller la conscience sans pour autant la faire disparaître. Celle-ci demeure l’ultime attache sans laquelle l’esprit basculerait dans une transe qui ne me semble pas être de grand intérêt par rapport à ma recherche. Il s’agit donc d’un simplissime mouvement intérieur en crescendo qui soulève l’être entier et l’arrache à sa condition. »

Nacera Belaza

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Informations pratiques

Le Forum de Blanc-Mesnil

1-5, place de la Libération 93150 Le Blanc-Mesnil

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Seine-Saint-Denis
Spectacle terminé depuis le vendredi 16 mai 2008

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